Gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza-Amizour : un rôle déterminant dans l’économie nationale
Le projet d’exploitation du gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza-Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, a connu durant l’année 2024 une avancée significative marquée par l’achèvement de toutes les procédures légales et administratives et le lancement des travaux préparatoires.
Il s’agit, notamment, de l’aménagement des accès à la mine et la réalisation des hangars de stockage des deux minerais, indique-t-on à la joint-venture algéro-australienne Western Mediteranean Zinc (WMZ), titulaire du permis d’exploitation.
Un contrat pour la réalisation de la mine et la construction d’une usine de traitement des deux matériaux a été signé en novembre dernier entre la joint-venture algéro-australienne et la société chinoise Sinosteel.
Ces progrès augurent, à l’évidence, de la possibilité de rentrer dans le vif du sujet dès janvier prochain, avec l’abordage de l’étape essentielle articulée autour du lancement des travaux d’engineering, de construction de la mine et de l’usine de traitement des deux minerais, l’ambition d’en sortir les deux premiers lingots de concentré de zinc et de plomb dès novembre 2026, étant déjà affichée.
Les besoins nationaux en ces deux métaux sont jugés modestes avec une demande estimée à quelque 4 000 tonnes annuellement, émanant pour l’essentiel de l’entreprise publique Alzinc. Cela laisse de la marge pour le négoce avec l’étranger, d’autant que les deux minerais connaissent un renchérissement international palpable, dû essentiellement à la baisse de l’offre mondiale et l’arrivée à épuisement de plusieurs filons d’envergure, notamment en Australie.
L’obsolescence de certains sites et le recul supposé de la production mondiale en l’espèce font de la mine de Tala Hamza-Amizour un site appelé à être déterminant. Le projet vise à extraire annuellement 170 000 tonnes de concentré de zinc et 30 000 tonnes de plomb. Le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables prévoit qu’une fois opérationnel le projet générera un chiffre d’affaires de 215 millions de dollars américains et un bénéfice net de 60 millions de dollars américains.
A l’évidence, son entrée en production est attendue avec ferveur non seulement à l’échelle planétaire, mais aussi au plan national puisqu’il fait partie des projets miniers structurels et prometteurs du pays, et ses impacts socio-économiques sont loués avec force.
Le gisement est attendu pour employer près de 800 personnes à recruter en emplois directs et des milliers d’autres en emplois indirects, et susciter des profils de formation innovants autant à l’université que dans le secteur de la formation professionnelle, tout en générant de nouvelles vocations professionnelles en rapport.
Lors de sa dernière visite sur le site en début du mois de décembre courant, le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a subodoré l’idée de créer sur place un véritable pôle industriel dédié aux industries de transformation, notamment celles reposant sur l’utilisation du zinc et du plomb dans leur process de fabrication.
C’est un projet éminemment important. Il va transformer Béjaïa en pôle économique national, a-t-il opiné, appelant à la solidarité de tous les acteurs qui y activent ou gravitent autour pour en faire une réalité dans les meilleurs délais, louant ses retombées et son apport au développement national global.
Avec un coût estimé à 471 millions de dollars, ce projet économique majeur sera réalisé en trois phases principales : la première concerne la construction de la mine et de l’usine, la deuxième étant dédiée à l’exploitation de la mine pour une durée de 19 ans, et la troisième phase prévoit la fermeture et la réhabilitation du site sur une période de 5 ans.
Les technologies modernes utilisées dans ce projet permettent d’entamer les travaux avec toute la sécurité nécessaire et le respect de l’environnement, grâce à l’engagement des opérateurs et un suivi régulier du respect des normes de sécurité et environnementales depuis la préparation du gisement jusqu’à l’exploitation, avait expliqué Arkab.
Lors du Conseil des ministres du 6 octobre dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur la nécessité d’exécuter les projets miniers structurants qui sont la mine de fer de Gara Djebilet, la mine de zinc et de plomb d’Oued Amizour et la mine de phosphate à Bled El-Hadba, à la vitesse maximale jusqu’à leur entrée en service, compte tenu de leur poids et de leur impact positif majeur sur l’économie nationale.
R. E.
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