Révélation : quand Mahieddine Khalef refusa de jouer pour l’équipe marocaine

Khalef
Mahieddine Khalef. Une légende s'en va. D. R.

Par Houari A. – Comment un géant du football algérien de l’envergure de Mahieddine Khalef a-t-il pu disparaître des radars pour ne réapparaître qu’accompagné dans son cercueil à sa dernière demeure ? De grands noms de la balle ronde nationale ont rompu le silence, ce mercredi, lors des obsèques de l’ancien entraîneur du club mythique de la JSK, qu’il avait conduite à la gloire en Algérie et en Afrique. Quand l’enfant d’Aït Yenni tenait la barre technique du club kabyle, racontait l’ancien gardien Mourad Amara dans un reportage, une victoire serrée face à un adversaire, aussi coriace fût-il, provoquait la colère des supporteurs habitués à de larges scores, qui atteignaient jusqu’à quatre ou cinq buts de différence.

Interrogés par des médias nationaux qui ont couvert les funérailles, plusieurs anciens joueurs ont abondé dans le même sens : Mahieddine Khalef a été remisé au placard alors qu’il pouvait encore donner pour le football algérien soit à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF), soit en tant que sélectionneur des Verts, au moment où l’Algérie recherchait un meneur d’hommes de sa trempe. Pourquoi cet ostracisme ? L’ex-international et ex-sociétaire des Canaris Djamel Menad a regretté que le chemin tracé par ce grand formateur connu pour sa rigueur et respecté par tous n’ait pas été suivi. «Le football algérien a dévié de la voie, et le football n’est plus devenu la priorité mais ce qui l’entoure», comprendre le profit, a-t-il déploré.

Miloud Iboud, ancien défenseur, a rappelé que Mahieddine Khalef a été un grand joueur avant de devenir entraîneur. «Beaucoup ignorent ce détail et croient qu’il est venu de nulle part», a-t-il fait remarquer, en ajoutant que le défunt avait toutes les qualités pour jouer un grand rôle dans le développement du sport roi en Algérie. «Il ne faut pas oublier que c’est également un universitaire, puisqu’il est détenteur d’une licence en sciences économiques», a-t-il relevé.

Mais c’est surtout Kamel Khalef, frère du regretté Mahieddine, qui a fait une grande révélation, en affirmant que celui qui est né à Kénitra, au Maroc, et évoluait dans un club marocain avait été sollicité par les autorités marocaines pour endosser la tunique rouge et verte en lui proposant de lui accorder la nationalité marocaine. Cela s’est passé avant l’indépendance, a précisé ce médecin spécialiste. «Mon frère a rejeté l’offre marocaine en mettant en avant son attachement à son pays, l’Algérie», a-t-il souligné.

Avec la disparition de ce grand homme, qui a hissé les couleurs nationales haut en Afrique, avec la JSK, et donné une raclée à l’arrogante équipe allemande à Gijon, en Espagne, en 1982, l’Algérie perd une légende dont le nom restera gravé dans les annales du football, mais aussi du patriotisme.

Paix à son âme.

H. A. 

Comment (7)

    Elephant Man
    12 décembre 2024 - 18 h 59 min

    Inna lillahi wa inna ilayhi raji’un
    Allah yrahmou
    Condoléances à ses proches sa famille et toute @L’ALGÉRIE AVANT TOUT.

    TOLGA - ZAÂTCHA
    12 décembre 2024 - 18 h 03 min

    C’était un très brave homme et un grand camarade de classe hors paire en classe de terminal au Lycée (français) Gauthier du temps du Directeur Mr. Fontaine et du Proviseur Général Mr. ZANETI qui venait du lycée technique du Ruisseau. Se furent des années inoubliables !
    ALLAH YERAHMAK Bi RAHMATI ALLAH KHOUYA NOUREDDINE !

    Thidhetss
    12 décembre 2024 - 14 h 44 min

    Eh oui, la faf était noyautée par les mokoko dont
    Raouraoua du temps de la mafia boutesrika.
    Tout est dit.

    Aderre
    12 décembre 2024 - 14 h 41 min

    Repos à son âme! déjà! Pourquoi il n’a pas voulu jouer avec l’équipe du haschich-land? la réponse es simple:
    Les gens de la montage, là-haut! ont la Patrie dans le sang sans aucune contrepartie , là où ils sont!

      Alain Dashung
      12 décembre 2024 - 16 h 22 min

      Ce n’est pas une raclée que l’Algérie a donné a la RFA mais une leçon de football. Je dis souvent a des amis espagnols que le 2 ème but contre la RFA c’était l’invention du Tiki Taka et ce n’est pas Ronaldinho qui a inventé la passe aveugle mais Velloumi. Quant au regretté Khaled,je ne pense pas qu’il a été mis au placard,je pense que c’est lui qui a pris du recul quand la politique de la réforme sportive a été mise de côté. Je me souviens qu’il y avait un championnat espoirs dont les matchs se jouaient en levers de rideaux des matchs de D1 par exemple. Bref,Khalef a bien fait. Il n’allait tout de même pas se mélanger a ce milieu pourri par des dirigeants qui ne pensent qu’a vendre et a acheter et il faut que l’Algérie refasse une politique pareille a celle de la réforme sportive pour former et être competitif. Il faut une académie et des projets sur le long terme au lieu de ce navigage a vue

    Abou Stroff
    12 décembre 2024 - 10 h 47 min

    « Comment un géant du football algérien de l’envergure de Mahieddine Khalef a-t-il pu disparaître des radars pour ne réapparaître qu’accompagné dans son cercueil à sa dernière demeure ? » s’interroge H. A..

    pour ne pas laisser libre cours à ma colère, je répondrai simplement à H. A..

    la psyché des géants dans tous les domaines possibles et imaginables ne cadrent pas avec la logique de fonctionnement du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation et sont donc marginalisés ou poussés à l’exil pour permettre aux rentiers (ceux qui monopolisent et disribuent la rente et les tubes digestifs qui en reçoivent des miettes) du système de profiter des bienfaits de la rente.

    en termes crus, les rentiers du système agissent, souvent, pour ne pas dire toujours, pour que la médiocrité soit aux postes de commande, car, chacun sait que le médiocre applique les ordres sans se poser des questions.

    wa el fahem yefhem

    Anonymat
    12 décembre 2024 - 9 h 15 min

    Mahieddine Khalef paix à son âme, malgré son immense talent et ses résultats spectaculaires, à pu un certain moment travailler en Algérie et imposer sa méthode, parce qu’il avait un ange gardien qui portait le grade de général, une fois l’ange est déchu, Mahieddine Khalef est invité à déguerpir le plancher, on entendait plus parler de lui, une sorte d’une longue traversée du désert, par moment je me disais comment a t-on fait pour faire disparaitre un tel talent, c’est la triste réalité de notre pays, nous avons d’immenses talents dans tous les domaines, inutiles de refaire la liste, beaucoup d’algériens font le bonheur des entreprises ailleurs, hélas les méthodes de gestion qui relèvent d’un modèle tribal empêche notre pays de briller, par moment, je me demande si les gens qui sont au sommet ne détestent pas notre pays et aiment le voire indéfiniment côtoyer les abimes, un jour certain, l’Algérie guérira de ses profondes blessures et brillera parmi les nations, on ne cachera pas indéfiniment un astre qui ne demande qu’a briller et être vu de loin.

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