Mosquées incendiées : Zekri dénonce l’omerta contrairement à la synagogue
Par Houari A. – En France, le traitement politique et médiatique de la profanation des lieux de culte n’est pas égalitaire. Cela dépend de la religion ciblée. Récemment, un battage médiatique invraisemblable a suivi l’incendie d’une synagogue et l’arrestation d’un «Algérien» qui en aurait été l’auteur, selon ce qu’ont relayé les outils de propagande à l’influence inimaginable sur l’opinion publique française. Pourtant, les incendies qui ont ciblé, et qui continuent de viser, des mosquées sont récurrents et sont passés sous silence aussi bien par le gouvernement que par les chaînes d’information – de désinformation – en continu, que sont BFMTV, CNews, LCI, France 24 et France Info.
Sollicité par Algeriepatriotique, le président de l’Observatoire français de lutte contre l’islamophobie a pointé «la multiplication de ces actes vils et odieux» et condamné «avec force les dernières tentatives d’incendie de mosquées». Abdallah Zekri a indiqué que la Mosquée de Haguenau, dans le Bas-Rhin, a été la cible d’un incendie volontaire qui a provoqué des dégâts matériels importants. «La mosquée Ulu Camili est gérée par l’association culturelle franco-turque», a-t-il précisé, en ajoutant que la mosquée de Cherbourg a également été l’objet d’un incendie criminel à l’aube, au mois de mai dernier. «Neuf voitures ont brûlé en vingt minutes», a-t-il fait remarquer, courroucé par l’absence de réaction manifeste face à ces attaques.
«Au mois d’avril, il y a eu deux tentatives d’incendie à la mosquée de Saint Malo, en Île et Vilaine, la première la nuit et la seconde à 5 heures», rappelle le recteur de la Mosquée de la Paix, à Nîmes, en indiquant qu’un incendie s’est aussi produit en mars à la mosquée de Poitiers. «Les pompiers ont lutté pendant plusieurs heures pour venir à bout des flammes. Il y a également des inscriptions racistes et empreintes de menaces de meurtre sur le mur du bâtiment», a-t-il précisé.
Durant le même mois, un homme de 30 ans a été mis en examen pour avoir projeté de brûler la mosquée de Morlaix, rappelle Abdallah Zekri, selon lequel «nous assistons à un déferlement décomplexé de la haine des musulmans qui s’exprime sur les réseaux sociaux et sur des médias de grande audience». «Ces attaques interviennent dans une conjoncture réactionnaire où les surenchères xénophobes et islamophobes sont de mise», s’indigne-t-il.
Fustigeant une partialité flagrante, le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM, une des rares organisations cultuelles en France à avoir le courage d’accuser Israël de crimes contre l’humanité à Gaza) estime que «contrairement à ce qu’il s’est passé pour la tentative d’incendie de la synagogue de la Grande Motte, on n’a pas vu le Premier ministre ou le ministre de l’Intérieur se déplacer pour condamner ces actes dont sont victimes les musulmans, leur apporter leur soutien et leur faire part de leur solidarité agissante».
«La politique des deux poids et deux mesures est insupportable», regrette Abdallah Zekri, dégoûté de ce que «les médias lourds français fassent honteusement l’autruche».
Ces profanations devenues ordinaires des mosquées ne sont pas les seuls actes commis contre la communauté musulmane en France. «Les menaces, les intimidations foisonnent sur les réseaux sociaux, sans compter les lettres anonymes qui parviennent par centaines aux responsables du culte musulman et aux imams», fait remarquer Abdallah Zekri qui met les autorités françaises devant leurs responsabilités.
H. A.
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