Tentative de meurtre contre un détenu algérien : son frère accuse l’Etat français
Par Houari A. – Dans les médias français, bien qu’alertés, c’est motus et bouche cousue. Pourtant, l’affaire est grave. Un détenu d’origine algérienne est menacé de mort et sa famille accuse des gardiens de prison de vouloir attenter à sa vie. Salim Mellah est incarcéré à Tarbes, d’où il risque de sortir dans un cercueil, sans que cela suscite une quelconque réaction de la direction carcérale et du ministère de la Justice.
Dans un courriel adressé à la direction du centre pénitentiaire et au procureur de la République de Tarbes, la famille du détenu exige que la lumière soit faite sur les tentatives de meurtre dont il fait l’objet. «Nous venons à vous par ce présent mail pour comprendre comment notre frère détenu dans votre établissement a reçu une dose de Rivotril au niveau du coup, par des membres de l’administration pénitentiaire et qui, selon les médecins qui l’ont examiné, a failli mourir car la dose et le médicament étaient inappropriés», écrit le frère du défunt.
«Cette nuit-là, M. Mellah a eu les jambes contractées à cause des effets secondaires de ce médicament. Les pompiers sont intervenus et, eux aussi, ont été étonnés que du Rivotril lui ait été injecté», soutient la famille, pour laquelle tous ces éléments montrent et laissent penser que Salim Mellah risque d’être retrouvé mort.
«Premier élément qui nous est parvenu, le médicament utilisé pour les crises épileptiques n’avait pas lieu d’être administré à M. Salim Mellah, qui dormait quand les surveillants sont entrés dans sa cellule», explique la famille, qui invite le procureur et le directeur de la prison à confirmer cette information dans les enregistrements des vidéos filmés par les caméras portatives de ces derniers.
La famille du détenu d’origine algérienne rappelle qu’une enquête judiciaire avait déjà été ouverte par le parquet de Tarascon, pour «tentative de meurtre et violences graves» sur la personne de Salim Mellah, et qu’elle avait demandé à la direction du centre pénitentiaire et au procureur le protéger des «agissements de ses surveillants en urgence». Les destinataires de la mise en garde n’ont pas réagi.
«Depuis son incarcération, Salim Mellah a été soumis à des humiliations et à des traitements dégradants, ce qui lui a valu d’être admis à l’hôpital plus de dix fois, en raison de la brutalité et des coups sévères infligés par les gardiens de la maison d’arrêt. Ce qui l’a conduit à un coma de niveau Glasgow 4», relève la famille du détenu, qui indique que les preuves existent dans les rapports médicaux.
La famille Mellah dénonce, enfin, «un programme de déshumanisation mis en œuvre dans les prisons françaises».
H. A.
Comment (27)