Le silence des hommes de Dieu face à un Moyen-Orient au bord de l’implosion
Une contribution de Khaled Boulaziz – «Il y a un juif derrière chaque tyran, tout comme il y a un jésuite derrière chaque pape. En réalité, les espoirs des oppresseurs seraient vains et les guerres pratiquement impossibles s’il ne se trouvait un jésuite pour endormir les consciences et un juif pour délester les nations.» (Karl Marx, dans le New-York Daily Tribune du 4 janvier 1856.)
Le Moyen-Orient, terre vénérée comme le berceau des premières civilisations et des trois grandes religions monothéistes, vacille aujourd’hui dangereusement et est au bord de la ruine. Cette région, autrefois sacrée, est prise dans les griffes des croisades implacables et inconscientes du fascisme sioniste, qui, avec une haine inouïe, mène une guerre contre chaque nation sur son passage. Au cœur de cette attaque se trouvent les Palestiniens, un peuple pris dans le vortex violent de l’occupation et de l’oppression de la soldatesque israélienne. Il est profondément ironique que cette terre, foyer du judaïsme, du christianisme et de l’islam, soit trempée de sang, tandis que ceux chargés du leadership spirituel – rabbins, prêtres et imams – restent étrangement silencieux. Leur silence, associé à l’utilisation pervertie de la science et de la richesse à des fins violentes, a transformé notre monde en un champ de bataille où la vie innocente est traitée comme de simples dommages collatéraux dans la quête du pouvoir.
La corruption de la science et de la richesse
La science, qui détient le pouvoir d’éclairer les recoins les plus sombres de l’existence humaine, est devenue un outil de dévastation. Notre ère moderne regorge de merveilles technologiques – de la fission de l’atome à l’intelligence artificielle – et pourtant, ces découvertes, au lieu d’être utilisées pour élever l’humanité, sont exploitées à des fins de guerre. Des drones, des bombes de plusieurs centaines de kilogrammes font pleuvoir la mort du ciel, et des arsenaux nucléaires sont prêts à anéantir des populations entières. Les sommes colossales dépensées pour perfectionner l’art de la destruction dépassent de loin tout investissement visant à atténuer les souffrances humaines. Des milliards sont injectés dans les budgets militaires, tandis que les crises humanitaires – de la famine au Yémen aux camps de réfugiés en Syrie – sont accueillies avec indifférence.
L’argent, lui aussi, est devenu complice dans cette déformation grotesque des valeurs. Au lieu de promouvoir la paix, la richesse est canalisée vers des industries sous la fêlure du capital ésotérique, qui prospèrent grâce à la guerre. Les nations les plus riches du monde, baignées dans les ressources, dirigent leur fortune non pas vers la résolution des problèmes les plus urgents – la pauvreté, la maladie, l’inégalité – mais vers le développement d’armes toujours plus létales. C’est un triste rappel que la puissance de la richesse et de la découverte scientifique, lorsqu’elle n’est pas encadrée par une guidance morale, peut plonger dans un abîme de destruction.
L’abandon du leadership religieux
Face à une telle tragédie, on pourrait s’attendre à ce que les dirigeants religieux du monde se lèvent, qu’ils agissent contre la violence insensée qui consume leurs fidèles. Et pourtant, où sont les voix des rabbins, des prêtres et des imams ? Où sont leurs appels tonitruants à la paix ? Ils ont été réduits au silence ou, pire, sont complices, choisissant plutôt d’enivrer leurs fidèles avec des promesses de paradis dans l’Au-delà. Ils prêchent un espoir différé, disant aux croyants d’attendre la rédemption dans l’autre monde, tandis que celui-ci s’effondre sous le poids du sang et de l’injustice.
