Présidentielle : comment les deux rivaux de Tebboune se sont autoflagellés
Par Abdelkader S. – En battant campagne pour le palais d’El-Mouradia, les dirigeants du MSP et du FFS se sont tiré une balle dans le pied. Même si Abdelaali Hassani Cherif et Youcef Aouchiche pouvaient espérer accéder à la fonction suprême par les urnes, il était évident que leur manque d’expérience flagrant allait les empêcher de réaliser cette ambition. En effet, tout le monde a remarqué que les thèmes abordés par les deux candidats malheureux les présentaient depuis le début moins comme des adversaires sérieux que des lièvres.
Les deux candidats, qui viennent d’essuyer une défaite humiliante à la présidentielle, ont repris à l’identique le discours du président sortant, à la différence près que ce dernier, ayant exercé la fonction pendant cinq ans, a pu démontrer qu’il pouvait concrétiser quelques-unes des promesses grâce à l’appui des institutions et qu’il a, en plus, acquis une expérience suffisante qui font de lui l’homme le plus apte à diriger le pays pour les cinq ans à venir, face à des néophytes qui n’avaient aucune chance d’obtenir plus que le résultat qui a sanctionné leur timide participation à cette élection importante.
Durant toute la période de la campagne électorale, les leaders du FFS et du MSP ont repris à la lettre les engagements de Tebboune, les répétant à tue-tête, notamment l’augmentation des salaires, des pensions et des allocations et l’encouragement des investissements dans le Grand Sud «abandonné», par souci de répartition plus juste des richesses. Or, ces deux questions ont représenté le pivot et le pilier de la candidature d’Abdelmadjid Tebboune pour son premier mandat déjà. Ce qui fait que non seulement les promesses de Hassani Cherif et Aouchiche ont paru comme une «contrefaçon» du discours de leur rival mais, surtout, une approche tardive puisque ce dernier en a fait son leitmotiv il y a de cela cinq ans.
Les deux candidats battus lors de cette présidentielle ont réagi dès l’annonce des résultats par le président de l’autorité en charge de la surveillance des élections, Mohamed Charfi, dont les chiffres ont assommé les prétendants déçus à la présidence de la République. Un écart immense qui risque de provoquer un séisme dans les états-majors des deux partis, fondés par deux poids lourds de la politique, Hocine Aït Ahmed et Mahfoud Nahnah. Ils contestent le résultat et mettent en doute la crédibilité et l’honnêteté de l’Anie. Mais cette objection ne sera guère plus qu’une tempête dans un verre d’eau. Ce qui est fait est fait, et ce ne sont pas des réserves émises sur la propreté et l’honnêteté du scrutin qui y changeront quoi que ce soit.
A. S.
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