La valse des nations

valse SO
La marche inexorable vers l'indépendance du Sahara Occidental. D. R.

Par A. Boumezrag – Dans un monde où les frontières semblent plus floues que jamais, la question de la souveraineté et de la reconnaissance des Etats est une danse complexe, où certains partenaires mènent la valse tandis que d’autres sont laissés sur le parquet. Prenons, par exemple, la situation du Qatar et du Sahara Occidental, deux entités qui, bien qu’ayant des caractéristiques très différentes, soulèvent des interrogations similaires sur leur place sur la scène mondiale.

Le Qatar, riche en hydrocarbures, a su tirer partie de sa situation géographique et de ses ressources naturelles pour devenir un acteur influent dans la diplomatie régionale. Avec une population d’environ 300 000 habitants, le pays a su se bâtir une réputation de puissance stable, investissant massivement dans des projets d’envergure et jouant un rôle clé dans les affaires internationales. Grâce à des relations diplomatiques habiles et un soutien financier significatif, il a réussi à naviguer entre les rivalités régionales, notamment avec l’Arabie Saoudite, malgré sa dépendance à cette puissance.

A l’opposé, le Sahara Occidental, un territoire revendiqué par le Maroc, continue de se débattre dans les limbes de la non-reconnaissance. Avec une population estimée à 600 000 personnes, la région possède des ressources naturelles, notamment des gisements de phosphate, mais se retrouve piégée par un conflit territorial et l’absence de gouvernance stable. Le soutien des grandes puissances, comme les Etats-Unis et la France, au Maroc complique davantage la quête d’autodétermination des Sahraouis, laissant ce peuple dans une situation d’incertitude et de désespoir.

Cette dichotomie soulève des questions cruciales : qu’est-ce qui détermine la reconnaissance d’un Etat ? Est-ce le contrôle des ressources, la stabilité politique, ou simplement des alliances stratégiques ? Si le Sahara Occidental bénéficiait d’une souveraineté complète, de la maîtrise de ses ressources et d’une gouvernance efficace, pourrait-il rejoindre le rang des nations reconnues ? La réponse semble échapper aux Sahraouis, prisonniers d’une valse où les partenaires changent, mais où les pas de danse restent inchangés.

La réalité actuelle de la reconnaissance des Etats met en lumière un paradoxe : la richesse des ressources naturelles et la stabilité économique ne garantissent pas toujours la légitimité sur la scène internationale. Au contraire, les jeux de pouvoir entre grandes puissances et les intérêts stratégiques déterminent souvent qui danse et qui reste sur le bord de la piste. Dans cette valse des nations, les petites entités, comme le Sahara Occidental, peuvent se retrouver à regarder les autres, en espérant un jour pouvoir entrer dans la danse.

L’un des aspects les plus marquants de cette valse des nations est la manière dont les dynamiques de pouvoir façonnent les récits d’identité nationale. Le Qatar, par son utilisation stratégique de la richesse issue de ses ressources énergétiques, a réussi à se construire une image de modernité et de puissance. En investissant dans le sport, la culture et l’éducation, il s’est positionné comme un acteur incontournable sur la scène internationale. La visibilité offerte par la Coupe du monde de la FIFA 2022 n’est qu’un exemple de cette stratégie. Dans ce contexte, le Qatar incarne la réussite, la prospérité et la reconnaissance internationale.

En revanche, le Sahara Occidental, avec son histoire de colonisation et de résistance, se retrouve souvent en arrière-plan. Malgré les résolutions des Nations unies qui appellent à un référendum sur l’autodétermination, les promesses restent lettre morte. Le Front Polisario, qui lutte pour les droits des Sahraouis, se trouve dans une position précaire, sans le soutien des puissances qui pourraient aider à faire avancer sa cause.

Le rôle des alliances stratégiques dans cette valse est essentiel. Les pays comme les Etats-Unis et la France ont des intérêts bien ancrés au Maroc, ce qui influence leur position sur le conflit sahraoui. Ces alliances créent un système où le Sahara Occidental est souvent perçu comme un problème à contourner, plutôt qu’une question de justice et de droits humains à résoudre. Les Sahraouis, bien que résilients, continuent de se battre dans l’ombre, espérant qu’un jour leur voix sera entendue.

