Pillages et larcins coloniaux : lettre ouverte au président Emmanuel Macron

Macron Louvre
Emmanuel Macron au musée du Louvre. D. R.

Par Ali Farid Belkadi – «La civilisation de l’Homme ne réside pas dans l’Homme, elle est dans les bibliothèques, dans les musées et dans les codes.» (Jean Rostand, Pensées d’un biologiste).

Monsieur le Président,

J’ai lu dans un journal, il y a quelques jours : «Le musée du Louvre, confronté à une affluence record, s’apprête à modifier son système tarifaire. Dès janvier 2026, les visiteurs provenant de Suisse et de pays hors Union européenne verront le prix d’entrée grimper de 22 à 30 euros, soit une hausse de plus de 36%. Cette décision, annoncée par Emmanuel Macron, vise à financer un vaste programme de réaménagement du musée, dont le coût est estimé à 800 millions d’euros d’ici 2031.»

Les Algériens et les Africains, ressortissants hors Union européenne, ne doivent pas payer 30 euros pour venir admirer les œuvres de leurs ancêtres conservées au musée du Louvre.

Cet immense musée qui doit son prestige universel aux abjects pillages et aux larcins opérés au cours du XIXe siècle par la France coloniale affectée de la volonté de puissance si chère au philosophe allemand Friedrich Nietzsche.

Le Louvre à 30 euros cela tend à confirmer le tenace et persistant engrenage des préjugés envers les Maghrébins et les Africains.

Cela concerne autant d’autres ressortissants hors UE, dont les Egyptiens, les Irakiens, les Syriens, les Libanais et les Iraniens. Le décor de la ville et du palais du roi Sargon II à Dur-Sharrukin, actuellement Khorsabad, les œuvres fabuleuses du patrimoine syrien découvert par Max von Oppenheim qui y conduisit des fouilles de 1911 à 1913 ou plus particulièrement les collections du département des Antiquités égyptiennes étalées depuis la fin de la Préhistoire, vers 4000 avant notre ère, jusqu’à l’époque chrétienne, à partir du IVe siècle apr. J.-C. Sans oublier le département des arts de l’islam doté de plus de 14 000 objets et complété par les 3 500 œuvres déposées par le musée des Arts décoratifs. Une collection qui témoigne de la richesse et de la diversité des créations artistiques des terres de l’islam entre les VIIe et XIXe siècles, de l’Espagne à l’Inde.

Sans oublier les cultures d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Mais ça, c’est une autre histoire.

Ce serait tellement irrévérencieux de votre part de faire payer à ces visiteurs du continent africain qui a tant donné à la France, ce que peut rapporter en une seule journée une cagnotte officielle en ligne ou à la télévision.

La visite du Louvre gratuite

Au lieu des 30 euros par personne, anciennement 22 euros, prix du billet d’entrée au musée du Louvre dans la limite des places disponibles, payables en caisse au musée par carte bancaire, en espèces et en chèques vacances, faites que les Maghrébins et les Africains puissent accéder gracieusement aux belles collections de cet imposant musée. Cela leur permettra de s’extasier culturellement et s’embellir orgueilleusement des œuvres remarquables de leurs aïeuls, pillées par le corps expéditionnaire français, lorsque l’Algérie ravagée par les saccages et les crimes, succomba le 5 juillet 1830. Du côté des vaincus, la colonisation, avec les contributions de guerre, les larcins et les razzias qu’elle entraîna, avait eu pour conséquence l’essor du sentiment national et l’aversion légitime pour les colons, clôturée le 5 juillet 1962, jour officiel du recouvrement de la liberté par les Algériens.

L’accès gratuit aux collections du musée du Louvre, les Africains le méritent également. Ne serait-ce que par respect pour le migrant Picasso qui s’inspira des masques de l’Afrique profonde, établissant ainsi sa définitive célébrité grâce au plagiat de l’Afrique dite sauvage. Selon son propre aveu, Pablo Picasso, l’exogène établi vers la place Dutertre, à Paris, lassé d’avoir atteint les limites de son style et d’avoir fait plus de quatre-vingt fois le portrait Gertrude Stein, s’inspira des sculptures africaines et des têtes sculptées dans le bois que lui avait fait découvrir Henri Matisse au musée du Trocadéro.

