«De Guernica à Gaza» : bis repetita
Une contribution du DrAziz Ghedia – Il y a de cela plus d’une quinzaine d’années, j’avais écrit un article sous le titre de «De Guernica à Gaza». L’article est toujours sur le site français Agoravox pour ceux qui veulent le lire et prendre connaissance de ce que je disais alors. En fait, pour vous faciliter la tâche, dans cet article, comme l’indique le titre d’ailleurs, je me suis laissé entraîner dans une sorte de comparaison que d’aucuns avaient trouvé très judicieuse. D’autres, par contre, et ceux-là se comptaient parmi les lecteurs qui soutenaient le régime sioniste d’Israël, m’avaient tenu, en guise de commentaires, des propos très malveillants, voire insultants. Pourtant, dans cet article, il n’était nullement question d’antisémitisme.
C’était lors de la visite de Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine de cette époque, à Israël pour lui faire part de son soutien inconditionnel (comme c’est le cas actuellement) dans la guerre qu’il menait contre les Gazaouis, en 2008. Souvenez-vous, il s’agissait de l’opération «Plomb durci», guerre qui n’avait pas duré longtemps (juste trois semaines) et qui avait fait, néanmoins, des centaines de morts particulièrement parmi la population civile. En fait, l’Etat hébreu procède toujours de la même façon, utilisant toujours le même modus operandi : des bombardements massifs qui détruisent toutes les infrastructures socio-économiques suivis ensuite d’une invasion terrestre avec des chars et tout type de matériel roulant militaire, alors que «l’ennemi» ne disposant pratiquement que de… lance-pierres. C’est peut-être un peu exagéré de dire que les combattants palestiniens ne disposaient que de lance-pierres, mais en tous les cas leur armement était rudimentaire en comparaison d’avec celui de Tsahal. Bref, le problème n’est pas là.
L’histoire contemporaine a déjà montré dans bien de cas que lorsqu’on se bat pour une cause juste, lorsqu’on défend son peuple et sa terre, peu importe la qualité des armes dont on dispose. On perd beaucoup d’hommes dans le combat, certes, mais, si on garde la foi en la justesse de la cause, la victoire est toujours «au bout du fusil».
A la fin de cette guerre, il y eut beaucoup de rapports notamment de certaines ONG telles que Human Right Watch et Amnesty International démontrant de façon indéniable que l’Etat hébreu avait commis des crimes de guerre. Il y eut ensuite le fameux «Rapport Goldstone» du nom du juge sud-africain Richard Goldstone qui avait mené une enquête sur le terrain et dont les conclusions ne laissaient aucune zone d’ombre, aucun doute sur le comportement criminel de l’armée «la plus morale du monde».
Tous ces rapports sont restés, cependant, lettre morte. A l’heure qu’il est, ils doivent être couverts de poussière et de toiles d’araignées dans les tiroirs où on les a enfermés. Aucune sanction, aussi minime soit-elle, n’a été émise par les instances internationales à l’encontre de cet Etat apparemment non concerné par le droit international.
Et gageons que rien ne va changer dans la conduite politique et diplomatique de la plupart des Etats de l’Occident envers Israël à la fin de cette énième opération contre les Gazaouis. Ils continueront à le soutenir et à le protéger bec et ongles malgré le fait que ce qu’il est en train de commettre actuellement à Gaza est un véritable carnage pour ne pas dire autre chose. Pour éviter toute polémique, évitons sciemment le pourquoi de la chose ou, en d’autres termes, qui «de l’œuf ou de la poule» a commencé le premier. Evidemment, on focalise sur la date du 7octobre mais en réalité les causes de ce conflit remontent à bien loin dans le temps. 1947 ? Et le partage de la Palestine historique par l’ONU par la résolution 181.
A. G.
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