4e Commission de l’ONU : les pétitionnaires défendent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination
Le débat général de la quatrième Commission de l’ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation s’est ouvert, mardi à New York, au cours duquel un grand nombre de pétitionnaires, venus de différentes régions du monde, ont plaidé pour le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination et la fin de l’occupation prolongée du Sahara Occidental par le Maroc. Le premier jour du débat a vu la participation de plusieurs personnalités telles que le représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Mohamed Omar, des représentants du Parti communiste des Etats-Unis d’Amérique, de la Fondation colombienne pour l’amitié avec le peuple sahraoui, de l’Association équatorienne pour l’amitié avec le peuple sahraoui, de la Ligue internationale des juristes pour le Sahara Occidental, de l’Académie algérienne de la jeunesse, du Réseau sahraoui de solidarité italienne avec le peuple sahraoui, et de l’Université de Santo Thomas…
Les intervenants ont réaffirmé le droit légitime du peuple sahraoui à l’autodétermination et souligné le statut juridique du Sahara Occidental, qui reste un cas de décolonisation inscrit sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies, en se basant sur diverses résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que celles des institutions judiciaires internationales. Ils ont rappelé, dans ce sens, la récente décision finale de la Cour de justice européenne (CJUE) sur le Sahara Occidental ayant invalidé les accords commerciaux entre l’Union européenne (UE) et le royaume du Maroc.
Dans ce contexte, de nombreux interlocuteurs ont déploré profondément la poursuite des violations des droits légitimes du peuple sahraoui et du pillage continu de ses richesses, appelant la communauté internationale à surveiller la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés en attendant la fin de l’occupation de la dernière colonie africaine et à permettre au Sahara Occidental, membre fondateur de l’Union africaine (UA), d’asseoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
Dans son allocution prononcée lors des travaux de ce débat, Sidi Mohamed Omar a évoqué les arrêts, rendus vendredi dernier par la CJUE qui ont «confirmé l’illégalité des accords entre l’UE et la puissance occupante marocaine parce qu’ils ont été conclus en violation du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la souveraineté permanente sur ses ressources naturelles». Pour le diplomate sahraoui, ce verdict constitue «une victoire historique pour le peuple sahraoui et sa lutte légitime pour l’autodétermination et l’indépendance». Il s’agit aussi, a-t-il souligné, d’«une victoire de la justice et de l’Etat de droit sur l’injustice et la politique du pouvoir». Il a, dans ce sens, appelé les Etats membres de l’UE et ses institutions à «respecter pleinement le jugement de la CJUE» et à s’«abstenir de toute action, qui pourrait contribuer à la consolidation de l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc». Et de poursuivre : «Le temps est venu pour voir le bon côté de l’histoire car les pays qui se respectent en Europe et ailleurs, qui sont vraiment engagés à respecter les principes du droit international, ne peuvent jamais accepter, ni tolérer la poursuite de l’occupation illégale marocaine du Sahara Occidental…».
Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la Minurso a, par ailleurs, évoqué la récente visite dans les territoires sahraouis de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, dans le cadre de la poursuite de ses contacts avec les parties au conflit, le Front Polisario et la puissance occupante marocaine. Il a précisé, à cet effet, que le message transmis par le peuple sahraoui à l’émissaire des Nations unies était très clair : «Notre peuple, qui a fait tout ce qu’il pouvait pour parvenir à une paix juste et durable, poursuivra sa lutte de libération par tous les moyens légitimes pour défendre son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.» Les travaux de la quatrième commission de l’ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation se poursuivront jusqu’à lundi prochain, date à laquelle le Comité continuera d’entendre des pétitionnaires sur la décolonisation du Sahara Occidental ainsi que d’autres territoires inscrits à son ordre du jour.
R. I.