L’art de la lâcheté
Par Mohamed El-Maadi – La déliquescence morale de la classe politique française atteint des sommets vertigineux dans ce spectacle pathétique des relations franco-algériennes. L’establishment parisien, dans sa médiocrité consternante, démontre une fois de plus sa capacité à se vautrer dans les bas-fonds de l’hypocrisie diplomatique.
Les voilà, ces gardiens autoproclamés des valeurs républicaines, transformant leurs bureaux ministériels en loges de théâtre où se joue une farce grotesque. La «rente mémorielle», expression particulièrement abjecte sortie des égouts lexicaux d’Attal, illustre parfaitement la putréfaction intellectuelle qui gangrène les cercles du pouvoir. Un ministre qui ose régurgiter pareille ignominie révèle l’indigence morale d’une classe politique en décomposition avancée.
Le spectacle est d’autant plus nauséabond que ces mêmes tribuns, si prompts à bomber le torse face à l’Algérie, se métamorphosent en invertébrés diplomatiques devant d’autres puissances. L’incident des gendarmes français humiliés par la police israélienne n’a suscité qu’un silence assourdissant, preuve flagrante d’une lâcheté politique élevée au rang d’art.
L’entourage présidentiel, ce ramassis d’excités aux ambitions inversement proportionnelles à leur compétence, confond visiblement fermeté et brutalité primitive. Ces stratèges de basse-cour manient la diplomatie avec la finesse d’un éléphant dans un magasin de cristal, tout en se gargarisant de leur prétendue expertise en relations internationales.
La mascarade atteint son paroxysme quand ces mêmes individus, incapables de gérer leur propre incontinence verbale, osent donner des leçons de dignité à une nation qui maintient, elle, une posture d’Etat responsable. L’Algérie observe ce cirque politique avec la distance que mérite ce spectacle navrant, pendant que la France s’enfonce dans une rhétorique digne des plus basses heures de son histoire.
Ces professionnels de la contorsion morale excellent dans l’art de transformer leur ignorance crasse en doctrine politique. Leur capacité à recycler les réflexes coloniaux en les maquillant de «principes républicains» témoigne d’une déchéance intellectuelle abyssale. Le tout servi avec une arrogance qui n’a d’égale que leur incompétence.
La «fermeté» dont ils se targuent n’est que la manifestation pustuleuse d’un néocolonialisme mal digéré. Ces technocrates en mal de testostérone politique compensent leur insignifiance par une agressivité aussi grotesque que contre-productive. Leur rhétorique belliqueuse dissimule mal une impuissance diplomatique chronique.
Cette classe dirigeante, engluée dans ses contradictions, offre le spectacle pathétique d’une élite politique à la dérive, incapable de s’extraire de ses fantasmes postcoloniaux. Leur gestion des relations franco-algériennes révèle une médiocrité intellectuelle qui confine au sublime dans l’art du ratage diplomatique.
La France officielle, embourbée dans ce marigot idéologique qu’elle a elle-même créé, persiste à confondre autorité et autoritarisme primaire. Cette incapacité chronique à établir un dialogue mature avec l’Algérie témoigne d’une régression politique qui ferait passer les plus médiocres diplomates pour des génies des relations internationales.
Ce théâtre de l’absurde, où les principes se dissolvent dans l’acide de l’opportunisme électoral, illustre parfaitement la décomposition d’une classe politique française devenue experte dans l’art de transformer ses carences en postures de fermeté. Un spectacle qui signe la faillite morale d’un establishment politique en état de mort cérébrale avancée.
M. E.-M.
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