Les islamistes syriens se déclarent la guerre et citent l’Algérie en exemple
Par Nabil D. – Les islamistes sont plus que jamais divisés en Syrie, depuis la prise de Damas par Tahrir Al-Sham. Les chefs terroristes se dénoncent mutuellement, s’accusant les uns les autres d’être à la solde de puissances étrangères et de faire acte d’apostasie en profanant les préceptes de l’islam, à l’instar des fondateurs d’Al-Qaïda et de Daech. Cette guerre entre les groupes islamistes armés au Proche-Orient n’est pas sans rappeler la décennie noire en Algérie, laquelle a, d’ailleurs, été citée en exemple par des chefs de file d’un de ces mouvements, dans une intervention virulente diffusée sur les réseaux sociaux.
Il est inutile de citer ici les noms des uns et des autres et les appellations des groupes qu’ils dirigent en Syrie, tant l’expérience algérienne nous a appris qu’il est plus important de connaître les commanditaires que les exécutants. Le chef terroriste, qui s’en est pris violemment au transfuge de Daech, Abou Mohamed Al-Joulani, déguisé par Israël et la Turquie en dirigeant politique occidentalisé, a remémoré les massacres commis par le GIA en Algérie, suite aux fatwas des théoriciens du terrorisme islamiste à l’époque, originaires de Syrie, de Palestine, d’Arabie Saoudite, d’Egypte, du Yémen, du Soudan, etc.
Il a notamment rappelé des cas de crimes abjects, dont l’éventration des femmes enceintes, racontant, dans le sillage, le cas d’un terroriste algérien qui avait contacté un prédicateur saoudien pour demander son avis religieux sur le sort à réserver à une femme qu’il avait enlevée et qui portait un enfant conséquence de son viol. Il affirme avoir été présent lors de l’échange entre le mufti saoudien et ce monstre, élément du bras armé du parti extrémiste du FIS.
Cette intervention du responsable d’une des nombreuses factions qui agissent en Syrie est le prélude à une guerre sans merci qui commencera dans les heures à venir et qui entraînera la Syrie dans le même bain de sang que l’Algérie dans les années 1990. A cette différence près que, contrairement à l’Algérie, l’armée syrienne a été complètement détruite par Israël, tandis que l’armée algérienne s’était, au contraire, renforcée grâce à son engagement républicain et au soutien indéfectible de la population.
Si l’Algérie est venue à bout du terrorisme islamiste, financé et entretenu par la France, la Syrie sera incapable d’éradiquer ce cancer, d’autant que les pays limitrophes s’activent à maintenir la mèche de la guerre civile allumée pour rogner des territoires de ce pays en voie de morcellement. Le but étant de permettre – enfin – au gazoduc qatari de traverser le territoire syrien vers la Turquie et l’Europe, après que Bachar Al-Assad y eut opposé un refus catégorique, gênant, par là-même, les intérêts mercantiles des cupides Al-Thani. Car, il ne faut pas se leurrer, le terrorisme islamiste n’est absolument pas lié à l’application «stricte» de la charia. Les déstabilisations, que ce soit en Algérie, en Syrie, en Irak ou en Libye, ont pour origine le pétrole et le gaz, source de domination par les puissants de ce monde, qui ne peuvent s’en passer et qui livrent des guerres proxy aux gouvernements qui leur barrent la route.
N. D.
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