Dialogue interreligieux et rapprochement entre les peuples : pourquoi pas une visite du pape François à Alger ?
Une contribution de M. Boumaza – Le monde va mal. Devenu matérialiste à outrance, il est malade d’un manque morbide de spiritualité. La recherche constante des jouissances terrestres, les intérêts mercantiles et financiers ont dramatiquement éloigné l’homme de son essence spirituelle, pour ne pas dire mystique. A cela s’ajoutent des théories de choc des civilisations concoctées dans des laboratoires de puissances adoratrices du chaos.
A contempler ce monde, l’on croirait l’esprit, tant au sens religieux qu’intellectuel, en repli ; pis encore, en totale déroute. L’obscurité semble avoir envahi la Terre entière, la livrant à l’Empire du Mal et au triomphe de l’Antéchrist, le Dajjal pour les musulmans. De nombreux fidèles cherchent des lueurs et attendent des signes de leur Seigneur. «Quand nous entendra-t-Il ? Quand nous verra-t-Il ? Et quand nous enverra-t-Il Ses signes ?» s’écrient-ils.
Mais Il vous entend et Il vous voit et, surtout, l’Esprit, le Souffle divin, qui, à la Création, a donné vie à cet univers, ne vous a jamais quitté. Il est présent partout, en chacun de nous. Il suffit de l’écouter et de taire l’égo, cet allié du Malin. C’est là le véritable combat, le fameux djihad des musulmans. C’est là le plus grand et le plus difficile des combats. Car le but de l’existence n’est pas de faire prévaloir par tout moyen son point de vue, mais de mener cette existence dans la voie de Dieu. Or, Dieu est Amour et Miséricorde.
Que nous importe que l’un emprunte, pour ce chemin vers le Seigneur, un cheval de race européenne ou arabe, un panda, ou encore un éléphant, puisque, in fine, ils doivent mener vers l’amour du prochain et l’amour du Créateur de toute chose.
Ainsi donc, Alger pourrait constituer une passerelle pour le dialogue interreligieux, où les justes de ce monde auraient l’insigne privilège de voir le pape, le pape François, jeter ces ponts nécessaires et salutaires pour ce rapprochement historique entre les peuples.
Du reste, le pape aura l’occasion de visiter une terre qui a donné de nombreux saints et saintes à l’Eglise catholique : saint Victor de Thagaste, saint Maximilien de Théveste, sainte Crispine de Théveste, sainte Marcienne de Césarée, saint Augustin ou encore le Père Charles de Foucauld, récemment canonisé, pour ne citer que ceux-là.
Sa venue en terre musulmane pour en bénir l’un de ses plus grands lieux de culte (la Grande Mosquée d’Alger) sera un signe manifeste du Seigneur, attendu par de nombreux fidèles, que l’heure est venue de faire entrer notre monde dans cette nouvelle ère que chacun pressent au plus fond du cœur, celle du rapprochement entre les peuples, de la compréhension mutuelle, de la tolérance et de l’amour universel, qui sont le véritable message de toute religion, comme le rappelle la sourate 49, verset 13 : «(…) Nous avons fait de vous des nations et des tribus afin que vous vous entre-connaissiez (…)».
Il ne s’agit pas ici de faire de notre Terre un paradis mais d’éviter d’en faire un enfer.
M. B.
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