Dans ce contexte, une question se pose : que faudrait-il pour que le Sahara Occidental obtienne la reconnaissance et la viabilité d’un Etat ? Une réponse simple serait une transition vers une gouvernance stable, soutenue par un consensus international fort. Cela impliquerait non seulement un soutien des grandes puissances, mais également une réévaluation des intérêts stratégiques qui prévalent actuellement sur les droits humains et l’autodétermination.

En fin de compte, la valse des nations nous rappelle que la reconnaissance d’un Etat n’est pas seulement une question de géographie ou de ressources, mais aussi de justice, de droits humains et d’alliances politiques. Dans un monde où les mouvements de danse sont souvent orchestrés par des intérêts puissants, il est crucial de ne pas perdre de vue les voix des petites nations qui aspirent à la reconnaissance et à la dignité.

Alors que nous continuons à observer cette danse complexe sur la scène internationale, un appel à la solidarité envers les peuples en quête de justice, comme les Sahraouis, s’impose. La quête de souveraineté et de reconnaissance est un chemin semé d’embûches, mais avec une attention accrue et un engagement sincère, peut-être que la danse des nations pourrait un jour inclure tout le monde, sur un pied d’égalité.

Ainsi, la valse des nations se poursuit, un spectacle d’espoir, de lutte et de résilience. Il appartient à chacun d’entre nous d’écouter les mélodies souvent ignorées, de soutenir les pas de ceux qui dansent sur les marges, et de contribuer à un avenir où la justice et l’autodétermination ne seront pas des privilèges, mais des droits universels.

La moralité de cette valse des nations réside dans notre capacité collective à œuvrer pour un monde où chaque peuple peut revendiquer sa souveraineté et son identité, libre des entrailles des intérêts étrangers et des inégalités systémiques. C’est ainsi que nous pourrons espérer construire un avenir meilleur, basé sur la justice, le respect et l’inclusion.

A. B.

Comment (6)

    Salim
    31 octobre 2024 - 22 h 08 min

    Il faut tout faire pour garder le Sahara oriental des marocains qui le lorgne et ne reconnaissent pas l’ intangibilité des frontières hérités du colonialisme français et espagnol. Méfions-nous des marrouki

    Anonyme
    31 octobre 2024 - 13 h 43 min

    Pour le Polisario le Sahara Occidental Son Territoire est dans l Histoire de LA GEOSTRATEGIE des ETATS UNIS ET RIEN D AUTRE …1er ;;LE PROJET ECHELON EST UN OBJECTIFS DES ETATS UNIS .ils ont toujours essayer d avoir une BASE dans le SAHARA ALGERIEN Mais depuis notre Indépendance LES DIRIGEANTS ALGERIENS ONT REFUSER , Donc ils ont été aux Niger ils ont été éjecter et du Mali aussi Reste le Tchad mais pas pour longtemps et ils ont toujours des pays de substituions au Soudan et en Lybie MAIS CA NE LEURS SUFFITS CAR STRATEGIQUEMENT C EST LE CENTRE DE L AFRIQUE ….Mais le Sahara Occidental Accoupler AU Maroc …pourrait être une Solution avec Israël et la France qui SUIVENT la même Politique des Etats Unis ….comme disait un générale Sionistes il y a 2 semaines la Guerre faite actuellement en PALESTINE ET AU LIBAN …EST DE FAIRE REVENIRE L ARABIE SEOUDITE ET LES EMIRATS UNIS DANS LE CAMP OCCIDENTAL ….POU EMPECHER LA CHINE ET LA RUSSIE DE FAIRE LE LIEN ECONOMIQUE ET CIVILISATIONNELLE ENTRE L ASIE ET L AFRIQUE ….DONC LES BRICS …..MAIS AUSSI DE SURVEILLER L AFRIQUE AVEC LE PROJET ECHELON………

      selim ce que tu ecris est faut: traité délimitation des frontieres maroc-algerie ratifié
      1 novembre 2024 - 0 h 08 min