Quatre-vingt têtes de résistants décapités à Zaâtcha

Retournez aux Algériens, Monsieur le Président, les centaines de restes mortuaires, toutes époques confondues, qui sont toujours conservés au MNHN. Dont les têtes décapitées des quatre-vingt résistants de Zaâtcha (Biskra), les crânes de la bataille de Laghouat, ceux des combats de Touggourt ou encore les ossements des fougueux guerriers touareg de l’Aïr et du Hoggar. Identifiés par moi au MNHN, intégralement ignorés par les dilettantes mémorialistes du New-York Times et par des tas de diplomates convertis en pseudo-scientifiques, et tous ceux qui n’ont toujours pas réalisé que la guerre remportée par les Algériens en huit ans de lutte phénoménale est terminée depuis soixante-trois ans.

Les dolmens, les menhirs, les météorites…

Vous pouvez garder les matériaux recueillis à l’intérieur des Dolmen et les Menhirs. Il en existe près de 3 000, uniquement à Roknia, dans la région de Guelma (Aurès).

De même que les 431 météorites qui sont recensées dans la rubrique «Météorites» dans la base de données du Muséum de Paris. Quelques-unes d’entre elles ont connu la formation du système solaire, il y a 4,6 milliards d’années. Leur nombre doit être bien plus important car seuls figurent dans cet inventaire les spécimens informatisés et non l’intégralité des collections du Muséum de Paris.

MNHN-GT-1577 : poids 500 Kilogrammes

La plus connue d’entre ces météorites pèse un peu plus de 500 kg. Chue, à une dizaine de km de la localité de Tamentit, au sud d’Adrar, elle gisait à demi-enfouie dans le sable, sur l’une des places publiques de l’oasis. La légende locale fait remonter la chute de cette météorite au XIVe siècle. Les Français la firent transporter au Muséum national d’histoire naturelle de Paris en 1927, où elle porte la référence «MNHN-GT-1577, poids 500 000 grammes, météorite origine Tamentit, classification de météorite IIIAB, date de chute 1864. Origine Algérie».

Ce musée conserve des biens patrimoniaux concernant plusieurs domaines scientifiques et provenant de toutes les régions d’Algérie, dont l’ethnologie, la préhistoire, l’entomologie, l’anthropologie ainsi que la paléontologie. Autant de matières qui multiplient par centaines les biens usurpés aux Algériens aux temps obscurs de la colonisation.

L’Algérie sereine et fertile

Les informations des bureaux arabes au début de l’époque coloniale française permettent d’affirmer que bien avant l’apparition des Français, le pays était équipé de barrages hydrauliques artisanaux qui alimentaient les plaines algériennes, où poussaient différentes sortes de céréales, dont le blé, l’orge et le riz. Les arbres fruitiers croissaient jusque sur les pentes des collines. Les petites fabriques privées pourvoyaient les populations dans d’autres richesses, dont l’huile. L’élevage ovin et bovin y était pratiqué traditionnellement, à grande échelle. Le commerce était actif et des tribus maghzen, armées et exemptées de l’impôt foncier, assuraient la sécurité des communications caravanières. De Tlemcen à la Soummam, de Sétif à Bechar, l’agriculture était prospère, la vie traditionnelle suivait son cours. Les plaines côtières, d’Oran, la Mitidja, l’Algérois ou la campagne de Bône étaient riches et les populations qui y vivaient laborieuses, voire aisées.

