De l’indispensable développement d’une industrie spatiale algérienne

Asal industrie spatiale
L'Algérie possède déjà son agence spatiale et a lancé son premier satellite. D. R.

Une contribution de M. Boumaza – Pour un pays-continent comme l’Algérie, le développement d’une industrie spatiale est loin d’être un luxe ou une lubie d’un Etat se piquant de grandeurs. Il est vital tant pour la surveillance du territoire que sa prospection, sa mise en valeur, son développement économique… Enfin, tout ce qui est de nature à renforcer sa souveraineté et garantir son intégrité et son inviolabilité.

Outre l’effet d’entraînement que le développement de l’industrie spatiale produit sur toute la filière des TIC, leurs applications ainsi que leurs retombées économiques, elle permet :

– une planification optimale de l’aménagement territorial ;

– une cartographie des zones inondables, des régions à vocation agricole, industrielle, des aires géographiques à potentiel minier économiquement exploitable, etc.

– au plan sécuritaire, la surveillance des mouvements de groupes armés vers nos frontières, ainsi que des infrastructures vitales.

En ce qui concerne les télécommunications, tout Etat, soucieux de son devenir et de sa pérennité, est non seulement en droit mais surtout en devoir de garantir sa souveraineté et sa sécurité. Il en va de même de la sécurité numérique, qui est son corollaire, notamment face aux défis et menaces relatives au cyberespace.

En définitive, sans une industrie spatiale nationale un Etat non seulement ne peut prétendre au statut de grande puissance ou même de puissance régionale mais il est également condamné à disparaître de l’échiquier international.

Le continent n’est pas oublié dans la stratégie de l’Algérie et ses ambitions pour le développement de la région et de l’Afrique en général. S’appuyant sur sa position d’acteur clé dans l’essor économique du continent et sur son rôle historique dans la défense et la promotion de l’indépendance et la souveraineté africaines, l’Algérie sera en mesure de mettre à la disposition d’acteurs continentaux, voire au-delà, ses infrastructures pour le lancement de satellites et, pourquoi pas, proposer la création d’un système de GPS africain.

Dans cette conquête de l’espace, l’Algérie ne part pas de zéro puisqu’elle dispose d’une agence spatiale, l’Asal (Agence spatiale algérienne) et d’un personnel ayant participé à la conception et au montage des premiers satellites algériens. Par ailleurs, l’étendue du territoire permet le lancement de satellites sans risques pour les populations environnantes, et sa position géographique la place dans des latitudes similaires à l’Inde et à la Chine, qui sont des puissances spatiales, c’est-à-dire pas excessivement éloignée de l’équateur, ses lanceurs pouvant ainsi bénéficier de la vitesse de rotation de la Terre.

A bien considérer, c’est le lancement de ses satellites, à partir de son sol et par ses propres moyens, que s’amorcera effectivement le décollage et la mise en orbite de la Nouvelle Algérie, dont les jeunes ingénieurs de l’Asal, véritables pionniers, ainsi que leurs prouesses technologiques seront le symbole.

M. B.

Comment (13)

    Oui , c’est possible
    20 octobre 2024 - 22 h 49 min

    Une Vision stratégique , des Objectifs Clairs , des plans Opérationnels moyens et Court terme , des Femmes et des Hommes de Qualité (il y en a en Algérie) , une Volonté Polîtique , des Budgets garantis , des Moyens , un Suivi sérieux , de la DISCIPLINE et du TRAVAIL .et …un CALENDRIER REALISTE car “Un projet sans calendrier restera toujours un rêve”.

    fela
    19 octobre 2024 - 8 h 26 min

    Avant de vouloir aller dans l espace commençons par mettre de l ordre sur notre belle terre.
    a savoir nettoyer nos rues . libérer les trottoirs des commerces anarchique pour pouvoir y circuler
    ouvrir des marchés décent avec des normes d hygiènes
    et Viser l’autosuffisance alimentaire
    c’est ce développement dont nous avons besoin commençons par faire nos preuves dans ce domaine ce sera deja une grande avancé pour notre pays

      Anonyme
      19 octobre 2024 - 12 h 09 min

      Bravo pour cette vérité irréfutable Fela et j en profite aussi pour dire encore une citation bien française, ils ont les mots aussi. » C’est mettre la charrue avant les bœufs » .

      Mohamed El Maadi
      19 octobre 2024 - 20 h 31 min

      Il est tentant de blâmer l’État pour tous les maux qui affligent une société, mais il est crucial de reconnaître que les citoyens eux-mêmes portent une part significative de responsabilité dans la situation actuelle. En effet, l’incapacité de nombreux individus à adopter des comportements civiques de base est un obstacle majeur au progrès.

