Le Goncourt, Kamel Daoud, son histoire «imaginée» et la véritable «Houris»

Saada Arbane Goncourt
Saada Arbane, l'héroïne, malgré elle, de Houris. D. R.

Une contribution d’Amar Djerrad – Le Goncourt est un prix littéraire français. Son but, assurent-on, est de récompenser «le meilleur ouvrage d’imagination en prose, paru dans l’année». Kamel Daoud a couru derrière le Goncourt, il a obtenu son prix pour son roman Houris pour des motifs officiellement littéraires. On suppose qu’en sa qualité d’étranger, qui a obtenu de façon fulgurante la nationalité française, cette «performance», ne s’obtient pas sans d’autres «sacrifices» au détriment des autres candidats français d’origine. Comme la «culture», la religion a toujours été un des instruments privilégiés de domination, il est certain que le récipiendaire Daoud ne peut être distingué autrement qu’avec une injonction des «princes» qui gouvernent la France. C’est le politique qui décide des critères et des conditions ; les «jurys» valident.

C’est parce que le «candidat» Daoud répond parfaitement à la stratégie politique de la France, qu’il passe en «priorité» devant les candidats français «littéraires». Dans ces cas, le «politique» est déterminant. C’est valable pour tous les «prix», même en sport. Les autres candidats autochtones, qui ont véritablement œuvré pour présenter «le meilleur ouvrage d’imagination en prose» peuvent patienter. Le Nobel littéraire et de la paix n’a pas échappé aux injonctions politiques des dominants.

Daoud a battu à plate couture les autres candidats par son pedigree, ses soutiens franco-sionistes (dont son ami Macron), ses thèmes, son aversion pour ce qui est Arabe, Palestinien et islam ; son éloignement de son origine, l’injure de sa communauté ; son désaveu de l’indépendance de l’Algérie et de ses martyrs, son alignement au slogan «bienfaits de la colonisation». Tous ces éléments de son CV font de lui le prétendant inespéré, la preuve par l’Arabe néocolonisé qui conforte les thèses des partisans colonialistes, néocolonialistes, sionistes et islamophobes.

Bien que né en 1970, soit huit ans après l’indépendance de l’Algérie, ayant bénéficié d’études gratuites, Daoud s’affiche nostalgique de la colonisation, en déclarant : «La terre appartient à ceux qui la respectent. Si, nous, les Algériens, en sommes incapables alors autant la rendre aux colons.» La langue arabe est, pour lui, une langue «morte» alors que le français est une langue de «liberté». Quoi qu’il fasse et dise, il ne fera pas oublier à ses maîtres d’où il vient.

Par ses attitudes, beaucoup le qualifient de «harki» (mot qui désigne les supplétifs algériens de l’armée française qui ont œuvré contre leurs compatriotes). La grande différence est que ces harkis étaient ignorants et misérables. Ils peuvent bénéficier d’une indulgence après avoir regretté, contrairement à l’espèce Daoud et ses semblables qui, eux, sont instruits, diplômés et parfaitement conscients de ce qu’ils font.

Comme les félons tombent toujours, pour Daoud, le prétexte «littérature» semble le rattraper ces derniers jours. Après avoir bénéficié de la propagande de tout une «industrie» médiatique (télés, audio, journaux) promouvant son livre Houris, primé à ce Goncourt 2024, il se trouve que l’histoire de la femme – à la cicatrice («qui rit») à la gorge (qui a survécu à un égorgement) – qu’il raconte, en affirmant l’avoir «imaginée», est en fait une histoire réelle dont il s’est emparé, par escroquerie, pour en faire le sujet de son roman, violant ainsi l’«intimité» de cette femme qui ne compte pas laisser piétiner son honneur. «C’est la petite branche d’arbre que tu négliges qui te blessera l’œil.»

Daoud n’est pas à son coup d’essai puisque le Dr Ahmed Bensaada l’a mis à nu dans un de ses ouvrages et articles dénonçant son imposture, en particulier son essai Kamel Daoud. Cologne, contre-enquête (Tizi-Ouzou, les éditions Frantz-Fanon, 2016).

Voici un extrait à propos des caractéristiques de l’écrivain néocolonisé : «L’écrivain néocolonisé du XXIe siècle est aisément reconnaissable. C’est celui qui se fond dans la littérature de l’ex-colonisateur, en épouse automatiquement les idées les plus réactionnaires, use et abuse des stéréotypes et s’évertue à diaboliser sa communauté, en les brandissant dès que le froufrou d’un hijab fait frissonner l’actualité. Ce n’est d’ailleurs qu’à ce prix qu’il est allégrement accepté, exhibé dans tous les plateaux médiatiques, exposé dans les prestigieuses tribunes littéraires, affublé de superlatifs pompeux, comparé aux plus grands auteurs métropolitains et anobli par de prestigieux trophées.»

Comment Daoud a-t-il confisqué l’histoire de cette femme nommée Saâda ? Par quel subterfuge écœurant ? Par quelle transgression de secret ? Il s’agit d’accaparement d’un drame réel, vécu par cette femme, en le présentant comme fait «imaginé», présenté au public pour taper sur l’Algérie et s’élever, sans que la personne concernée soit au courant. Est-ce un délit ?