Les familles algériennes disposaient de maisons cossues, de style mauresque, avant l’arrivée des Français. Celles-ci furent accaparées par les officiers de haut rang de l’armée française et leur clientèle venue de France, nantie, dont le père de l’auteur Léon Roches, fraîchement arrivé à Alger où du jour au lendemain, il se mua en colon. La belle maison de la famille Roches qui était située sur les hauteurs de la ville vers Tagara, fut achetée pour une bouchée de pain à un Arabe qui ne s’y sentait plus à l’aise, ni en sécurité parmi les colonisateurs français.

L’Etat français s’est procuré ainsi des dizaines de milliers d’hectares de terres riches, en confisquant les biens détenus par les Algériens, plus d’un sixième de la superficie totale en abandonnant entre 6 ou 4 hectares à chaque famille «indigène». Les Français poussaient au départ les «riches Arabes», pour racheter leurs propriétés littorales, où furent créés des centres de colonisation.

Ce n’est pas l’Algérie qui a été créée par la France, mais l’Algérie française à destination des petits et grands colons. Ces rebuts du pourtour méditerranéen accourus de partout, accueillis par les bénédictions urbi et orbi des ecclésiastiques.

La loi Warnier de 1875 francisa les terres en contournant les obstacles dressés par la loi coutumière indigène contre l’aliénation des biens patrimoniaux. Des villages européens sont ainsi créés par l’administration sur des terres confisquées.

C’était le bon vieux temps, tombé de Charybde en Scylla.

L’Algérie est un pays riche et prospère. Et elle le restera jusqu’à la fin des temps.

Le musée du Louvre, parlons-en !

La colonisation de l’Algérie est née de la volonté de puissance de l’empereur Napoléon Ier, dont l’égo démesuré, reconnu par tous les historiens, sera furtivement happé quelques années plus tard, en 1830, par un roi de France finissant, au pouvoir chancelant. Pour préparer la prise d’Alger, Napoléon Ier fera la campagne d’Egypte afin de s’informer des tempéraments arabes.

Napoléon Ier est simple général des troupes de la Révolution française, avant de se convertir en maître des campagnes d’Italie et d’Orient.

Vincent-Yves Boutin, colonel français de la grande armée napoléonienne durant le Premier Empire, remplira une mission d’espionnage à Alger en 1808, à la demande de Napoléon Ier. Celle-ci servira de plan d’invasion lors de la conquête de la Régence turque par la France en mai 1830.

L’expansion territoriale française de l’Algérie est la cerise sur le gâteau ; elle fut expérimentée à Hambourg, Barcelone, Amsterdam et Rome, ces capitales seront sous la botte napoléonienne.

La famille de Napoléon Ier confisque l’Europe

Napoléon Ier sera le président l’Italie de 1802 à 1805, puis roi d’Italie du 17 mars 1805 au 11 avril 1814. Il s’occupera de la Confédération suisse de 1803 à 1813. Il deviendra le protecteur de la Confédération du Rhin de 1806 à 1813. On ne retient plus le petit Corse.

A la suite de toutes ces conquêtes, il placera les membres de sa famille sur les trônes de plusieurs royaumes européens. Joseph à Naples, puis en Espagne. A Jérôme reviendra la Westphalie, Louis le trône de Hollande, son beau-frère Joachim Murat régnera à Naples. La Pologne, le Royaume de Prusse et l’Archiduché d’Autriche seront contrôlés par lui.

Restons en France où l’idée révolutionnaire est orientée vers le désir de remodeler la société française sur des bases égalitaristes, selon le modèle du petit peuple de la ville, dont les convictions s’opposent à toute croyance religieuse ainsi qu’aux symboles de la royauté.

La théophilantropie remplace Jésus-Christ

On vit même apparaître momentanément en France une nouvelle doctrine à caractère religieux, appelée théophilantropie, dont la forte connotation anticatholique exhortait la société française à la déchristianisation.

