Résilience algérienne

Soldats algériens
Le soldat algérien a un héritage guerrier. D. R.

Par Mohamed El-Maadi – L’histoire du terrorisme islamiste en Algérie et en Syrie offre un contraste saisissant qui s’explique profondément par l’héritage guerrier et la psychologie collective qui séparent ces deux nations. Cette divergence fondamentale trouve ses racines dans l’histoire antique et se perpétue jusqu’à nos jours, façonnant de manière décisive la réponse de ces peuples face aux menaces terroristes.

L’âme guerrière algérienne remonte à l’Antiquité, comme en témoigne l’épisode historique crucial de la bataille de Zama. Lorsque Hannibal, le légendaire stratège carthaginois, fait face à Scipion l’Africain, un événement révélateur se produit : l’annonce du départ potentiel de 2 000 cavaliers numides (ancêtres des Algériens) suffit à lui faire proclamer la défaite avant même le début de la bataille. Cette anecdote historique illustre la réputation déjà établie des guerriers algériens, dont la valeur au combat était reconnue même par les plus grands généraux de l’histoire.

Cette tradition guerrière s’est maintenue à travers les siècles, se manifestant particulièrement lors de la guerre d’indépendance contre la France. Les combattants algériens ont démontré une capacité exceptionnelle à tenir tête à l’une des armées les plus puissantes du monde, utilisant leur connaissance du terrain, leur résilience et leur intelligence tactique pour mener une guerre d’usure efficace. Cette expérience a forgé une mentalité collective de résistance et de détermination qui s’est transmise aux générations suivantes.

Le soldat algérien se caractérise par des qualités distinctives qui en font un combattant redoutable : une endurance physique et mentale exceptionnelle, une capacité à supporter les privations en silence, une discipline de fer auto-imposée, une intelligence tactique et stratégique remarquable, une adaptabilité comparable à celle d’un loup dans la nuit, une détermination inébranlable face à l’adversité, et une cohésion sociale et une solidarité à toute épreuve.

Lorsque les groupes terroristes afghans, auréolés de leur victoire contre l’Union soviétique, ont tenté de s’implanter en Algérie, ils ont gravement sous-estimé ces qualités. Ces terroristes, qui avaient abandonné jusqu’à leur langue maternelle pour adopter des noms afghans, ont découvert à leurs dépens que la victoire contre les Soviétiques ne garantissait en rien le succès face à la détermination algérienne. En contraste frappant, la situation en Syrie présente un tableau radicalement différent.

L’armée et le peuple syriens portaient déjà le poids psychologique de plusieurs défaites historiques majeures : la perte du plateau du Golan face à Israël, les revers cuisants de la guerre de 1973, une succession d’échecs militaires qui ont miné la confiance collective, et une tradition militaire marquée par la défaite plutôt que par la résistance.

Cette accumulation d’échecs a créé un terreau fertile pour l’implantation des groupes terroristes. La psychologie collective syrienne, déjà fragilisée par ces revers historiques, n’a pas pu opposer la même résistance que celle des Algériens. Avant même les premiers affrontements, l’esprit de défaite était déjà profondément ancré dans la mentalité syrienne, facilitant l’avancée des groupes terroristes. La résilience algérienne face au terrorisme, bien que les débuts aient été difficiles, illustre parfaitement cette différence fondamentale. La «digue patriote» algérienne n’a jamais cédé face aux assauts répétés des groupes terroristes, démontrant une capacité de résistance exceptionnelle ancrée dans des siècles de tradition guerrière.

Cette résistance s’est manifestée à travers une mobilisation populaire contre l’extrémisme, une stratégie militaire adaptée et efficace, une cohésion sociale maintenue malgré les tentatives de division, une détermination collective à préserver l’intégrité nationale, et une capacité à apprendre et à s’adapter aux nouvelles formes de menaces.

