Le marché du e-commerce en Algérie a dépassé 1,5 milliard de dollars

e-commerce GAAN GIE
Le GIE monétique travaille sur un projet pour mettre en œuvre le paiement instantané. D. R.

La taille du marché du e-commerce en Algérie, qui a accéléré sa croissance ces dernière années, dépasse l’équivalent de 1,5 milliard de dollars, notamment dans le sillage de l’accroissement du parc de cartes de paiement, a indiqué le président du Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), Abdelouahab Gaoua.

«Avec son rôle central dans les mutations des économies de par le monde, le e-commerce en Algérie pèse plus de 1,5 md de dollars, alors que le seuil de 18 millions de cartes de paiement en circulation a été dépassé», a souligné M. Gaoua lors du Forum Rakmana (Numérisation) organisé mercredi soir par cette association, en collaboration avec Algérie Télécom.

Placée sous le thème «l’e-commerce : moteur de la transformation numérique, de l’inclusion financière et du développement économique», cette 14e édition du Forum s’est tenue en présence d’un nombre important d’entreprises et d’opérateurs du domaine du numérique, des TIC, notamment les startups.

Pour le président du GAAN, le e-commerce en tant que «levier stratégique» pour accélérer la transformation numérique facilite l’accès aux technologies digitales pour les entreprises, particulièrement les PME, tout en favorisant l’inclusion financière par l’élargissant de l’accès à de nouveaux services financiers à travers des solutions de paiement rapides et sécurisées.

«Indispensable dans la vie économique d’aujourd’hui, l’e-commerce est à même de favoriser le développement économique, puisqu’il permet aux entreprises d’accéder à de nouveaux marchés et d’améliorer leur compétitivité, tout en stimulant la croissance économique», a ajouté le même intervenant.

En dépit de l’accroissement de la valeur du marché du e-commerce en Algérie et l’offre assez diversifiée d’intervenants, des défis se dressent devant les professionnels dont la persistance du paiement par cash (ou le cash on delivery) dans le cadre du commerce en ligne, ont relevé des intervenants.

E-paiement : de nouvelles incitations en vue en 2025

En Algérie, 95% des achats en ligne sont réglés au comptant, ce qui crée de nombreuses contraintes pour les opérateurs de logistique (sociétés de transport et de livraison), selon les données présentées par Anis Ababsia membre du GAAN, qui a relevé dans ce même contexte la nécessité de densifier le réseau de sites web algériens dédiés au e-commerce alors que cette activité est exercée essentiellement via les réseaux sociaux.

Pour sa part, Abou Bakr Belloul, chef de division au GIE monétique, a indiqué que l’année prochaine verra le lancement de nouveaux modes de paiement électronique, citant en ce sens les paiements instantanés via TPE et sans contact.

En sa qualité de régulateur de l’activité monétique en Algérie, le GIE monétique travaille sur un projet initié par la Banque d’Algérie en collaboration avec des acteurs de la place interbancaire, dont la Satim et les banques, pour mettre en œuvre le paiement instantané.

Ce dernier «consiste à mettre en place une solution qui va permettre aux commerçants d’être crédités instantanément lors des opérations de paiement via TPE, contre 48 ou 72 heures actuellement. C’est un projet qui est prévu pour l’année 2025», a-t-il expliqué.

Aussi, le GIE monétique s’attèle à préparer les textes et les référentiels qui vont encadrer le service de paiement par cartes sans contact, une prestation qui nécessite, ajoute le même responsable, un paramétrage en termes de fonctionnement et de sécurité.

Réaffirmant l’engagement de GIE monétique à contribuer à l’amélioration continue de l’écosystème du paiement électronique, M. Belloul a souligné que de nouvelles incitations à caractère juridique et fiscal devront être mises en œuvre prochainement notamment via le projet de loi de finances 2025.

Créé en 2020, le GAAN est une association qui réunit les opérateurs et professionnels du numérique en Algérie et dont le but est de «fédérer les acteurs de l’écosystème algérien du numérique autour de problématiques d’affaires communes en proposant des solutions durables».

R. E.

Comment (6)

    Amin99
    29 septembre 2024 - 11 h 58 min

    Le projet de construction de 500 centres commerciaux dans le pays et le développement croissant du e-commerce vont inéluctablement généré une transformation importante du commerce en Algérie et des changements de comportements chez les clients.

    Il s’agit d’un virage à 180°qui sera opéré dans le pays avec une concentration du commerce chez une poignée d’acteurs du marché (grands marchands) avec des conséquences positives et négatives sur le plan économique et sociale.