A. D.

Comment (4)

    Hannah
    21 novembre 2024 - 13 h 29 min

    Daoud est l’exemple le plus abouti, mais aussi le plus caricatural du « self-hating Arab » avec sa haine pathologique de l’histoire et de la culture de son pays mais aussi de l’Islam, des musulmans, des arabes et des Palestiniens

    Avec cette sélection de cibles porteuses quprès des nostalgiques de l’Algérie française, des mileux d’extrême-droite et des officines sionisto-fascistes, il offre les gages attendus par le dominant d’hier de la part de l’ancien indigène, qui en corrobore le crédo et ‘idéologie, et qui de ce fait se fait draper des oripeaux du néo-indigène si cher aux yeux des dominants d’hier, aujourd’hui déchus de leur pouvoir sur l’ancienne colonie.

    En se roulant par terre aux pieds de l’ancien dominant, le néo-indigène peut aspirer à une hotte bien garnie de cadeaux de Noël, avant même que ne s’ouvre la saison des fêtes : nationalité française obtenue en fast-track, surexposition médiatique, prix littéraires. Et plus le néo-indigène se roule par terre, plus il fait gage d’indigénat, plus la galerie lui jette l’obole et lu offre la pitance.

    Une autre caractéristique du néo-indigène est qu’il se démène à s’ériger, et est par conséquent érigé par l’ancien dominant, comme porte-parole d’une communauté, d’un pays, d’une société qu’il sévertue à calomnier à la mesure de ce qu’en attendent ses maitres.
    .
    Ce type d’individu est l’archétype de celui qu’on désigne dans les études postcoloniales et les études subalternes (voir à ce sujet les travaux de Ranajit Guha, Edward Saïd, Gayatri Spivak, Achille Mbembe, etc.) par le terme de « Native Informant », c’est-à-dire « L’informateur indigène » ou plus justement « L’indicateur indigène. »

    Seconde génération
    20 novembre 2024 - 23 h 09 min

    En Europe, il faut piocher longtemps pour trouver un bon livre . Nous sommes envahis ou plutôt enfouis sous des millions de tonnes de détritus littéraires. Le consommateur aguerri ne suis pas les recommandations des … de la téloche et ne laissera aucune chance à un ecrivaillon comme daoud car il s’est affranchi par le mince ,je me suis fait avoir.

    Naim
    20 novembre 2024 - 12 h 17 min

    Dans la France colonisée par le sionisme, la contrefaçon tient lieu désormais de paradigme totalitaire et totalisant. On a des présidents de la république que tout le monde déteste au point de se demander comment sont ils parvenus jusqu’à l’Élysée. Pire encore, on a maintenant une première dame de France, Brigitte Macron, dont on questionne l’identité sexuelle. Des enquêtes doutent qu’elle ne soit femme tandis que d’autres, s’appuyant sur sa perruque fournie toute blonde, plaident du contraire. Le soutien aveugle au judéo nazi Zelensky, impose un récit mensonger, diffusé dans toutes les chaînes télévisuelles, stipulant la défaite écrasante de la Russie. Quant au Dossier palestinien, rien d’étonnant à ce que la doxa sioniste s’applique à falsifier les faits en les inversant. Sans vergogne, on dépeint le Palestinien en colonisateur et le sioniste nazi en victime innocente et douce. On ne peut s’attendre, dans ces conditions, à ce que la littérature soit épargnée du virus judéo nazi. Tout, en France, milite pour cette cause devenue par ailleurs sacrée dans tout l’empire juif dominant l’Occident. Et si un pays comme l’Algérie nargue le sionisme et lui donne du fil à retordre, quoi de plus efficient que de mobiliser une armée de mercenaires de la plume, algériens de préférence, en vue de donner du crédit au récit. Et c’est ce rôle qui est assigné à des Daoud, des Sensal et à d’autres à venir combien même ils soient sans talents ni compétence notables. Avec le judéo nazisme on badine avec la qualité. Le judéo nazi Bernard Henry Levy est une médiocrité intellectuelle de premier plan, pourtant rien n’altère sa présence médiatique hégémonique. Le nominalisme juif œuvre à l’instar de yahvé. Quand il décrète une chose, même fictive, il faut y croire comme un fait avéré. C’est cette idéologie délétère qui donne un Daoud, un BHL, un Zelenky comme héros de l’humanisme global, voire un Nétanyahou comme chantre de la paix et de l’harmonie cosmique.

    Vas-y Kamel Racontes nous l’Histoire de GISÈLE de MAZAN
    20 novembre 2024 - 9 h 20 min

    Sur les droits des FEMMES
    on aimerait Entendre Kamel Daoud sur l’Affaire dite des Viols de MAZAN ..

    Que pense cet “ESPRIT ” attaché à la Liberté des FEMMES ??
    Qu’est-ce que cela dit d’une Société décrite par la Victime Elle-même comme , je cite :
    « …une société machiste et patriarcale, qui banalise le viol, …”, ??
    .
    Non ? Rien ?
    Dommage !
    C’est drôle pourtant tu t’es Régalé en CRACHANT avec “talent” sur des “Algériens” avec la Pseudo-“Affaire de Cologne”.??
    ,
    ALLEZ CHICHE !!!
    Allez Un PEU de COURAGE KAMEL
    Sinon si Ça peur t’aider
    Demandes à ta Femme d’offrir de l’aide des Séances de Soutien Psychologique à Gisèle , la Victime de Mazan.

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