Investissements, Palestine, Libye, Soudan : ce qu’ont dit Tebboune et Al-Sissi

Tebb AS Caire
Les deux présidents algérien et égyptien. D. R.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, dimanche soir au Caire (Egypte), que les deux pays convenaient de l’importance d’approfondir la coordination et la concertation autour des questions arabes et de tout ce qui concerne la région.

Dans une déclaration conjointe à la presse avec son homologue égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, au terme de leurs entretiens au palais présidentiel d’Al-Ittihadiya au Caire, le président de la République a précisé que sa visite en Egypte était cordiale et fraternelle, indiquant être convenu avec son homologue égyptien «de l’importance d’approfondir la coordination et la concertation en place entre les deux pays autour de plusieurs questions d’intérêt pour la nation arabe et la région».

Il a fait état d’une entente parfaite et d’une volonté commune d’œuvrer de concert à la concrétisation de nouveaux investissements, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’habitat et de la construction.

Il a assuré, dans ce contexte, que «les entreprises égyptiennes qui souhaitent investir dans notre pays sont les bienvenues», indiquant «avoir donné le feu vert au ministre de l’Habitat pour travailler avec les sociétés égyptiennes dans le domaine de l’architecture et de la construction des villes nouvelles».

Le président de la République a souhaité, dans ce cadre, voir la Grande Commission mixte algéro-égyptienne se réunir début 2025, en vue d’envisager «l’amorce d’une nouvelle étape en matière d’investissements et d’échanges à tous les niveaux».

Après avoir adressé ses remerciements au président égyptien pour «l’accueil chaleureux» qui lui a été réservé dans son pays, le président de la République a affirmé qu’«on ne saurait évoquer la Révolution algérienne sans rappeler le soutien et l’aide de l’Egypte à tous les peuples en quête d’affranchissement du colonialisme».

«Nos relations avec l’Egypte sont fortes et reposent sur des bases fraternelles solides et plus de 70 ans de lutte commune dans la défense des fondements de la nation arabe», a-t-il ajouté, réitérant, par là même, ses remerciements au président égyptien et à son peuple, ainsi qu’à tous ceux qui ont aidé la glorieuse Révolution de Novembre.

S’agissant de la situation en Palestine, le président de la République a déclaré : «Nous sommes accablés par le génocide quotidien et la famine engendrée par l’occupation israélienne, à travers la rareté des ressources en eau, en nourriture et en médicaments et la fermeture des hôpitaux.» C’est un «véritable génocide», a-t-il dit, saluant le peuple palestinien pour sa «résilience, son attachement à sa terre et son refus de subir un nouvel exil».

Il a, à cet égard, souligné que l’Algérie et l’Egypte tentent de «remédier à la situation avec l’initiative du président Al-Sissi pour l’acheminement des besoins à la population de la bande de Ghaza, en attendant une solution définitive qui doit permettre aux Palestiniens de reprendre possession de leurs territoires», assurant que «l’Algérie ne ménage aucun effort au Conseil de sécurité des Nations unies pour parvenir à une solution définitive et mettre un terme à ce génocide».

La position de l’Algérie «demeurera immuable», a-t-il affirmé, soulignant que «la solution fondamentale reste l’établissement de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale».

Evoquant la situation en Libye, le président de la République a réitéré la position constante de l’Algérie en faveur d’une «solution inter-libyenne» à travers la tenue d’élections dans ce pays.

S’agissant de la situation au Soudan, le président de la République a exprimé «son profond regret face à ce qui se passe entre frères soudanais», rappelant que l’Algérie et l’Egypte «ne sont jamais intervenues entre frères sauf pour favoriser la réconciliation».

Pour sa part, le président Al-Sissi a affirmé que ses entretiens avec le président de la République avaient porté sur «les voies et moyens de développer les relations et la coopération entre les deux pays», indiquant que la Grande Commission mixte algéro-égyptienne tiendra «prochainement» sa 9e session au Caire pour «une plus grande coopération entre les deux pays».

Dans ce contexte, le président égyptien a rappelé «les grandes opportunités de coopération entre l’Egypte et l’Algérie», évoquées lors de la rencontre ayant regroupé les délégations des deux pays.

A cette occasion, le président Al-Sissi a présenté ses vœux au peuple algérien et au président de la République à l’occasion du 70e anniversaire de la glorieuse Révolution de libération, soulignant que «le peuple algérien et sa lutte de libération ont toujours suscité l’admiration et le profond respect du peuple égyptien».

R. N.

Comment (8)

    Mohamed El Maadi
    31 octobre 2024 - 15 h 36 min

    L’Égypte contemporaine, loin de l’image glorieuse de l’ère nassérienne, se trouve dans une position précaire, tant sur le plan économique que géopolitique. Le régime actuel, qualifié de « comprador », semble avoir abandonné les idéaux panarabes et la cause palestinienne qui ont longtemps défini la politique étrangère égyptienne.

