En effet, les Franco-Algériens voient l’Algérie comme un «nouvel Eldorado»
Par Nabil D. – L’article du Figaro sur la tendance de plus en plus perceptible d’un retour au bercail de membres de notre communauté installée en France peut ressembler à une invite à la remigration, tant souhaitée par une grande partie de la classe politique française décomplexée dans son discours raciste et xénophobe. Mais les témoignages recueillis par le quotidien français ne peuvent être que réels, au regard des aveux faits par de nombreux émigrés rentrés au pays cet été pour y passer des vacances, mais également pour tâter le terrain dans la perspective d’un retour définitif au pays.
«De plus en plus de Français d’origine algérienne partent au pays de leurs aînés pour y établir une entreprise», écrit Le Figaro, qui ne manque cependant pas de noircir le tableau en pointant une «Algérie idéalisée» qui aurait «déçu» les prétendants à une vie meilleure hors de l’enfer français. Pourtant, le désir d’un grand nombre d’Algériens et de binationaux de quitter la France et de revenir en Algérie est exprimé chaque jour à travers les réseaux sociaux et est visible au nombre impressionnant d’émigrés qui se sont rendus en Algérie durant la saison estivale.
Inversant les habitudes, nos compatriotes exilés viennent avec des valises vides qu’ils remplissent jusqu’à devoir payer un lourd excédent de bagage. Ces Algériens et Algéro-Français repartent d’Algérie avec des fournitures scolaires pour leurs enfants, des vêtements et même de la nourriture pour tenir quelques semaines avant de reprendre le chemin des supermarchés où le caddie devient de plus en plus difficile à remplir avec l’inflation galopante et la précarité sociale qui touche des pans entiers de la société française.
Mais il n’y pas que les difficultés financières qui poussent nos concitoyens à vouloir faire le chemin inverse et traverser la Méditerranée pour refaire leur vie en Algérie. En France, plus que dans les autres pays européens, le racisme, qui était l’apanage de l’extrême-droite minoritaire, s’est transformé en racisme d’Etat, encourageant dirigeants politiques, élus et médias à cracher leur venin sur la communauté immigrée, algérienne notamment, accusée de tous les maux. A ce racisme est venu se greffer les menaces qui pèsent sur toute personne vivant en France qui manifesterait son indignation face aux crimes contre l’humanité commis par l’Etat nazi d’Israël en Palestine. L’Etat français, soumis au puissant lobby sioniste, a été jusqu’à pénaliser toute critique contre Israël, assimilée à de l’antisémitisme.
Le Figaro a beau décrire une situation «idéalisée» en Algérie, nos ressortissants vivant en France ont vu de leurs propres yeux les progrès réalisés par le pays et la différence notable dans la qualité de vie par rapport à la géhenne qu’ils supportent de moins en moins dans un pays, la France, qu’ils ont longtemps décrit comme un «Eldorado». Aujourd’hui, avec le déclin de la France dans tous les domaines – politique, économique, culturel, social, etc. – l’Eldorado a changé de rive.
N. D.
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