Quels ordres l’officier Xavier Driencourt a-t-il donnés à l’agent Boualem Sansal ?
Par Kamel M. – Quoi de mieux pour couvrir une relation ambiguë entre les espions Driencourt et Sansal ? Un ancien diplomate français qui rencontre un écrivain algérien fraîchement naturalisé à Paris, c’est tout ce qu’il y a de plus normal. En apparence, du moins. Car on sait, maintenant, que tous les ambassadeurs désignés par le Quai d’Orsay à Alger sont des officiers de la DGSE, le service secret en charge des opérations extérieures. Deux d’entre eux, Bernard Bajolet et Bernard Emié, ont même présidé aux destinées de ce succédané du SDECE.
Dans sa réaction à chaud, faisant suite à la «disparition» de Boualem Sansal, Xavier Driencourt a admis être le dernier à avoir rencontré son «ami» qui «ne présentait aucun signe d’inquiétude la veille de son départ pour Alger». Une déclaration qui a mis la puce à l’oreille des observateurs très au fait des pratiques de la caserne Mortier, lesquels ont interprété cette dernière rencontre comme un briefing entre les deux hommes, dans le cadre d’une mission dévolue à l’un comme à l’autre : celle de déstabiliser l’Algérie.
On comprend, dès lors, que l’interpellation de Boualem Sansal à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene n’a aucun rapport ni avec ses écrits ni avec ses déclarations. Les autorités algériennes ont pris sur elles de ne pas communiquer sur le sujet, laissant le soin au juge d’instruction de faire son travail. Le silence d’Alger aux provocations françaises est le signe que cette tempête dans un verre d’eau cessera dans quelques jours et que le régime de Macron trouvera, encore une fois, une parade pour détourner l’opinion française vers d’autres préoccupations, lorsque Paris se rendra compte que son misérable battage médiatique n’aura été qu’un énième coup d’épée dans l’eau.
Boualem Sansal sera jugé en Algérie pour des faits graves. Il le sera en tant que ressortissant algérien, attendu que la loi algérienne s’applique à cet individu, quand bien même il détiendrait la nationalité française. Ses mentors, croyant que celle-ci allait le prémunir de toute poursuite dans son pays d’origine, la lui ont octroyée dans la perspective d’une escalade dans les manœuvres hostiles visant notre pays. La France de Macron a fait preuve d’une inimitié sans précédent envers l’Algérie, bien avant sa décision unilatérale, illégale du reste, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
La page de l’exfiltration par les services français de l’agent franco-algérienne Amira Bouraoui n’a pas été tournée. Loin s’en faut. Les autorités algériennes attendaient les dirigeants français au tournant, et l’occasion vient de se présenter avec l’arrestation d’une taupe au service de la France, d’Israël et du Maroc.
K. M.
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