    La récente visite du président algérien en Égypte met en lumière cette nouvelle réalité. Si l’Algérie cherche à ouvrir des opportunités économiques pour ses entreprises sur le marché égyptien, il serait naïf de croire que l’Égypte puisse redevenir un allié fiable dans les luttes idéologiques qui agitent le monde arabe.

    En vérité, l’Égypte d’aujourd’hui, à l’instar de son voisin marocain, semble avoir adopté une politique pragmatique dictée par ses besoins financiers pressants. Le pays des Pharaons, autrefois leader du monde arabe, se contente désormais de servir les intérêts de ceux qui assurent sa survie économique.

    Dans ce contexte, l’Égypte ne peut plus se permettre de froisser qui que ce soit sur la scène internationale. Sa dépendance financière et son besoin urgent de stabilité économique la contraignent à une diplomatie de l’équilibrisme. Le Caire n’a ni les moyens ni l’envie de s’engager dans des confrontations idéologiques ou de prendre des positions tranchées sur des questions sensibles comme la Palestine.

    Cette posture de non-alignement forcé reflète la précarité de la situation égyptienne. Le régime, focalisé sur sa survie et la gestion des défis internes, sacrifie les ambitions régionales sur l’autel de la stabilité économique. L’Égypte d’aujourd’hui est donc bien loin de celle de Nasser, préférant la prudence diplomatique à l’engagement idéologique, dans un monde arabe où les alliances sont de plus en plus dictées par les réalités économiques plutôt que par les affinités idéologiques.

    Hannibal
    30 octobre 2024 - 20 h 24 min

    Tabboun sera tres utile pour impliquer Al Sissi a aider les Lybiens a se rapprocher autour d une table et tout faire pour organiser des elections legislatives et presidentielles le plus tot possible…et surtout les decider a demander le retrait immediat ou progressif de toutes les forces etrangeres de la Lybie…

    Brahms
    30 octobre 2024 - 11 h 47 min

    L’Egypte de 1956 et de 2024, c’est très différent, les intérêts sont divergents.

    L’Egypte est un pays faible, non fiable donc à éviter.

    Brahms
    29 octobre 2024 - 9 h 03 min

    Chaque algérien doit envoyer du cash en euros au pays et ce, chaque mois,

    Mode opératoire pour faciliter les transactions financières.

    Vous ouvrez un compte bancaire chez REVOLUT ainsi qu’en Algérie compte devises à la BNA, BEA? CPA et avec les IBAN bancaire, vous rentrez tout simplement vos coordonnées bancaire et ça part, aussi sec.

    Les frais de virement sont de 3 € inférieurs à 1000 €.

    Puis, chaque mois, vous envoyez des petites sommes ou plus selon vos moyens financiers 350 € + 400 € + 250 € + 500 € (soit 4 mois) = 1 500 € vous voyez ça va vite et ainsi de suite.

    Puis, le jour où vous rentrez au pays, vous allez à la Banque algérienne et vous faîtes les comptes et si vous souhaitez acheter un appartement, un commerce, vous avez de l’argent devant vous, pour anticiper l’achat, l’opportunité et quand vous faites des virements sur un compte devises, vous sécurisez votre transaction (pas de risque de perte d’argent, d’oubli de sacoche ou de portefeuille dans un bus, un train, un avion, un vol, une agression ou d’obligation de déclaration en douane).

    Les marocains envoient 12 milliards d’euros chaque année et pour l’algérien l’argent envoyé donnera du poids à Mr Abdelmadjid Tebboune pour développer le pays, il aura ainsi de la marge financière devant lui.

    Tandis que pour l’algérien, il sera content de lui, il ne travaillera pas pour rien en Europe, il enverra son cash au pays et pourra ainsi acheter un bien immobilier chez lui ou un commerce pour ses vieux jours au lieu de dilapider son argent dans des conneries en Europe (bars, boite de nuit, théâtre, femmes, sorties nocturnes sans but précis).

    Je vous donne ses conseils car avec la Banque REVOLUT, l’argent arrive le jour même en Algérie pas comme les banque traditionnelles françaises où vous attendez plus de 15 jours avant que l’argent n’arrive sur votre compte bancaire en Algérie, le but étant de dégouter le client algérien à envoyer son argent au pays via un retard conséquent dans la transaction ou via des frais exorbitants.

    Par contre, avec le MAROC, l’argent euro part et arrive sur les comptes bancaires des marocains dans les 48 heures de France à Marrakech contrairement aux algériens, où il faut plus de 15 jours.

    Ah oui, il faut éviter les Western Union (américain) où les frais sont exorbitants avec un taux de change très bas si vous souhaitez des dinars.

    Pour finir, si vous allez en Algérie et que vous n’avez pas de dinars sur vous, vous pouvez en acheter chez l’Agent de change Magenta à Paris, il a site officiel et vous achetez du dinar algérien au taux de 220 %

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    Le présent détermine toujours l’avenir donc si vous ne faites rien maintenant, vous n’aurez rien plus tard.

    Pensez y car dans la vie personne ne vous aidera.

