Macron commettra-t-il l’erreur fatale d’inaugurer un consulat à Laâyoune ?
Par Abdelkader S. – Les médias marocains reprennent en chœur une «information» puisée d’un mystérieux institut qui se donne pour nom Horizons, selon laquelle le président français s’apprêterait à inaugurer un consulat dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune. Les outils de propagande du Makhzen indiquent que cette source tiendrait ce «scoop» d’une source au sein même de l’Elysée. Aux côtés du consulat, un centre culturel français serait également inauguré par la même occasion.
Emmanuel Macron commettra-t-il l’outrecuidance d’entreprendre une telle démarche au moment où il fait des pieds et des mains pour tenter d’atténuer la colère d’Alger après sa décision d’adhérer au plan d’autonomie que le régime de Rabat tente d’imposer à la communauté internationale dans le dossier sahraoui pour contourner la légalité internationale ? Des observateurs avisés, tout en estimant que Macron n’irait pas jusqu’à franchir ce pas supplémentaire dans son affront à l’Algérie, font remarquer, toutefois, que la situation apocalyptique dans laquelle patauge la France fait que le gouvernement français est prêt à tout pour essayer de sortir du bourbier dans lequel il a conduit ce pays à la dérive.
Mais, d’un autre côté, relativisent ces observateurs, Emmanuel Macron, fortement contesté dans son pays, n’a pas intérêt à s’enfoncer dans sa stratégie à courte vue qui vise à parer au plus pressé au lieu de penser un partenariat sérieux et pérenne avec le partenaire algérien, autrement plus fiable. Ce que Macron cherche en reconnaissant officieusement la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental – le Quai d’Orsay adopte toujours la carte séparant les deux Etats –, c’est trouver des sources de financement immédiates en continuant de piller les richesses sahraouies pour renflouer les caisses vides de l’Etat.
Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a, en effet, implicitement fait savoir que la France était un pays en faillite et qu’il comptait instaurer une économie de guerre pour tenter de sauver les meubles avant que la note de la France soit dégradée et mette le pays dans une situation qui l’empêcherait d’obtenir des crédits, faute de pouvoir rembourser sa dette faramineuse qui s’élève à près de 4 000 milliards d’euros. Aussi la promesse faite par Macron à Mohammed VI de passer outre les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne, qui a prononcé l’illégalité de l’accord agricole et de pêche Maroc-UE, participe de cette politique de fuite en avant qui, non seulement ne sera d’aucune utilité à l’économie française, mais classera la France parmi les Etats irrespectueux du droit international.
Alors, Emmanuel Macron ira-t-il jusqu’à commettre cette erreur fatale en sachant qu’il aura plus à perdre qu’à gagner ? Nous le saurons bientôt, sa visite officielle au Maroc étant prévue dans quelques jours.
A. S.
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