Cette analyse comparative met en lumière l’importance cruciale de l’héritage historique et de la psychologie collective dans la capacité d’une nation à résister aux menaces terroristes. Là où les Algériens ont puisé dans leur tradition guerrière millénaire la force de repousser l’extrémisme, les Syriens, affaiblis par une succession de défaites historiques, n’ont pas pu opposer la même résistance. Cette différence fondamentale explique en grande partie le succès de la lutte antiterroriste en Algérie et son échec en Syrie.

M. E.-M.

Comment (10)

    TOLGA - ZAÂTCHA
    19 janvier 2025 - 23 h 05 min

    Le PEUPLE ALGÉRIEN est UN PEUPLE PACIFIQUE car il connait parfaitement LE PRIX LOURD À PAYER en cas de guerre. MAIS IL AVERTIT OFFICIELEMENT QUE CELUI QUI NOUS CHERCHE NOUS TROUVERA SUR SON CHEMIN POUR………… L’ÉTERNITÉ.
    CE SERA UN COMBAT FAIT DE LUTTES INCESSANTES PARTOUT À TRAVERS LE MONDE ET EN TOUT TEMPS…… VOILÀ NOS ENNEMIS AVERTIS.

    KP10
    19 janvier 2025 - 22 h 23 min

    Je trouve le comparaison déplacé avec tout le respect que je peux avoir pour l’auteur.

    Parce que les situations sont différentes pour pouvoir comparer le résultat final et même si le gouvernement de Bachar a fléchit, il n’a pas démérité.
    La Syrie était le seul pays arabe à se confronter militairement à l’entité sioniste. Quant je dit l’entité sioniste c’est en vérité les Etats-Unis et l’occident de façon générale.
    Les yankees occupent 1/3 de la Syrie ou sont concentré la richesse du pays avec les sources d’énergie et de l’agriculture. De plus, l’Amérique a décrété un embargo sur la Syrie ce qui empêche toute transaction commerciale au niveau international. La Syrie a été attaqué par de nombreux ennemis en même temps car en plus des pays mentionnés, il y avait également la Turquie. Il aurait pu capituler et signer la paix comme l’Égypte ou signé les accords d’Abraham comme notre voisin de l’ouest. Il n’en a rien été. Rien que pour ça, il mérite notre respect.
    Parce qu’ avec toute la meilleure volonté du monde, on ne peut vaincre une multitude d’ennemi (cf. C. Schmitt).
    Lorsque l’Algérie a été envahit en 1830, la résistance algérienne avait aussi fléchit à ce moment là. Cela n’enlève rien à ce que qu’à dit l’auteur sur la qualité du peuple algérien.
    Je pense que c’est la même chose pour le peuple syrien. En plus d’être vaillant, ce peuple a la réputation de savoir accueillir comme il a pu le faire avec l’Emir Abdelkader et les algériens qui ont fuit la colonisation.

      Mohamed El Maadi
      20 janvier 2025 - 11 h 53 min

      Cher KP10,

      Je vous remercie pour votre commentaire qui mérite une précision historique importante.

      En réalité, la comparaison ne tient pas. L’Algérie a démontré une résistance historique exceptionnelle : 20 ans de lutte acharnée sous l’Émir Abdelkader, suivie d’une résistance continue jusqu’en 1890, soit 60 ans de combat ininterrompu avant la conquête totale. Cette ténacité historique contraste nettement avec la situation syrienne qui, en à peine une décennie, envisage déjà des compromis avec ses adversaires historiques.

      Cordialement,
      L’auteur

        KP10
        20 janvier 2025 - 23 h 33 min

        Très cher,
        Pour comparer, il faut avoir des critères rigoureux et constant pour prétendre ensuite devoir attribuer des bons et surtout des mauvais points au peuple syrien frère qui ne démérite pas encore une fois.
        Dans votre comparaison, pour le cas syrien, vous prenez une période de 10 ans qui correspond à l’origine à un soulèvement manipulé par de nombreuses puissances extérieures comme cet endroit charnière entre l’orient et l’occident en a connu à travers l’histoire (invasion des croisés, mongol,.. ).
        Pourquoi ne pas avoir pris pour comparaison la résistance de la république arabe syrienne contre le sionisme et l’occident?
        Pourquoi ne pas avoir pris le soulèvement contre la tyrannie ottomane ?
        Pourquoi ne pas avoir pris le califat omeyyade ?
        Pourquoi ne pas avoir pris les combats de la période assyrienne , …Les exemples ne manquent pas …