    Parmi les points positifs, on note la modernisation du commerce, la lutte contre la fraude fiscale, une meilleure traçabilité des marchandises et des transactions, la maîtrise des prix à la consommation, les mesures d’hygiène et de contrôle, l’amélioration de la fiscalité, la lutte contre le commerce informel ..etc.

    Parmi les points négatifs, il faut savoir que le commerce de proximité subira un coup dur suite à cette transformation avec une disparition partielle ou totale de certains commerces: boulangerie, boucherie, poissonnerie, alimentation générale, habillement..etc et des conséquences sociales que cela va engendrer en l’occurrence le chômage. C’est le triste constat fait dans beaucoup de pays avancés avec une disparition de la vie de quartier.
    Ajouter à cela la forte concentration du commerce chez des acteurs étrangers qui ne manqueront pas à convertir une partie de leurs gains en devise avec un impact direct sur nos réserves de change.

    Au final, il faudra réfléchir à un modèle plus équilibré, moins impactant sur nos réserves de change, sur la vie sociale de nos concitoyens et la vie de quartier.
    A bon entendeur

      Amin99
      29 septembre 2024 - 19 h 32 min

      Il est très important que l’Algérie garde sa souveraineté dans le secteur du commerce et lutter contre les monopoles, ce sont des sujets à ne faut pas négliger.

    Brahms
    28 septembre 2024 - 4 h 54 min

    L’avantage du e-commerce pour l’Etat et le client,

    La société a son registre du commerce, elle payera des impôts en fonction de son chiffre d’affaires,
    Puis, le client paiera avec sa carte bancaire donc il y aura une facture et forcément des taxes que l’Etat pourra prendre avec une garantie sur la marchandise achetée pour le client.

    En clair, il y a une traçabilité. Tout le monde ainsi sera gagnant.

    Anonyme
    27 septembre 2024 - 11 h 50 min

    Et les petits commerçants de quartier pourront plier bagage. Ces commerçants de proximité ont un rôle sociale dans nos villes, leur disparition d’ici quelques années aura des conséquences. Et nous les regretteront.

    Vous êtes en train de nous décrire un système, livreurs, point relais, drive (?) (français, je suppose) qui n’a pas démontré la suppression du chômage ni l’amélioration du service au client et pas plus que dans la qualité des produits vendus. Les gagnants ne sont pas les consommateurs mais les actionnaires des grands groupes qui vont développer ces systèmes commerciaux d’obédience capitaliste à leurs seuls profits.

    Beaucoup de villes en Europe en reviennent à ces petits commerces de proximité afin de ramener du « social et de la convivialité » et contribuer ainsi à l’animation des rues des villes.

    Quant à résorber le chômage, les grands groupes capitalistes qui instaurent ce système économique n’ont qu’un seul but c’est de s’en mettre plein les poches. Et d’après ce qu’on sait, les conditions de travail et de salaire de vos livreurs, magasiniers, préparateurs de commandes et autres agents d’accueil ne sont pas des plus brillantes.

    Pour tout dire, ce n’est pas ce système qui fera baisser les prix ni que nous aurons tout ce dont nous avons besoin. Peut être qu’il y aurait lieu d’inventer, ou au moins d’adapter intelligemment, notre système commercial en le sortant du commerce informel qui est comme chacun ne veut pas le reconnaître comme étant facteur de combines, trafiques et manœuvres pécuniaires en tout genre qui impactent le pouvoir d’achat des familles précaires de notre pays qui sont nombreuses, affectent les ressources de l’état et entravent la surveillance des règles sanitaires.

    Brahms
    27 septembre 2024 - 9 h 36 min

    Les investisseurs devraient faire des plateforme (petite, moyenne et grande) pour stocker les marchandises du e-commerce en mode précommandes ou des supermarchés.

    Les livreurs déposent ou prennent ainsi que les clients facilitant ainsi les échanges commerciaux.

    En clair, il faut chercher les besoins des clients pour les satisfaire.

    Brahms
    27 septembre 2024 - 5 h 56 min

    C’est très bien,

    Ce style de commerce peut résorber du chômage en Algérie et surtout booster l’économie. Pour que ça marche, il faut créer des points relais ou des drives où les clients pourront aller prendre leurs commandes grâce à la présence de magasinier, de préparateurs de commandes, d’agents d’accueil.

    De plus, pour les livreurs ce sera nettement plus facile de vider leurs paquets, cartons au titre des commandes des clients dans un point relais ou drive que de faire du porte à porte (gain de temps fou).

    Ensuite, le client se déplace au point relais ou drive, on lui scanne sa marchandise et il l’emporte.

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