Ahmed Attaf remet le ministre malien à sa place : «Vous êtes insolent !»
Par Houari A. – Le ministre des Affaires étrangères est intervenu ce lundi à l’ONU, où il a prononcé un discours sans langue de bois, dans lequel il a posé un diagnostic extrêmement négatif de la situation qui prévaut dans le monde. Ahmed Attaf a saisi l’occasion pour répondre au ministre malien, Abdoulaye Maïga, qui s’en est pris à l’Algérie durant son intervention devant l’Assemblée générale des Nations unies. Le chef de la diplomatie a répliqué sèchement au membre du gouvernement malien, dont il a qualifié les propos d’indignes et de ridicules, fustigeant son attitude «insolente» à laquelle il oppose une réaction «civilisée» de l’Algérie dont les «liens enracinés» avec l’ensemble des peuples de la région «ne peuvent être affectés par les effets conjoncturels éphémères».
Avant de répondre aux dirigeants maliens, Ahmed Attaf a indiqué que l’ONU se trouvait à un tournant «dangereux» et «d’une extrême sensibilité», marqué par «l’accumulation des conflits, des crises et des guerres, l’aggravation de l’écart entre le Nord et le Sud en matière de développement et les menaces environnementales sous diverses formes». Le chef de la diplomatie a relevé que ce tournant «met à nu l’ampleur de l’impuissance qui a atteint le système de sécurité collectif et le recours abusif et sélectif, dans une tendance à régler les conflits par la force, à des mesures punitives unilatérales, à un relâchement en matière de respect des engagements pris, au mépris de la légalité internationale et à l’amplification du phénomène de la polarisation qui entraîne l’obsolescence du rôle du Conseil de sécurité».
Ahmed Attaf a reproché à la communauté internationale de n’avoir pas agi à temps contre l’entité sioniste pour empêcher le génocide à Gaza et l’extension de l’agression israélienne au Liban, pointant l’absence d’une position ferme qui doit imposer au régime colonialiste de Tel-Aviv les mêmes mesures répressives qui ont été appliquées à d’autres Etats, en vertu du chapitre 7 de la Charte de l’Organisation des Nations unies. Aussi le ministre a-t-il exhorté la communauté internationale à mettre fin immédiatement à «l’enfer infligé aux peuples palestinien et libanais» et à empêcher l’occupant israélien d’«entraîner toute la région du Proche-Orient dans un cycle de crises, de conflits et de guerres permanentes et interminables».
Abordant le dossier sahraoui, Ahmed Attaf a lancé un message au régime monarchique de Rabat, en l’assurant que l’indépendance du peuple sahraoui est inexorable et n’est qu’une question de temps.
H. A.
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