Pourquoi ce sont plutôt les hôpitaux français qui sont redevables à l’Algérie
Par Kamel M. – Depuis la parution de l’article commandé, paru dans le journal français L’Opinion, sur les prétendues dettes détenues par les hôpitaux français auprès de l’Etat algérien, c’est la foire à l’insulte sur les plateaux des chaînes de propagande anti-algérienne et antimusulmane CNews, BFMTV et LCI. Les nervis de Bolloré, Bouygues et Drahi se joutent à qui débite la plus ignoble pique contre l’Algérie, dans ce contexte marqué par une campagne fébrile alimentée par le ministre de l’Intérieur d’extrême-droite, Bruno Retailleau.
La diffusion de ce mensonge éhonté a pour seul objectif de manipuler l’opinion publique française, de sorte à exacerber le racisme et la xénophobie et justifier les expulsions d’Algériens que le nouveau locataire de la place Beauvau rêve d’opérer, mais se heurte à l’intransigeance des autorités algériennes qui, dit-il, «veulent humilier la France». Face à cet échec cuisant, le gouvernement français cherche d’autres artifices pour camoufler son incapacité à dicter ses règles et à imposer ses désidératas à l’Algérie souveraine.
Réagissant aux chiffres farfelus de la dette algérienne envers les établissements hospitaliers français, relayés machinalement par les médias français aux ordres, les Algériens répondent que le choix de se soigner en France pour ceux qui le veulent est tout à fait légitime et doit coûter zéro euro. La raison en est toute simple : 15 000 médecins algériens exercent dans les hôpitaux français. 15 000 médecins formés gratuitement par l’Algérie, lesquels, en ayant décidé de tourner le dos à leur pays qui leur a permis d’atteindre un tel niveau d’études grâce au modèle social que même la France lui envie, ont ainsi fait bénéficier l’ancien Etat colonial de leurs connaissances reçues auprès de professeurs algériens émérites et de leur expérience acquise sur le terrain en Algérie.
C’est donc la France qui est redevable à l’Algérie, dont elle exploite les médecins contre des salaires dérisoires et des heures de travail qui en font des esclaves. Cette triste réalité, ce sont des médecins tunisiens, tout aussi qualifiés, qui l’ont révélée dans un reportage, en dévoilant leurs émoluments qui ne dépassent pas le SMIG, 1 300 euros, desquels sont ponctionnés 450 euros de loyer dans un cagibi qui fait office d’appartement sur leur lieu de travail.
L’Algérie continue de former des milliers de médecins aux compétences avérées, dont une infime partie quitte le pays, croyant trouver de meilleures conditions de travail en France, alors que les Français eux-mêmes sont de plus en plus nombreux à se plaindre des mauvaises prestations médicales, de l’absence de prise en charge aux urgences, des lenteurs dans l’obtention des rendez-vous – les délais d’attente peuvent atteindre une années pour certaines spécialités.
K. M.
P.-S. : Le rédacteur de ces lignes s’est fait opérer récemment, une première fois en Algérie, par des chirurgiens dont les aptitudes feraient pâlir d’envie leurs homologues français les plus renommés, et une seconde fois en Tunisie, où la prise en charge et les soins furent tout aussi remarquables. Un grand bravo à nos médecins et aux médecins tunisiens, qu’ils sauvent des vies chez eux ou qu’ils servent de dignes ambassadeurs hors de leur pays !
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