De Pétain à Barrot : la poignée de main de la honte de la diplomatie française
Par Khider Mesloub – Ce vendredi 3 janvier 2025, les ministres des Affaires étrangères français et allemand étaient en visite à Damas. Le chef terroriste Ahmed Al-Charaa, anciennement connu sous le nom d’Abou Mohamed Al-Joulani, devenu par la volonté des puissances occidentalo-sionistes le nouvel homme fort du pays, les a accueillis avec un protocole diplomatique apparemment inhabituel.
Accoutré d’un costume et d’une cravate recommandés par ses nouveaux maîtres, tenue occidentale qui le gêne aux entournures tant il est habitué à s’affubler de son uniforme de terroriste, le leader du groupe islamiste Hay’at Tahrir Al-Sham aurait, selon les médias français, créé la surprise en serrant la main de Jean-Noël Barrot, «mais pas celle de son homologue allemande».
C’est la version officielle de tous les médias mainstream français.
Le journal Le Figaro n’a pas hésité à affirmer : «Annalena Baerbock a vu son geste ignoré, Al-Charaa se contentant d’un simple salut».
En visionnant la scène de la rencontre diplomatique, on constate qu’à aucun moment la ministre allemande n’a tendu sa main vers le dirigeant terroriste Abou Mohammed Al-Joulani. On la voit avancer vers lui, gênée, ses deux mains jointes l’une contre l’autre, tenues bien serrées, comme si elle craignait que l’une de ses mains lui échappe. On la sent mal à l’aise car elle sait, en son for intérieur, qu’elle vient à la rencontre d’un chef terroriste sanguinaire.
Avant de se rendre en Syrie, Annalena Baerbock avait déclaré : «Nous savons d’où vient idéologiquement Hay’at Tahrir Al-Sham, ce qu’il a fait dans le passé.» Autrement dit, elle sait pertinemment qu’Abou Mohamed Al-Joulani est un terroriste, auteur de crimes abominables qu’il a commis à la tête de l’hydre créée par la CIA.
En revanche, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, sans scrupule, avec empressement, et dans une posture qu’on pourrait caractériser de génuflexion, s’est précipité vers son nouvel ami et allié pour lui tendre sa chaleureuse main. Une poignée de main qu’on pourrait qualifier de poignée de main de la honte de la diplomatie française. Il ne manque que l’embrassade entre ces deux alliés, le ministre Jean-Noël Barrot et le terroriste Abou Mohamed Al-Joulani, pour sceller leur définitive alliance, sacrer leur lune de miel diplomatique.
Ce n’est pas la première fois que la France tend, au double sens du terme, la main à des chefs terroristes, des chefs d’Etat fascistes et nazis.
Le 24 octobre 1940, à la gare de Montoire, dans le Loir-et-Cher, le maréchal Pétain rencontre Adolf Hitler et lui sert chaleureusement la main. Par cette poignée de main symbolique très médiatisée, le maréchal Pétain montrait qu’il entrait dans la voie de la collaboration, en symbiose avec le nazisme. L’entrevue entre le Pétain et Hitler a fait les gros titres de la presse française. Le maréchal Pétain s’en expliquait à la radio, le 30 octobre 1940 : «C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen, que j’entre aujourd’hui dans la voie de la collaboration […]. Cette collaboration doit être sincère», avait-il dit, sans rougir.
Cette poignée de main de la honte est le premier signe de la collaboration franco-allemande qui durera jusqu’en 1945.
La poignée de main de la honte entre le pensionnaire du Quai d’Orsay et le chef terroriste syrien constitue le premier signe de la collaboration entre Paris et Damas, dorénavant dirigé par des extrémistes islamistes membres de la coalition djihadiste, pilotée par Hay’at Tahrir Al-Sham, nom édulcoré d’Al-Qaïda et Daech réunies.
K. M.
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