        Je ne pense pas que le peuple syrien a perdu, c’est juste une vision du monde portée par une partie du peuple contre une autre vision du monde portée par une autre partie du peuple syrien. La Syrie éternelle est toujours là.
        Comme disait le penseur J-P Charnay à propos du conflit arabo-sioniste, les arabes perdent des batailles mais pas la guerre pour la simple raison qu’ils ont l’espace et le temps avec eux.
        Si on suivrait votre raisonnement, on pourrait dire que pour les palestiniens s’est encore pire car au bout de 75 ans de résistance ils n’ont toujours pas libéré la Palestine.

        On peut se rentre compte que la victoire ne se mesure pas uniquement à la volonté d’un peuple, il y beaucoup plus de facteurs qui rentrent en compte.
        C’est le cas pour le peuple syrien.

        Je vous rejoins sur le fait qu’on peut remercier le courage, la détermination et le sacrifice des combattants algériens qui ont vaincu une des plus grandes puissances de l’époque (Mashallah). Cela peut effectivement nous rendre fière sans forcément nous rendre arrogant contre les peuples qui ont résisté ou qui continuent à le faire.

        Fraternellement.

    Anonyme
    19 janvier 2025 - 22 h 12 min

    Ces vidéos sont uniques :

    https://www.youtube.com/watch?v=INC1R8I7yoA

    https://www.youtube.com/watch?v=yplGxSAXHwI

    Ils crient à la trahison par ce que le cessez-le-feu a eu lieu.
    L’origine de leur exil était la haine qu’ils avaient entre eux.
    Ils ont été disséminés en raison de leur haine entre eux, c’est ce que disent les textes hébraiques.
    Maintenant qu’ils ne peuvent pas avoir leur bouc-émissaire favori, les palestiniens, ils s’affrontent entre eux : entre ceux qui doivent écouter le pays (USA) qui les aide à vivre et à avoir des armes et ceux qui trouvent que la guerre n’a pas assez duré.
    Pas un mot pour la souffrance pour les enfants palestiniens, juste une histoire d’orgueil, les uns voyant leur soutien les désapprouver, les autres pas assez abreuvés par le sang des palestiniens.
    La vie humaine est sacrée.
    La justice prend son temps, mais elle vaincra sur tout et sur tous.
    A tous ces enfants palestiniens, à leurs mères enceintes, à ces familles prises pour des souris de laboratoire, paix à votre âme. Ce que vous avez vécu est pourri, immonde, horrible.
    Bas les masques : les occidentaux ont soutenu ce génocide. Plus jamais ça, disait-on, plus jamais ça !!

    lhadi
    19 janvier 2025 - 16 h 24 min

    Le seul combat nécessaire que la situation du pays exige, c’est celui de résoudre les maux inhérents au sous développement.

    Si nous utilisons cette nouvelle arme qu’est la solidarité, si nous définissons nos objectifs, si nous identifions notre ennemi et si nous savons quel chemin nous allons suivre, eh bien tout ce qui nous restera à faire c’est de savoir le chemin que nous aurons à parcourir jour après jour. Et çà nul ne peut nous le dire. C’est à chacun de le découvrir.

    Maintenant que nous avons tous les élément qui nous permettront d’avancer vers l’avenir, rappelons nous que la meilleure façon de dire est d’agir pour que les enfants de nos enfants vivent dans un pays en paix, pour que le pays soit plus que jamais un monde d’opportunité – une même et entière opportunité pour tous les algériens, que toutes celles et tous ceux qui peuvent travailler aient un emploi et aider généreusement celles et ceux qui ne peuvent pas travailler, créer un climat de bienséance et de civilité où chacun respecte les sentiments et la dignité de son voisin ainsi les droits que dieu lui a donnés.