Quelle ironie tragique que ces mêmes leaders, chargés de guider leurs peuples vers la paix et la clarté morale, leur vendent des visions d’un futur eschatologique. Ils parlent de l’Au-delà, du Paradis qui attend après la tombe, mais qu’en est-il du monde dans lequel nous vivons maintenant ? Qu’en est-il de leur responsabilité de créer un paradis sur Terre ? En choisissant la passivité, ils trahissent leur devoir sacré de se dresser contre les forces corrompues qui utilisent la science et la richesse pour propager la violence.
La justification perverse de la violence
Plus inquiétant encore est la manière dont les dirigeants religieux et politiques justifient la violence qui ravage notre monde. Enveloppées dans le langage de la «sécurité» et de la «défense», les nations exercent leur pouvoir pour maintenir le contrôle sur les ressources, les territoires et l’influence. Les récits qu’ils tissent – de liberté, de démocratie et de justice – sont conçus pour masquer les véritables motivations de cupidité et de domination.
Et la religion, elle aussi, est parfois corrompue en une justification de cette violence. Des factions extrémistes pervertissent les textes religieux, les utilisant pour inciter à la haine et à la guerre. Nous le voyons dans l’interprétation d’un talmud sanguinaire par des colons sionistes, qui invoquent des promesses bibliques pour justifier le déplacement des Palestiniens. Nous le voyons dans les discours de rabbins fascistes qui revendiquent une sanction divine pour leurs campagnes de terreur. Et nous le voyons dans les mouvements nationalistes sionistes qui prônent des guerres saintes sous couvert de volonté divine. Pourtant, face à ce mauvais usage flagrant de la foi, les dirigeants religieux restent souvent passifs, incapables ou réticents à condamner la violence perpétrée en leur nom.
S’ils ne peuvent contester ce récit – s’ils ne peuvent apporter les enseignements de paix, d’amour et de justice dans le discours public – quelle valeur à leur guidance ? Ils enivrent leurs fidèles de visions d’un Au-delà tout en négligeant le devoir moral immédiat de protéger la vie sur Terre. S’ils ne peuvent se dresser contre la perversion de leur foi, ils deviennent eux-mêmes une partie du problème, complices de la violence qu’ils devraient dénoncer.
Un appel à l’action
Il est temps d’appeler à la responsabilité, tant pour la science que pour la religion. Les scientifiques et les technologues du monde doivent questionner l’usage de leurs découvertes. N’est-il pas temps de rediriger nos efforts de la destruction vers la création, des armes vers des remèdes, du contrôle vers la libération ? Et les riches doivent se demander : continueront-ils à investir dans des industries qui prospèrent grâce à la mort ou chercheront-ils à construire un avenir où chacun peut vivre dans la dignité ?
De même, les dirigeants religieux doivent sortir de leur silence. Il ne suffit pas d’offrir du réconfort pour le voyage de l’âme après la mort ; leur devoir est de guérir les blessures de ce monde. Rabbins, prêtres et imams doivent s’unir, non seulement en tant que représentants de leur foi, mais comme la conscience morale de l’humanité, exigeant la fin du bain de sang, de l’armement de la science et de la richesse. S’ils ne peuvent faire de la Terre un lieu de paix, alors quel droit ont-ils de parler du Paradis ?
Conclusion
Nous sommes à un croisement. L’immense pouvoir de la science, de la technologie et de la richesse a été subverti au service des forces de la mort et de la destruction, tandis que ceux qui devraient nous guider vers la paix restent silencieux. Nos dirigeants religieux, au lieu de confronter cette violence, apaisent leurs fidèles avec des promesses d’un monde meilleur à venir. Mais nous ne pouvons pas attendre le Paradis après la mort. Nous devons créer la paix ici, dans ce monde, avec les outils et les ressources à notre disposition.
La science et l’argent doivent être récupérés pour la vie, et la religion doit retrouver ses racines morales, nous guidant non pas vers un Paradis imaginaire, mais vers une Terre plus juste et pacifique et, surtout, défaire les fanatiques talmudiques qui se sont érigés dans leur illusion les bâtisseurs du plus grand mensonge de l’histoire : le Grand Israël.
K. B.
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