Imposante marche à Rome pour dénoncer les crimes israéliens malgré son interdiction
De Rome, Mourad Rouighi – Malgré des obstacles en tout genre, la manifestation pro-palestinienne convoquée à l’appel d’associations de citoyens et appuyée par des partis de gauche et le Mouvement des 5 étoiles a bien eu lieu à Rome. Programmée un an après les événements du 7 octobre et le début de l’invasion de Gaza par Israël et les massacres effarants qui s’en suivirent, les manifestants, jeunes et moins jeunes, ont défié les interdictions et décidé quand même de défiler dans les rues de la capitale, bien que la manifestation n’ait pas été autorisée par les autorités.
Des bus ont acheminé tôt le matin des milliers d’Italiens prêts à partir de différentes villes. Le rendez-vous convenu était non loin du Circus Maximus. Et, contournant des contrôles établis dès la veille aux péages et dans les gares d’autoroute, en plus d’un dispositif de sécurité en cercles concentriques très strict autour de la zone du rassemblement, des milliers de manifestants ont gagné vers midi la capitale italienne.
Ces mesures de sécurité avaient été élaborées vendredi lors d’une réunion technique à la préfecture de police, tandis que le «non» à la manifestation faisait éclater les polémiques au sein du monde politique.
Quant au ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, il s’était voulu conciliant, tout en affirmant que la manifestation de Rome était «illégale» et que, de toute façon, elle serait «gérée de manière équilibrée par les forces de police, en lesquelles j’ai aveuglément confiance», avait-t-il déclaré.
Cela étant, des dizaines de milliers de manifestants, des Palestiniens, des Libanais, des militants de diverses nationalités, dont de nombreux Algériens, sans oublier des Italiens des diverses régions de la péninsule, ont décidé de braver les obstacles et de participer au cortège, ignorant l’interdiction de la préfecture de police.
Selon les manifestants, jusqu’à 30 000 personnes ont sillonné les rues de Rome, voire plus. Et, pour promouvoir l’événement, Amnesty International a également apporté son soutien, soulignant que «le droit de manifester est protégé par diverses dispositions relatives aux droits de l’Homme et notamment par l’interaction des droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression».
A noter, enfin, que l’immense majorité des Italiens, interrogés par des instituts de sondage, ont dénoncé le génocide de civils à Gaza et au Liban et ont appelé le gouvernement de Giorgia Meloni à se démarquer clairement des crimes perpétrés par l’occupant israélien.
M. R.
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