C’est ainsi que sont remis en cause les tenues vestimentaires et détruits les costumes, les manières belles ou mauvaises, le langage de l’aristocratie, ses goûts et ses dispositions artistiques, jugées dégénérescents. On a vu la même chose ailleurs, à notre époque au sein d’autres peuples et dans d’autres régions du monde. La démolition en 2001 des Bouddhas de Bâmiyân en pays afghan. Ces Bouddhas étaient passés inaperçus depuis des siècles, sans qu’aucun musulman sunnite ou chiite depuis le dernier empereur sassanide, vers le milieu du VIIe siècle Yazdgard III, n’en fût jamais offusqué. La révolution «éducative» attribuée aux Khmers rouges n’en était pas moins dictatoriale et despotique, etc.

Les valeurs véhiculées par la Révolution française de 1789 furent déconstruites par l’abbé Grégoire, qui fut auparavant un évêque partisan des émeutiers de 1789.

1789, l’abbé Grégoire et les fripons

Henri Jean-Baptiste, surnommé «l’abbé Grégoire» (1750-1831), un prêtre catholique, qui fut l’une des figures emblématiques de la Révolution française, écrit : «Le mobilier appartenant à la nation a souffert des dilapidations immenses, parce que les fripons, qui ont toujours une logique à part, ont dit : nous sommes la nation et quoiqu’en général on doive avoir mauvaise idée de quiconque s’est enrichi dans la Révolution, plusieurs n’ont pas eu l’adresse de cacher des fortunes colossales élevées tout à coup. Autrefois, ces hommes vivaient à peine du produit de leur travail et, depuis longtemps ne travaillant pas, ils nagent dans l’abondance. C’est dans le domaine des arts que les plus grandes dilapidations ont été commises. Ne croyez pas que l’on exagère en vous disant que la seule nomenclature des objets enlevés, détruits ou dégradés formerait plusieurs volumes. La commission temporaire des arts, dont le zèle est infatigable, regarde comme des conquêtes les monuments qu’elle arrache à l’ignorance, à la cupidité et à l’esprit contre-révolutionnaire, qui semblent ligués pour appauvrir et déshonorer la nation.» (Rapport de Grégoire, au nom du comité d’instruction publique, sur les destructions opérées par le vandalisme et sur les moyens de les réprimer. Séance du 31 août 1794, 14 fructidor, an II).

L’abbé Grégoire dresse un état des lieux saisissant des saccages commis par les insurgés lors de ce branle-bas social. Cet ecclésiastique fut l’un des seuls à s’élever contre les déprédations et les destructions à grande échelle qui se poursuivirent pendant des années au nom de la Révolution. Les croix chrétiennes furent remisées secrètement dans les combles ou détruites. Les églises et les monastères furent rasés par dizaines à l’explosif. D’autres lieux de culte furent transformés en granges ou en casernes. On verra cela lors de la prise d’Alger par le corps expéditionnaire français, lorsque les belles mosquées furent transformées en écuries. Le Coran et les manuscrits de haute spiritualité y furent brûlés par des soldats illettrés, pour se réchauffer, à défaut de bois.

Des châteaux réduits à l’état de ruines

Des statues sont brisées et des tableaux représentant des scènes saintes sont détruits. Des châteaux décorés par des peintres de grande renommée, tels que Philibert de Lorme ou Girolamo della Robbia, sont réduits à l’état de ruines. Parmi lesquels le palais de Marly, celui de Meudon, le château de Sceaux, celui de Chantilly, Cluny et Cîteaux en Bourgogne, Jumièges en Normandie, à l’état de ruines, au besoin par l’emploi d’explosifs. Les armées françaises passent l’Europe au peigne fin. Les œuvres d’art sont pillées, elles serviront à enrichir les collections françaises du musée du Louvre.

Ils offrent ce qui ne leur appartient pas

Parmi les collectionneurs du musée du Louvre, qui firent présent au Muséum de Paris (musée du Louvre) d’œuvres originaires de plusieurs pays étrangers, il y a le Duc de Rivière (1765-1828). Ambassadeur de France à Constantinople, donateur de la célèbre Vénus de Milo en 1821.