      CQFD

    zenaty
    31 octobre 2024 - 11 h 59 min

    Pour le Polisario le Sahara Occidental Son Territoire est dans l Histoire de LA GEOSTRATEGIE des ETATS UNIS ET RIEN D AUTRE …1er ;;LE PROJET ECHELON EST UN OBJECTIFS DES ETATS UNIS .ils ont toujours essayer d avoir une BASE dans le SAHARA ALGERIEN Mais depuis notre Indépendance LES DIRIGEANTS ALGERIENS ONT REFUSER , Donc ils ont été aux Niger ils ont été éjecter et du Mali aussi Reste le Tchad mais pas pour longtemps et ils ont toujours des pays de substituions au Soudan et en Lybie MAIS CA NE LEURS SUFFITS CAR STRATEGIQUEMENT C EST LE CENTRE DE L AFRIQUE ….Mais le Sahara Occidental Accoupler AU Maroc …pourrait être une Solution avec Israël et la France qui SUIVENT la même Politique des Etats Unis ….comme disait un générale Sionistes il y a 2 semaines la Guerre faite actuellement en PALESTINE ET AU LIBAN …EST DE FAIRE REVENIRE L ARABIE SEOUDITE ET LES EMIRATS UNIS DANS LE CAMP OCCIDENTAL ….POU EMPECHER LA CHINE ET LA RUSSIE DE FAIRE LE LIEN ECONOMIQUE ET CIVILISATIONNELLE ENTRE L ASIE ET L AFRIQUE ….DONC LES BRICS …..MAIS AUSSI DE SURVEILLER L AFRIQUE AVEC LE PROJET ECHELON………

    “Tu possèderas ce que tu possèdes déjà” .
    31 octobre 2024 - 10 h 39 min

    1.
    C’est Trop Tard !
    Principe Uti Posidetis Juris
    “Tu possèderas ce que tu possèdes déjà” . Intangibilité des Frontières issues de la Colonisation adoptée en Amérique du Sud et en 1963 au Caire par l’Union Africaine.
    2.
    La RASD a été reconnue par 80 Pays (*)
    Or La reconnaissance d’un État par un Autre est irréversible selon l’Art. 6 de la Convention de Montevideo
    3.
    AUTODÉTERMINATION
    Le pouvoir de décision sur la SOUVERAINETE du Sahara Occidental appartient au Peuple Saharaoui et personne d’autre.
    C’est juste la BASE de la DÉMOCRATIE dêmos krátos
    .
    La reconnaissance d’une OCCUPATION ILLÉGALE ne change pas le Statut et le Droit des Indigènes à se DÉFENDRE
    .
    REFERENDUM
    En plus des Arrêts des cour de Justice Internationale , Européenne, Africaine
    En 1991:
    Le POLISARIO Signe le CESSEZ-LE-FEU avec Hassan II en échange du REFERENDUM organisé par la MINURSO
    .
    ONU resolution 690 du 29 Avril 1991
    .
    Mandat
    1. surveiller le cessez-le-feu ;
    2. vérifier la réduction des troupes marocaines dans le territoire ;
    3. surveiller le confinement des troupes marocaines et du Front POLISARIO dans des lieux désignés ;

    4. rapatrier les réfugiés du Sahara occidental, tâche qui incombera au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ; 5. identifier et inscrire les personnes habilitées à VOTER ;
    6. organiser et garantir un REFERENDUM libre et équitable et en proclamer les résultats ; 8. réduire la menace des munitions non explosées et des mines ».

    Mais oui c’est Vrai
    Le Général GIÁP avait raison ce sont des MAUVAIS ÉLÈVES qui ne retiennent pas les LEÇONS
    A écouter
    https://m.youtube.com/watch?v=b_AvlrLXVKA

    Brahms
    31 octobre 2024 - 7 h 33 min

    Ce qui pend au nez du Maroc et de sa complice la France

    Il va falloir aller devant la (Cour de justice européenne et internationale) pour interdire aux Etats étrangers
    le pillage des ressources naturelles sous astreinte journalière de 1 million de dollars par jour.

    Me DEVERS avocat va devoir repartir au combat juridique pour sonner la fin de la partie définitivement car le MAROC est têtu et borné, quand c’est NON c’est que c’est NON.

    S’agissant de la France, elle était guidée par Nicolas Sarkozy (juif ashkénaze) qui faisait des conférences
    à Dubaï à (100 000 €, l’heure) où il parlait déjà du Sahara Occidental se prenant carrément pour le prophète de Jérusalem comme s’il avait le droit de décision sur les peuples.

    Or, ce corbeau noir de Nicolas Sarkozy a plein de sang sur les mains notamment en Libye.

    Il va donc falloir que les Sahraouis se remuent et déposent des requêtes en Justice pour contrer la menace du Corbeau Noir (Nicolas Sarkozy) et de ses disciples Amar Saadani, Rachida Dati qui n’ont aucun pouvoir

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