Génocide social et psychologique commis par les talibans contre les femmes afghanes
Une contribution de Khider Mesloub – Actuellement, le monde entier a les yeux rivés sur Gaza, où l’Etat nazi d’Israël mène une guerre d’extermination contre les populations civiles palestiniennes. Mais qui s’alarme du «génocide social et psychologique» taliban commis contre les femmes afghanes ?
Le régime des talibans est la version islamique du sionisme, fondée sur l’usurpation du pouvoir, l’apartheid sexiste, la théocratie islamiste, la violence étatique, la militarisation de la société, les milices. En un mot, le fascisme religieux et la religion du fascisme.
L’Afghane est la «Palestinienne» du régime de terreur des talibans
Les sionistes israéliens traitent les Palestiniens comme un groupe racial inférieur défini par leur statut arabe non-juif. Cette discrimination raciale est enracinée dans des lois qui affectent les Palestiniens. De même, les talibans traitent les femmes comme un groupe sexuel inférieur, dépourvu du statut humain car non masculin. Cette discrimination sexiste est ancrée dans des lois qui affectent les Afghanes. Le système d’oppression et de domination que les fanatiques talibans infligent aux femmes afghanes s’apparente à celui fascistes sionistes.
Tout comme les sionistes en Palestine occupée, les talibans n’ont aucune légitimité en Afghanistan. Pour preuve, les talibans considèrent les citoyens afghans comme leurs ennemis et les craignent. Le régime phallocratique terroriste des talibans et le régime raciste sioniste doivent nous inspirer la même répugnance. Et la même volonté de combattre ces deux dernières formes de colonialisme et de suprémacisme sexuel.
La femme afghane est la «Palestinienne» du régime de terreur des talibans. Notre sœur afghane, captive des tortionnaires talibans, victime d’un «génocide social et psychologique», mérite la même empathie que celle réservée à notre frère palestinien. Son avilissement doit susciter en nous le même sentiment d’indignation et de révolte. Nous devons lutter semblablement pour leur libération, leur émancipation.
Depuis août 2021, le régime d’apartheid sexuel des talibans, intronisé par les Etats-Unis, s’active à s’imposer par la force des armes fournies par l’armée américaine à une population indocile et hostile. Et les femmes afghanes sont les principales cibles du régime taliban théocratique et psychopathique.
Depuis l’arrivée des talibans au pouvoir, la situation économique, sociale et humanitaire de la population afghane s’est considérablement détériorée. En particulier celle des femmes, dont les dérisoires «acquis» ont été sans ménagement répudiés, brutalement lapidés.
Dès leur retour au pouvoir en 2021, adoubés par les dirigeants états-uniens qui leur ont livré les clés de l’Etat, les talibans, ces barbares sans foi ni loi, ont restauré le ministère pour «la promotion de la vertu et la prévention du vice», chargé de faire respecter la Charia. Les factionnaires du ministère ont pour mission de veiller à la séparation des hommes et les femmes dans l’espace public, et de contrôler les faits et gestes des femmes. En Afghanistan, les hommes et les femmes ne peuvent plus se croiser dans les espaces publics. Ces mesures ségrégatives ont été fortifiées par les méthodes de flagellations publiques et les exécutions.
Le régime d’apartheid taliban se livre à un «nettoyage sexiste»
La politique des talibans est de remettre sous tutelle les femmes, limitant ainsi leur capacité à s’instruire, travailler ou voyager. La priorité du régime d’apartheid vise la disparition des femmes de l’espace public et la suppression systématique de leurs droits les plus élémentaires. Les femmes afghanes sont matraquées sans répit, et par les fanatiques milices sadiques et par des lois restrictives et coercitives.
Depuis mars 2022, l’accès à l’éducation est interdit aux femmes afghanes à partir de 12 ans. Depuis le même mois, une femme n’a plus le droit de prendre l’avion sans être accompagnée par un parent de sexe masculin. Depuis mai 2022, le voile intégral, c’est-à-dire la burqa, est obligatoire pour les femmes dans l’espace public. Depuis novembre 2022, l’accès aux parcs, jardins publics, salles de sport et bains publics leur est également interdit. Depuis décembre 2022, c’est désormais l’université qui est formellement inaccessible aux femmes, avec la menace de poursuites judiciaires pour celles qui braveraient l’interdit. Depuis le même mois, les femmes afghanes ont interdiction de travailler pour les 1 260 organisations non gouvernementales (ONG). Rendant quasiment impossible l’acheminement de l’aide humanitaire auprès des femmes afghanes, puisqu’une femme afghane ne peut pas, selon la volonté du régime d’apartheid des talibans, parler à un homme qui ne soit pas un proche parent.