Ernest Renan (1823-1892). Ecrivain, archéologue et épigraphiste, don au Louvre de plusieurs pièces d’art phénicien.

Armand Schaeffer à Enkomi (Chypre), chef de mission des fouilles de Ras-Shamra-Ugarit (Syrie) et d’Enkomi-Alasia (Chypre), légua au Louvre une série de tablettes cunéiformes, ainsi que des sceaux-cylindres et des pièces diverses au département des antiquités grecques et romaines, offrant ce qui ne lui appartenait pas.

Du chemin de fer aux antiquités orientales

L’ingénieur Paul Gaudin (1858-1921), parti pour construire des lignes de chemin de fer en Turquie et au Proche-Orient, fit des dons répétés au département des antiquités orientales ainsi qu’à celui des antiquités grecques et romaines.

L’obélisque «parisien» de Louxor

On peut citer aussi l’obélisque de Louxor, élevé place de la Concorde à Paris, don du vice-roi d’Egypte Mehmet Ali, à la France. Un non-Egyptien né en Grèce, de parents albanais, désigné le 18 juin 1805 par le gouvernement ottoman comme pacha d’Egypte.

La Belgique et l’Italie pillées

Les premiers séquestres ont lieu au cours de l’été 1794, en Belgique (Pays-Bas de l’époque). On sait que ce pays qui comprenait dix-sept provinces au cours des siècles passés, fut scindé, le nord formant les futurs Pays-Bas. L’Espagne, l’Autriche et la France se disputeront le territoire au cours de nombreuses guerres qui se succèdent au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. La Belgique proprement dite accèdera à l’indépendance à la suite de la Révolution belge de 1830.

Les troupes françaises qui s’emparent du pays progresseront par la suite vers le Nederland. Près de quatre-vingt œuvres artistiques seront ainsi soustraites au cours de ces conquêtes, en 1794, des dizaines d’autres suivront en 1795.

En 1795, la ville de Cologne, qui sera occupée par les Français de 1794 à 1814, est contrainte de livrer ses trésors.

A partir du printemps de 1796, ce sera le tour de l’Italie, dont la richesse artistique sera mise sous séquestre par les troupes napoléoniennes, avant d’être rapatriée en France.

Titien et Véronèse confisqués

Les 9 et 10 thermidor de l’an VI est organisée une grande fête en France, pour célébrer la chute de Robespierre. On fait défiler sur le champ de Mars, à cette occasion, les œuvres d’artistes prestigieux qui ont été volées à l’Italie. C’est ainsi que les Parisiens massés le long des rues assistent abasourdis au défilé des tableaux de Titien et de Véronèse, le Discobole, l’une des plus célèbres statues de l’Antiquité, attribuée au sculpteur athénien Myron (Ve siècle av. J.-C.). La Transfiguration de Raphaël, le dernier tableau peint par Raphaël, vers 1518, resté inachevé à la suite du décès du peintre. L’Apollon du Belvédère, de la deuxième moitié du IVe siècle av. J.-C. La Vénus du Capitole, l’une des meilleures copies du type de l’Aphrodite de Cnide ou encore Le Quadrige, les chevaux de la Basilique Saint Marc à Venise, ordinairement appelé «Les quatre chevaux de Venise».

Le pape Pie VII obligé de livrer 100 chefs-d’œuvre

Les Français instituent un tribut de guerre, qui exige des familles nobles italiennes à fournir chacune vingt tableaux, choisis par des peintres français.

Le pape Pie VII en personne est sommé de livrer cent chefs-d’œuvre. A ces larcins artistiques viennent s’ajouter des objets de science, ainsi que des animaux rares, qui iront remplir les musées de la France.

C’est ainsi qu’au lieu de «l’évangile de Liberté et de Fraternité», institué par les révolutionnaires en 1789, qui garantissait le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, on institua par les armes un régime d’agitateurs qui décida que les œuvres d’art, propriété des musées étrangers, devaient être expédiés à Paris. La «Grande Nation», titre que se donnait présomptueusement la France, était jugée seule digne et méritante de les détenir.