      Prenons la question de la propreté des rues. Bien que l’État puisse mettre en place des infrastructures pour la gestion des déchets, cela n’aura que peu d’impact si les citoyens continuent à jeter leurs détritus sans discernement. L’irrespect des espaces publics et l’indifférence face aux conséquences environnementales de ces actions trahissent un manque de conscience civique. Les campagnes de sensibilisation ne peuvent être efficaces que si les gens choisissent d’y prêter attention et de modifier leurs comportements. En fin de compte, c’est une question de respect envers sa communauté et son environnement.

      Concernant l’anarchie commerciale, bien que l’État puisse établir des réglementations, celles-ci sont souvent contournées par des citoyens qui choisissent de faire passer leurs intérêts personnels avant le bien collectif. Les commerçants qui s’installent sans autorisation sur les trottoirs illustrent la tendance à ignorer les règles pour un gain immédiat, sans se soucier de l’impact sur l’accessibilité et l’esthétique des espaces publics. Cette mentalité de « chacun pour soi » doit être remise en question.

      En matière d’autosuffisance alimentaire, l’État peut offrir des soutiens et des incitations, mais sans un engagement des citoyens à consommer localement et à soutenir les agriculteurs nationaux, ces efforts resteront lettre morte. Les comportements d’achat et les préférences des consommateurs influencent fortement le succès des initiatives locales. Encore une fois, c’est une question de choix individuel et de priorités personnelles.

      Enfin, l’éducation civique ne peut pas être imposée par décret. Elle repose sur l’adhésion volontaire des citoyens à des valeurs de respect, de responsabilité et de solidarité. Chaque individu doit choisir de s’engager dans l’amélioration de sa communauté, plutôt que de se réfugier dans la critique facile et l’inertie.

      En conclusion, un changement durable ne peut se produire que si les citoyens prennent conscience de leur rôle crucial dans le façonnement de leur société. L’État peut créer des conditions favorables, mais sans une volonté collective de la part du peuple de respecter et de valoriser ces efforts, le progrès restera hors de portée. Il est temps que chaque citoyen se regarde dans le miroir et se demande ce qu’il peut faire, à son niveau, pour contribuer à un avenir meilleur.

    Anonyme
    18 octobre 2024 - 19 h 32 min

    On est en retard presque sur tout. Si ils aimaient leurs propres pays alors ces choses là auront été faites il y a longtemps. Vaut mieux tard que jamais comme disent les français puisque ça vient d eux cette citation.

      Mohamed El Maadi
      19 octobre 2024 - 5 h 40 min

      Il est vrai que parfois, les choses prennent du temps, et il peut sembler que le progrès est lent. Cependant, chaque petit pas compte et peut mener à des changements significatifs. L’engagement des gens et leur passion pour leur pays peuvent parfois se manifester de manière inattendue. Plutôt que de se concentrer sur le retard, pourquoi ne pas célébrer les avancées réalisées et encourager chacun à participer davantage ? La détermination collective peut faire une réelle différence, même si cela prend un peu plus de temps. Gardons espoir et continuons à avancer !

    Mohamed El Maadi
    18 octobre 2024 - 10 h 42 min

    Le développement d’une industrie spatiale en Algérie pourrait représenter un jalon stratégique majeur pour le pays, tant sur le plan économique que scientifique et technologique. Voici comment l’Algérie pourrait mettre en place une telle industrie :

    1. **Établissement d’une Vision et d’une Stratégie Nationale** :
    – **Planification Stratégique** : Développer une feuille de route nationale avec des objectifs clairs pour le développement spatial. Cela inclurait des échéances pour des programmes de recherche, de formation, et d’innovation technologique.
    – **Priorités Nationales** : Identifier des priorités spécifiques, telles que l’observation de la Terre, les télécommunications, la météorologie, et la gestion des ressources naturelles.

    2. **Investissement dans l’Éducation et la Recherche** :
    – **Formation de Talents** : Investir dans l’éducation en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) pour former une nouvelle génération de scientifiques et d’ingénieurs spécialisés dans l’aérospatial.
    – **Collaboration Académique** : Encourager les collaborations entre les universités algériennes et les institutions internationales pour accéder aux connaissances et aux technologies de pointe.

    3. **Développement d’Infrastructures** :
    – **Centres de Recherche et Développement** : Créer des centres dédiés à la recherche spatiale et au développement technologique, incluant des laboratoires pour la fabrication et le test de satellites.
    – **Sites de Lancement** : Explorer la faisabilité de développer des sites de lancement nationaux ou de collaborer avec d’autres pays pour l’accès à des installations de lancement.