      Anonyme
      29 octobre 2024 - 12 h 15 min

      Et après M. Brahms se plaindra que les français sont méchants avec nous. Ce qui est décrit là, cet incitation a transférer systématiquement « son » argent sous prétexte « qu’il ne travaillera pas pour rien en Europe » est un non sens pour ne pas dire autre chose. C’est même un des arguments que porte la clique à lepen à savoir que les immigrés pompent les ressources de leur pays.

      Tout d’abord, aux dernières nouvelles, dans les faits, il semble bien que c’est le contraire qui se produit. Nos douaniers aux aéroports d’Alger, Oran ne cessent de faire des prises de grosses sommes d’argent liquide en euros et de bijoux en or dans les bagages de personnes algériennes qui se rendent en Turquie, ou en France, …

      Question: Pourquoi donc ces personnes n’investissent pas ici, en Algérie, en « achetant un bien immobilier chez elle (en Algérie) ou un commerce pour ses vieux jours »?

      La réponse est simple, le dinars est une monnaie faible et instable. Quant à l’euro il est facile de l’investir en Europe où le « capital épargne » est moins susceptible de perdre de sa valeur avec des intérêts intéressants.

      Question: Quelles sont les personnes qui reçoivent de temps à autre des petites sommes de 200, 300, plus rarement 1000 euros?

      La réponse est simple et précise, ce sont de simples familles qui reçoivent une aide de leur proche. Et ces apports leur permettent de boucler la fin du mois ou d’acheter un nécessaire qui leur manque. Il n’est pas question d’investissements ! Officiellement ces transferts se mont à 1, 8 milliards de dollars pour l’année 2023.

      Mais…Personne n’ignore qu’il existe deux taux de change en Algérie. Aussi nombre de nos compatriotes vivant à l’étranger préfèrent être eux-mêmes leur propre banquier. Ils ont vite compris qu’en faisant passer leur argent par ce que nous appellerons le « marché noir » pour faire simple, ils ont des chances de faire une plus value d’au moins de 100dinars pour chaque euros transférer (marché parallèle 1€= 240 DA… marché officiel 1€ = 144,992 DA) Ce qui est plus conforme à la réalité économique actuelle.

      Conclusion. En ce qui concerne la publicité faite dans le commentaire de M.Brahms pour la Banque Revolut il est bon de se renseigner avant de prendre un compte. En effet, « le volume élevé de plaintes contre Revolut, dépassant celui de toute autre banque ou société de monnaie électronique en 2023, dresse un tableau inquiétant de l’insatisfaction des clients et des problèmes non résolus ».

      Pensez y car les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.

        Brahms
        29 octobre 2024 - 19 h 28 min

        @Anonyme

        En retour, vous voulez jouer au professeur mais vous n’y connaissez absolument rien.
        Si vous lisez mon commentaire, je parle de virement à virement c’est à dire entre 02 banques sur des comptes en euros. Par conséquent, quand vous virez 1000 € de France, vous aurez 1000 € en Algérie et ensuite, le client aura tout le temps de retirer ses fonds en euros pour y faire l’échange au marché noir ou de les laisser en euros sur son compte bancaire. Assez de mentir.

    elho
    29 octobre 2024 - 7 h 59 min

    le sommum de l’hypocrisie « diplomatique » ! Pour Quoi faire avec Sissi, « le meilleur dictateur », selon Trump ? le moulin à vent de « la diplomatie » du cynisme et de l indifférence à génocide, que personne ne veut voir, ni Ici ni ailleurs !! Triste monde ….

    Brahms
    29 octobre 2024 - 2 h 00 min

    C’est de l’argile tout ça ?

    Il faut se concentrer sur notre pays, la force doit être mise à l’intérieur du pays et non à se disperser.

    Il faut choisir des pays fiables qui apporteront une plus value au pays.

    Par exemple / Couper court avec Renault et Peugeot car cornés avec le Maroc et prendre FORD, Volkswagen qui a de grosses difficultés ou Fiat qui sont des groupes puissants et concurrents des françaises nous permettant ainsi de faire reculer la France de chez nous tout doucement.

    S’agissant de l’Egypte, à part l’aide aux palestiniens et ouvrir la frontière, c’est très difficile donc ça signifie que ça ne pèse pas lourd, ce pays. L’Egypte a été colonisé par les Anglais et avant l’Empire Ottoman et avait mis en place le panarabisme arabe avec le Général Gamal Abdel Nasser mais maintenant c’est fini tout ça, le panarabisme a été vaincu par les sémites (juifs et arabes) sur 40 ans.

    Aujourd’hui, c’est la divinité (Argent) et les technologies qui priment pour être en haut de l’affiche et Israël avec un petit territoire de 22146 km2 arrive à mettre en échec, l’Egypte toute entière, complètement muselée, la Jordanie avec, la Syrie, L’Irak et l’Iran. Personne ne bouge tous endormis.

    – 60 000 morts palestiniens après tant de massacres en 2011 (boucherie) et les pays musulmans regardent comme des spectateurs, c’est honteux cela signifie = faiblesse, peur, incompétent, inapte.

    Sincèrement, je ne sais pas où on va mais ce n’est pas l’ONU qui va régler ce problème.

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