Naissance du musée du Louvre

C’est ainsi que naît le musée du Louvre. Il servira à accueillir les œuvres d’art confisquées aux pays européens. Il fallait un lieu dédié aux artistes et au public, pour exhiber aux Français les modèles de flamboiement universel qui faisaient tant défaut à la Révolution de 1789.

Des toiles de Titien, de Rubens, de Van Dyck et de Rembrandt. Le retable de l’Agneau mystique de Van Eyck. Les représentants de la nation déclarent le caractère inaliénable de ces œuvres fruit d’un larcin.

Waterloo, 18 juin 1815

Les armées britanniques, les Allemands et les Néerlandais, ce dernier nom regroupant à l’origine les Hollandais et les Belges, conduites par le duc de Wellington, auxquelles se joignent les troupes prussiennes du maréchal Blücher, infligeront à Napoléon Bonaparte la célèbre défaite de Waterloo, le 18 juin 1815, où fut prononcé, la première fois dit-on, le mot m…. L’empereur, suivi de son armée, fuient dans le plus complet désordre, abandonnant l’essentiel de ses équipages et de ses pièces d’artillerie. Cette défaite aura pour effet subsidiaire de ruiner le musée du Louvre.

Les œuvres escamotées pendant la Révolution française sont rendues à leurs propriétaires européens légitimes.

Le musée du Louvre aura tout le temps de se refaire, au détriment des pays colonisés cette fois, selon le schéma expérimenté auparavant, lors des conquêtes européennes.

C’est au nom du même caractère d’inaliénabilité et d’incessibilité que des centaines de vestiges de la haute antiquité algérienne sont gardés au musée du Louvre.

Le MNHN de Paris

Dans l’immédiat, intéressons-nous aux collections dites «ethniques» du Muséum national d’histoire naturelle de Paris, qui est placé sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de l’Environnement.

Le Muséum national d’histoire naturelle de Paris, en abrégé MNHN, est composé de quatorze sites à Paris, parmi lesquels : le Jardin des plantes, qui gère, entre autres, les collections de minéralogie et de géologie, la botanique, l’entomologie, etc. L’Institut de paléontologie humaine, le Musée de l’Homme, ainsi que le zoo de Vincennes. D’autres sites existent hors de Paris, parmi lesquels le musée consacré à l’abri Pataud, dans la commune des Eyzies de Tayac (Dordogne), qui est lié à la préhistoire.

Le MNHN est chargé, entre autres, de la conservation de collections scientifiques comprenant plus de 62 millions d’articles, ainsi que des espèces vivantes, à Paris et dans le reste de la France. Il est formé, dans le cas qui nous occupe, de 48% de collections européennes, les 52% restants proviennent des autres parties du monde. Le but, selon les statuts du MNHN, étant d’échantillonner la diversité humaine à l’échelle planétaire. Cela ne concerne donc pas uniquement les Algériens. Sauf que ces Algériens sont arrivés au MNHN dans un contexte lié à la guerre que leur menait la France.

Le MNHN participerait ainsi, selon ses statuts, «à la compréhension des débuts de l’humanité, ainsi que la restitution des modes de vie, des maladies, de l’alimentation à une époque donnée», etc.

Aucune étude n’a jamais été menée par les anthropologues sur ces «sujets» algériens. Cela, plusieurs responsables du MNHN me l’ont certifié.

J’ai été le seul Algérien depuis les années 1880 à tenir dans mes mains le crâne du chef de guerre et cherif (noble) Boubaghla, et d’autres prestigieux chefs de la résistance algérienne contre la colonisation.

Ces anciens immigrés algériens, parlons-en !

Le mythographe Robert Ranke Graves, qui est plus connu en tant que poète et écrivain britannique, s’est beaucoup investi dans la connaissance de la civilisation grecque et celle de Rome. Il écrit à propos des anciens Berbères, algériens de tout temps : «Des immigrants libyens (paléoberbères), hautement civilisés, connus sous le nom de constructeurs de tombes, transmigrèrent en Europe occidentale, jusqu’aux îles britanniques, en passant par l’Espagne et le Portugal.»