    4. **Partenariats Internationaux** :
    – **Coopération Bilatérale et Multilatérale** : Établir des partenariats avec des agences spatiales internationales, telles que la NASA, l’ESA ou l’agence spatiale russe, pour partager des ressources, des technologies, et des expertises.
    – **Participation à des Programmes Internationaux** : S’impliquer dans des missions internationales pour acquérir une expérience pratique et établir une présence sur la scène spatiale mondiale.

    5. **Encouragement de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat** :
    – **Incubateurs et Startups** : Créer des incubateurs pour encourager les startups dans le domaine spatial, en fournissant un soutien financier et technique.
    – **Subventions et Incitations** : Offrir des subventions et des incitations fiscales pour stimuler la recherche et le développement dans l’industrie spatiale.

    6. **Cadre Réglementaire et Politique de Soutien** :
    – **Législation Spécifique** : Mettre en place un cadre législatif et réglementaire pour soutenir les activités spatiales, y compris la propriété intellectuelle, la sécurité, et les normes techniques.
    – **Agences de Gouvernance** : Établir des agences gouvernementales dédiées pour coordonner et superviser les efforts spatiaux nationaux, garantissant une approche intégrée et coordonnée.

    En développant sa propre industrie spatiale, l’Algérie pourrait non seulement stimuler son économie et son innovation technologique, mais aussi renforcer sa souveraineté dans des domaines stratégiques tels que la surveillance environnementale, la gestion des ressources et les télécommunications. Ce développement ambitieux nécessiterait cependant un engagement soutenu et une coordination étroite entre le gouvernement, le secteur privé, et les institutions académiques.

      Abou Stroff
      19 octobre 2024 - 10 h 47 min

      vos suggestions (de 1 à 6) qui semblent appropriées pour un monde des Bisounours, montrent clairement que vous ne vivez pas en Algérie et que vous ne connaissez pas le mode de fonctionnement du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui abhorre chacune de vos suggestions.

      quant au développement d’une industrie spatiale proprement dite, je pense qu’avant d’investir dans un tel secteur de pointe, commençons par imposer une claire différentiation entre la science et la derwacha qui, au moment présent, sont totalement confondue par le commun des algériens, avec un léger avantage pour la derwacha.

      PS: comment peut on parler de développement d’une industrie spatiale lorsqu’une affaire comme l’affaire de l’étudiante en nikab que la professeure a explusée de l’amphi est soutenue par une grande partie de nos futurs génies?

        Mohamed El Maadi
        19 octobre 2024 - 20 h 34 min

        Il est indéniable que l’Algérie, comme de nombreuses autres nations, fait face à des défis complexes qui ne peuvent être résolus par des solutions simplistes ou idéalisées. Toutefois, il est essentiel de ne pas tomber dans le piège du cynisme qui paralyse toute tentative de progrès. Voici quelques points pour contre-argumenter efficacement les critiques adressées à vos propositions, tout en reconnaissant les réalités socioculturelles et économiques du pays.

        1. **Réformer le Système et la Rente** : Il est vrai que le système actuel repose largement sur une économie de rente qui favorise la prédation. Cependant, cela ne doit pas empêcher la mise en œuvre de réformes progressives. La transparence, la responsabilisation et la lutte contre la corruption peuvent être amorcées par des initiatives citoyennes et un engagement plus actif de la société civile. Bien que le chemin soit ardu, chaque petit pas vers la réforme est un pas dans la bonne direction.

        2. **Clarifier Science et Superstition** : La confusion entre science et croyances (derwacha) est un obstacle à l’innovation et au développement technologique. Cependant, cela ne signifie pas qu’une industrie spatiale est hors de portée. L’éducation est la clé pour démêler ces concepts. Des programmes éducatifs axés sur la pensée critique et la science peuvent progressivement changer les perceptions et inspirer une nouvelle génération de penseurs et de créateurs.

        3. **Investir dans l’Avenir** : La suggestion de prioriser des secteurs de pointe, tels que l’industrie spatiale, peut sembler ambitieuse, mais elle est nécessaire pour positionner l’Algérie dans l’économie mondiale du futur. Plutôt que de viser immédiatement des objectifs à grande échelle, commencer par de petits projets de recherche et développement peut établir une base solide et attirer des talents.

        4. **Combattre l’Ignorance par l’Éducation** : Les débats sociétaux, comme celui de l’étudiante en niqab, révèlent des tensions profondes entre tradition et modernité. Pourtant, ils offrent une opportunité d’engager un dialogue constructif sur les valeurs et les priorités de la société. Encourager des discussions ouvertes et respectueuses peut aider à forger un consensus sur des questions cruciales.

