La dette publique en Algérie affiche un niveau inférieur par rapport à l’Italie, la France et l’Espagne
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a affirmé, vendredi, que la dette publique en Algérie affiche un niveau inférieur à l’indice de référence des marchés émergents ainsi qu’à celui enregistré dans la plupart des pays arabes et méditerranéens, ce qui offre au Trésor public une marge pour mobiliser davantage de ressources à travers le marché des valeurs du Trésor.
Lors d’une plénière au Conseil de la nation consacrée aux réponses aux questions des membres du conseil concernant le texte de loi de finances 2025, présidée par le président du Conseil, Salah Goudjil, en présence des plusieurs membres du gouvernement, Faid a précisé que la dette publique en Algérie représente moins de 50% du PIB (Produit intérieur brut), un ratio inférieur à celui observé dans plusieurs pays arabes et méditerranéens.
Selon le ministre, le stock de la dette publique devrait atteindre 16.879 milliards de dinars d’ici fin 2024, soit 49,61% du PIB. Ce niveau, composé de 99% de dette intérieure, «reste inférieur à l’indice de référence des marchés émergents situé entre 60% et 70%».
Ce niveau «faible» de la dette offre au Trésor «une marge pour mobiliser des ressources supplémentaires à travers le marché des valeurs du Trésor, destinées à couvrir le déficit budgétaire de 2025», ajoute le ministre. Comparée à certains pays arabes et méditerranéens, l’Algérie «affiche un niveau de dette publique relativement inférieur, bien en deçà des pays de la région, comme la Grèce, l’Italie, la France et l’Espagne (+110 % du PIB), a-t-il relevé.
En réponse aux préoccupations concernant le financement du déficit du Trésor pour 2025, Faid a indiqué qu’il s’appuierait principalement sur les ressources disponibles du Fonds de régulation des recettes (FRR) (estimées à 500 milliards de dinars d’excédent d’ici fin 2024), les surplus des recettes fiscales sur les hydrocarbures de l’année prochaine ainsi que la dette publique, essentiellement intérieure.
Sur le plan social, en vue de continuer à subventionner les produits alimentaires de large consommation et d’atténuer l’impact de leur hausse sur les marchés mondiaux pour le citoyen algérien, des ressources financières supplémentaires ont été mobilisées. Les subventions destinées aux produits de large consommation ont atteint environ 600 milliards de dinars dans le cadre du texte de loi, selon Faid qui a rappelé à cette occasion les mesures prévues à cet égard.
Sur l’expansion du marché financier en Algérie, le ministre a qualifié de «succès retentissant» l’introduction en Bourse de la banque Crédit populaire d’Algérie (CPA), qui a attiré plus de 112 milliards de dinars, considérant cette opération d’«historique», car «elle constitue un tournant pour la scène financière algérienne, l’une des plus importantes en Afrique».
Pour ce qui est du financement des investissements, Faid a rappelé que les crédits alloués par le Trésor public à divers organismes publics totalisent environ 5.969 milliards de dinars, couvrant 267 projets répartis sur 11 secteurs économiques.
En matière de développement local, le ministre précisé que 1.433 milliards de dinars ont été alloués pour 2025, destinés à 10 portefeuilles afin d’améliorer directement les conditions de vie des citoyens. S’agissant des dotations financières affectées pour les wilayas, au titre du texte de loi, les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux recevront 60% de ces crédits.
A titre d’exemple, le ministre a cité certains projets locaux inclus dans le budget 2025, tels que la construction d’un hôpital de 60 lits à Tin Zaouatine qui a bénéficié cette année d’une réévaluation de 418,43 millions de dinars, ainsi que le projet du dédoublement de la RN1 reliant les wilayas d’El Meniaâ et Ghardaïa, dont l’étude est en cours de finalisation, étant donné que 10 km de cette route ont été pris en charge dans le cadre de la loi de finances 2024, le reste sera effectué progressivement à travers les programmes futurs.
S’agissant de la zone franche commerciale à Tindouf, le ministre a indiqué qu’après la promulgation du décret exécutif portant création de cette zone, en mai dernier, une décision ministérielle d’affectation a été prise en août au profit du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations et transmise à la direction du commerce de la wilaya de Tindouf.
Le ministre des Finances a évoqué également les progrès dans la numérisation et la modernisation des différents services du secteur financier.
Le texte de loi de finances 2025 sera soumis samedi au vote du Conseil de la nation, après son adoption, mercredi dernier, par l’Assemblée populaire nationale (APN).
R. E.
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