Pour les bannir définitivement de l’espace public et professionnel, le régime d’apartheid taliban a décrété la fermeture de tous les salons de beauté tenus par des femmes, pourtant derniers lieux de sociabilité pour les Afghanes.
Aujourd’hui, l’Afghanistan est le seul pays au monde où les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école ou à l’université. Où les femmes n’ont pas le droit de travailler, plongeant des millions de familles dans la pauvreté.
Depuis le retour des talibans au pouvoir, les femmes afghanes sont confinées 24 heures sur 24 chez elles. Plus de 28 millions de femmes et de filles sont emmurées vivantes. L’Afghanistan est devenu le pire endroit au monde pour les femmes. Privées d’études, de travail et de sortie, leur vie ne vaut plus grand-chose. Conséquence : le nombre de suicides et de tentatives de suicide de femmes a explosé. Pour les achever, accélérer leur suicide, les tortionnaires talibans ont annoncé, le 24 mars dernier, que les femmes n’ont plus le droit de détenir des téléphones portables. Les talibans se livrent à un véritable «nettoyage sexiste».
L’Afghane doit se bâcher et maintenant la boucler
Dernière mesure misogyne : depuis ce samedi 26 octobre 2024, les Afghanes ne sont plus autorisées à faire «entendre» leur voix, même lorsqu’elles se trouvent entre elles. Y compris pour réciter le Coran à voix haute. Selon plusieurs sources, Mohammad Khalid Hanafi, le ministre en charge «de la promotion de la vertu et de la prévention du vice» (au vrai : de la promotion du vice mâle taliban et de la prévention de la vertu féminine afghane), a promulgué une nouvelle loi interdisant cette fois aux femmes de faire entendre leur voix, même lorsqu’elles se trouvent parmi d’autres femmes.
«Même lorsqu’une femme adulte prie et qu’une autre femme passe, elle ne doit pas prier assez fort pour que l’autre l’entende… Comment pourraient-elles être autorisées à chanter si elles ne sont même pas autorisées à entendre la voix [de l’autre] pendant qu’elles prient, sans parler de quoi que ce soit d’autre ?» a déclaré Mohammad Khalid Hanafi, dont les propos ont été relayés par le média britannique The Telegraph. Le ministre ajoute que la voix d’une femme est considérée comme «une awrah» (ce qui doit être caché). La voix de la femme, selon les psychopathes talibans, doit être ainsi étouffée, réduite au silence.
Après avoir ordonné à la femme afghane de se bâcher, les talibans lui enjoignent de la boucler. Autrement dit, de s’enterrer vivante. De s’éteindre.
Pour muscler leur émasculé pouvoir, les infâmes talibans ont décidé de museler l’immaculée femme. Plusieurs ONG qualifient l’oppression systématique des femmes par les talibans de crimes contre l’humanité. Selon Amnesty International et la Commission internationale de juristes, «les restrictions draconiennes imposées par les talibans aux droits des femmes et des jeunes filles afghanes, ainsi que le recours à l’emprisonnement, aux disparitions forcées, à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements pourraient constituer le crime contre l’humanité de persécution pour des motifs sexistes, au titre de l’article 7(1)(h) du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI)».
Certes, le régime d’apartheid et de terreur taliban commet actuellement «un crime contre l’humanité de persécution pour des motifs sexistes», mais le véritable responsable est l’impérialisme américain. En connaissance de cause, ce sont les Etats-Unis qui ont hissé au pouvoir les ennemis les plus vicieux et pervers des femmes afghanes, les fondamentalistes islamiques, les talibans.
Si la «communauté internationale» devait traduire un pays devant la Cour internationale de justice pour «crime contre l’humanité de persécution pour des motifs sexistes» commis contre les femmes afghanes, ce sera les Etats-Unis, coupables d’avoir livré les femmes afghanes pieds et poings liés aux tortionnaires et sadiques talibans.
K. M.
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