    Le combat pour faire de notre pays un monde où chacun puisse rêver et réaliser ses rêves – pas dans la peur mais dans l’espoir – en étant fier de sa communauté, fier de son pays, fier de ce que l’Algérie représente pour lui et pour le monde.

    Ces objectifs sont ambitieux. Je crois que nous pouvons, nous devons travailler pour les atteindre. Mais nous n’y parviendrons pas si nous nous concentrons sur un autre objectif.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Anonyme
    19 janvier 2025 - 11 h 06 min

    Mohamed El-Maadi écrit d’excellentes contributions, mais aujourd’hui, il se trompe dans son explication sur ce qui s’est passé en Syrie.
    En effet, le régime alaouite dictatorial qui commandait la Syrie de 1967 à 2024 était totalement sectaire, malgré l’habit du Baath. Seulement 12 % (les Alaouites) de la population syrienne détenaient le pouvoir. Les officiers de l’armée syrienne étaient presque tous alaouites, alors que les sous-officiers et les hommes de troupes étaient en majorité sunnites. Dans ses conditions comment un peuple peut-il être résilient?

    L’Algérie doit remercier Boumediène d’avoir formé une armée nationale issue de tout le peuple. C’est ce qui fait notre force. Mais garde à l’arrogance !! Elle a fait perdre beaucoup de guerres.

      Mohamed El Maadi
      19 janvier 2025 - 20 h 54 min

      Cher ami,

      L’Algérie également a connu le sectarisme régional, différent du religieux certes, mais tout aussi dangereux. La différence est que l’Algérien, avec son esprit guerrier millénaire, a toujours su transcender ces clivages face au danger. Quand la patrie est menacée, le Kabyle, le Chaoui, le Oranais et le Saharien ne font qu’un.

      Cette capacité à s’unir dans l’adversité, héritée de nos ancêtres, nous distingue fondamentalement du cas syrien. Là où leurs divisions les ont affaiblis, nos différences régionales se sont effacées devant l’intérêt national. C’est cet esprit guerrier et cette fierté qui ont fait notre force face au terrorisme.

      Bien à vous,
      Avec tout mon respect.

    Anonyme
    19 janvier 2025 - 9 h 54 min

    Lorsqu’un militaire français sous uniforme français (fake, manipulation, provocation déguisée ou autre subterfuge-soit disant postée du maroc) menace l’Algérie d’une attaque nucléaire, la france doit immédiatement déclencher le processus de vérification et d’enquête pour le devoir de vérité et ne pas se contenter de dire ce n’est pas un uniforme conforme aux chiffons officiels de l’armée française. Et rototo barotto ou philo le chauve et autres compères chioti knafo ne donnent aucun signe! Ce geste est grave et les autorités doivent convoquer le romatet de l’ambassy de france à Alger pour donner la version du fait! Cer ce n’est ni fake ni liberté d’expression ni blague, c’est sérieux et pouvant être un geste qui doit être présenté au conseil de sécurité de l’ONU. Même macron aurait dû s’expliquer sur la question, après tout c’est de l’uniforme chere aux français qu’il s’agit à moins que ce soit désormais un chiffon qu’on peut piètiner de chez le makhzan! GLOIRE à L’ANP éternelle et divine

      Mohamed El Maadi
      19 janvier 2025 - 20 h 41 min

      Mon frère,

      Les provocations de ce type ne méritent aucune attention. Cette vidéo est une manipulation grossière et maladroite. Ces tentatives d’intimidation révèlent surtout une impuissance face à l’Algérie. Inutile de s’alarmer pour des mises en scène aussi peu crédibles. D’ailleurs, l’alliance stratégique avec la Russie est claire : toute menace nucléaire contre ses alliés déclencherait automatiquement une riposte nucléaire. Cette garantie renforce davantage l’absurdité de telles provocations.

      Fraternellement,

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