Maroc, France, Espagne : le Sahara Occidental est indépendant depuis 1767
Par Fatiha S. – Mohamed Doumir, qui est chercheur en histoire, a présenté à la tribune de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation, en tant que pétitionnaire, aux présents de l’auguste enceinte où aucune voix, heureusement, n’est étouffée, comme il le dit, la preuve – les preuves – que le Maroc et ses alliés sont en train de falsifier l’histoire et la vérité, qui datent non pas depuis des années mais depuis des siècles, à savoir que le Sahara Occidental est bel et bien distinct du royaume du Maroc comme vient de le stipuler le dernier arrêt de la Cour internationale de justice de l’Union européenne (CJUE).
De prime abord, Mohamed Doumir posera à l’assistance la question : «En 1956, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Belhadj n’a-t-il pas signé au nom du roi Mohamed V le traité du 28 mai qui reconnaît les frontières du Maroc sans aucune objection, ni réserve ? Où est la diplomatie marocaine en ce qui concerne l’engagement envers les promesses données ?» Puis s’adressant aux membres de la Quatrième commission et aux pays présents : «Avez-vous entendu parler d’une objection marocaine ou d’une réserve concernant ses frontières ou d’une demande concernant le Sahara Occidental au moment où il a obtenu son indépendance et rejoint l’Organisation des Nations unies en 1956 ou est-ce une idée qui lui est apparue du jour au lendemain ?»
Les documents historiques témoignent clairement de l’indépendance du Sahara Occidental vis-à-vis du Maroc, insiste-t-il. «Les traités et les lettres des sultans de Marrakech (rappelant à chaque fois à l’assistance les documents historiques et officiels entre leurs mains, ndlr) montrent clairement que les terres au sud de l’oued Noun sont totalement indépendantes du Maroc. Je reviens vous parler des documents historiques qui affirment, je veux dire les traités internationaux entre le royaume du Maroc et les pays européens aux XIXe et XXe siècles pour soutenir que la région d’Oued Noun est complètement indépendante du Maroc, et ce discours se répète non pas depuis des années dans les traités mais depuis des siècles. Depuis 1767, exactement.»
Mohamed Doumir insiste et donne des preuves de pays avec lesquels le Maroc a signé lesdits traités : «Les sultans de Marrakech ont écrit dans leurs traités que cette région est complètement libre et ne leur obéit pas. Par exemple, avec l’Amérique par la signature des traités de 1787 et 1836, il est mentionné que le Sahara Occidental n’est pas sous tutelle maroaine.»
Rappelant à l’assistance encore une fois les documents officiels des archives entre leurs mains, il continuera sur sa lancée à lister les noms de pays européens ayant apposé leur signature au bas des traités : la Grande-Bretagne, la France, l’Espagne, qui apportent aujourd’hui leur soutien au plan d’autonomie marocain comme étant la seule solution, ont signé.
«Avec la France, les traités datent de 1763 et 1886, il y est également mentionné que la région du Sahara Occidental n’appartient pas au Maroc.» Puis, il y a les archives concernant les autres pays, surtout les documents archivés par le Maroc lui-même, sans compter les documents relatifs aux Britanniques, Espagnols, essentiellement ces derniers, qui reconnaissent que cette région ne se soumet pas à l’autorité marocaine.
Mohamed Doumir parlera, par ailleurs, des traités signés – de manière indépendante – par les Sahraouis avec le colonisateur espagnol, justement, avec plusieurs tribus comme les Ouled Sabaa, les Rguibat, Ibn Zeroug, Ouled Bou Sbai, Ouled Sidi Mohammed, Ouled Al-Aroussi. Tout cela sur la base de documents historiques officiels archivés. Il finira son allocution qui aura duré moins de six minutes par : «Leurs traités ne garantissent-ils pas aujourd’hui au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination ?»
Pour rappel, Mohamed Doumir n’était pas le seul à défendre la cause sahraouie, d’autres intervenants de plusieurs pays l’ont fait également mais l’intervention du chercheur algérien a provoqué l’ire, ce jour-là, de la représentante marocaine.
La cause juste du peuple sahraoui gagne de plus en plus de terrain et fait consensus autour d’elle alors que le Makhzen et ses alliés, la France et l’Espagne, ne cessent, quant à eux, d’essuyer revers sur revers le dernier en date étant l’arrêt de la CJUE. Sahara Occidental, territoire distinct et indépendant du Maroc ? Sujet clos.
F. S.
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