        5. **Promouvoir l’Innovation Locale** : Encourager les initiatives locales et les start-ups peut créer un élan vers l’autonomie technologique et industrielle. L’État peut jouer un rôle de facilitateur en réduisant les obstacles bureaucratiques et en soutenant les innovateurs locaux, même dans un système imparfait.

        6. **Mobiliser la Société Civile** : Les transformations sociétales ne peuvent être imposées d’en haut. Elles nécessitent un engagement de la société civile, des ONG, des institutions éducatives et des citoyens ordinaires. Mobiliser ces acteurs pour qu’ils participent activement au changement peut créer une dynamique positive, même face à un système rigide.

        En conclusion, bien que les critiques soulignent les défis importants auxquels l’Algérie est confrontée, elles ne doivent pas étouffer l’espoir ou l’initiative. En adoptant une approche pragmatique et en s’engageant dans des actions progressives, il est possible de faire avancer la société vers un avenir prometteur.

      La doxa de Mohamed El Maadi
      22 octobre 2024 - 17 h 30 min

      est comme toutes les doxa, elle a réponse à tout et de manière parfaite. Un cercle inattaquable.

      C’est ce que certains ont appelé « la raison pure », d’autres « la illahia », ou d’autres encore, adeptes de la trahison de marx, le marxisme.

      Bref, c’est la raison sans le réel.
      Dit plus simplement de l’idéologie pure.
      Seule manière de s’en défaire : plonger dans le réel et tout le superflu tombe.

      Mohamed El Maadi, si vous vivez parmi nous en Algérie, essayez d’observer les couleurs de notre environnement, vous constaterez, comme tout un chacun, qu’un ensemble de verts nuancés est bien dominant. Ce qui peut se résumer par la formule populaire « allah wa draoucha ».

      Juste une remarque sur l’ordre du jour des autorités : mettre le paquet sur le développement des énergies et des mines, selon la demande de nombreux partenaires. Pour le moment nous n’avons que ça. Et c’est déjà bien si c’est correctement fait. Certes la rente encore, mais peut-être que nos partenaires vont nous apprendre à dépasser l’extraction pour aller vers la transformation. Un miracle?

      Pour le reste, si les citoyens que nous sommes pouvions nous occuper de nos affaires, nous devons pousser à aller vite dans le changement, et n’en déplaise à certains, le hirak a tout de même imprimé une certaine vitesse, car, encore un proverbe de chez :  » el khouf i djéri chyoukha ».

      La patience n’est pas toujours bonne conseillére.

      Bien cordialement à tous.

    Abou Stroff
    18 octobre 2024 - 10 h 42 min

    « De l’indispensable développement d’une industrie spatiale algérienne » titre M. B..

    je pense qu’en rallongeant le grand minaret de la grande mosquée du fakhamatouhou déchu de quelques dizaines de kilomètres et en y intégrant un ascenseur hypersonique fonctionnant avec de l’hydrogène vert comprimé, nous pourrions devenir une puissance spatiale respectant tous les critères environnementaux puisque nous atteindrions l’espace sans utiliser le moindre carburant fossile, source de pollution.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part qu’au regard de la production « scientifique » (des thèses bidons pleines de plagiat pour avoir un diplôme) de nos universités et des préoccupations (publications stériles uniquement pour monter en grade selon le CNES itself) de la « communauté » universitaire, je parie que nous contenterons, pendant les décennies à venir, de nous interroger sur le sexe des anges et/ou sur l’opportunité pour les étudiantes de porter le nikab et de ne pas être expulsées des cours par les professeurs.

    wa el fahem yefhem.

      Chelieth
      18 octobre 2024 - 17 h 40 min

      En somme, l’histoire de la tour de Babel all over again. Rappelons nous aussi qu’elle s’est mal terminée avec un chatiment divin; pour ceux qui y croient.

    Brahms
    18 octobre 2024 - 9 h 08 min

    BEL ARTICLE,

    Par contre, si c’est vrai, vous allez avoir un balai incessant de personnalités qui vont venir voir ce qui se passe car pour eux ce sera anormal, ils veulent que l’on reste à vie des vendeurs de fruits et légumes, ils pensent que la technologie c’est réservé qu’aux mêmes.

    Sincèrement, si on se démarquait des imbécilités crasses des bédouins de la bédouinerie définitivement nous faisant croire qu’un prophète serait monter au ciel avec un cheval et des ailes, vous verrez que les algériens pourraient faire des merveilles dans le pays et dans le monde.

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