La chaîne Histoire remémore le complot germano-autrichien contre l’Algérie
Par Karim B. – La chaîne Histoire TV est revenue sur le complot germano-autrichien contre l’équipe nationale de football algérienne à Gijon, en 1982. Les Verts avaient humilié l’Allemagne de l’Ouest, battu l’équipe chilienne par 3 buts à 2 et s’apprêtaient à passer au deuxième tour du Mondial espagnol quand les deux voisins européens se sont ligués pour lui faire barrage. Le documentaire rappelle notamment comment les 41 000 spectateurs s’étaient mis à scander en chœur le nom de l’Algérie en guise de protestation contre la grotesque manigance des vingt-deux joueurs qui se promenaient littéralement sur le terrain, et comment l’arbitre était pressé d’en finir avec la mascarade flagrante.
Les gradins vibraient contre les sélections des deux pays dont le comportement antisportif avait été accueilli par des slogans ironiques, tandis que le commentateur autrichien présent dans la cabine réservée à la presse invitait carrément ses compatriotes à éteindre leur télévision pour ne pas subir la honte qui se déroulait sous leurs yeux.
Le documentaire de la chaîne thématique française du groupe TF1 a rappelé que la Fédération algérienne de football (FAF) avait introduit une plainte auprès de la FIFA, mais que celle-ci ayant été réceptionnée par la Chambre de résolution des litiges, présidée alors par le patron de la Fédération allemande de football (DFB), sera classée sans suite, confirmant la complicité de cette instance internationale inéquitable.
Ce qu’il faut retenir de ce scandale vieux de 42 ans, c’est la persistance des fourberies occidentales et la détermination des pays de l’hémisphère Nord à empêcher toute réussite du sport algérien qui avait commencé à émerger dans les années 1980 et à menacer sérieusement l’hégémonie sur toutes les disciplines – hormis la balle ronde dont ils disputent les titres avec le Brésil et l’Argentine.
Le documentaire de la chaîne Histoire TV est une convocation utile de la réalité dramatique des relations internationales, façonnées de sorte qu’elles soient éternellement en défaveur des pays du Sud. Il démontre également la collusion entre le sport et la politique, mais aussi la naïve propension de l’Algérie à se faire par trop légaliste en recourant à chaque fois à des juridictions internationales dont elle sait pourtant la flagrante partialité. La leçon de l’épisode espagnol de 1982 n’a pas servi de leçon, si bien que la FAF a continué de faire confiance à la FIFA, à la CAF et au Tribunal arbitral sportif (TAS) dans l’affaire du match USMA-Berkane.
De même, l’affaire de la boxeuse algérienne, médaillée d’or aux derniers Jeux olympiques de Paris, Imane Khelif, a montré que les puissants de ce monde ne sont pas près de permettre l’émergence d’une élite algérienne et tiers-mondiste dans tous les domaines – en tout cas, dans ceux qu’ils sont capables de réfréner. Des mastodontes de la politique et des affaires américains se sont joints à des personnalités influentes européennes dans le lynchage de l’athlète algérienne, lui donnant davantage d’énergie et de volonté pour vaincre par KO technique tous ses détracteurs.
L’Algérie, qui se bat avec un stoïcisme légendaire dans l’arène diplomatique de Manhattan, à New York, pour faire cesser le génocide des Palestiniens à Gaza, a eu le mérite de faire changer les règles de la FIFA, après l’infamie de Gijon, mettant fin ainsi définitivement à toute possibilité de truquer des matches lors des compétitions internationales. Cette victoire, nous autres Algériens, réservés et peu communicateurs, ne l’avons jamais mise en valeur.
K. B.
Comment (11)