Cet exode à grande échelle eut lieu avant les invasions celtes en Europe occidentale. L’apogée des Celtes dans cette Europe occidentale se situe entre le VIIIe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle. Les constructeurs de tombes dont il s’agit appartiennent à la protohistoire européenne, ils précèdent les premières civilisations historiques. Ces Berbères se différencient par leur culture et leurs mœurs des Cimmériens, Hittites, Daces, Ligures, Massagètes et autres Scythes, ils sont connus des Egyptiens dès les liminaires de la fondation de la royauté en Egypte.

«C’étaient des cultivateurs, dit encore Robert Graves, et ils arrivèrent en Grande-Bretagne vers la fin du IIIe millénaire avant J.-C., mais on n’a trouvé aucune explication à leur émigration en masse vers l’Espagne méridionale en passant par la Tunisie et le Maroc et de là, au nord, vers le Portugal et au-delà.» (Robert Graves, Les Mythes grecs, Atlas et Prométhée, p. 162).

«Des poteries retrouvées en Crète indiquent une immigration libyenne durant le IVe millénaire. L’apparition des Libyens en Crète précède l’avènement de la civilisation de l’île.»

Les stèles d’El-Hofra au musée du Louvre

Plus de 700 stèles et fragments de stèles, dont la signification historique et religieuse est considérable, ont été mis au jour sur la pente de la colline d’El-Hofra à Constantine, l’ancienne Cirta. La moitié de ces stèles, dont j’ai dressé l’inventaire au musée du Louvre il y a de longues années, portent des inscriptions rédigées en caractère puniques, nom donné par les spécialistes aux Phéniciens de l’ouest.

Dix-sept de ces stèles sont inscrites en caractères grecs. Sept sont gravées en caractères latins. Certaines sont datées du règne du roi Massenssen, mort en 147-8 avant J.-C. ou de ses fils, Makusen, Gulussa et Mastanabaal, étalées jusqu’en 122 avant J.-C.

Ces centaines de stèles sont enroulées dans du papier cellophane transparent et disposées soigneusement sur des étagères dans les sous-sols du musée du Louvre, interdits aux touristes et à d’autres visiteurs. Je les ai inventoriées. Je les ai compulsées. La signification historique et religieuse de leur contenu est considérable. Depuis les années 1950, date de leur découverte à Constantine, personne ne s’est présenté au Louvre pour étudier sérieusement ces stèles.

Monsieur le Président,

Peut-être tiendrez-vous compte du contenu de cette lettre, tout comme vous m’aviez écouté lorsque je vous ai adressé un courrier le lundi 15 mai 2017, dans lequel j’écrivais : «Monsieur le Président. Le 5 juillet est une date symbolique. C’est celle officielle de la conquête de l’Algérie par le corps expéditionnaire français en 1830, et c’est surtout la date à laquelle mon pays opprimé pendant 132 ans réintégra le concert des nations et l’histoire en 1962. Ce serait un beau geste de votre part que le choix de cette date prochaine pour la restitution aux Algériens des restes mortuaires de leurs héros.»

C’est ainsi que 24 crânes, dont trois litigieux, sur les 47 que j’ai personnellement inventoriés au MNHN ont été rendus le 5 juillet 2020, à l’occasion de la fête de l’Indépendance de l’Algérie et que les travaux des deux commissions d’historiens dont j’ai fait partie ont été abrégés et suspendus en cette occasion. La sénatrice centriste de Seine-Maritime, Catherine Morin-Desailly, résuma ainsi la suspension de ces travaux à ce moment-là : «Ça a été fait en douce et a été bâclé».

Les Algériens et les Africains ne doivent pas payer 30 euros pour venir admirer les œuvres de leurs ancêtres conservées au musée du Louvre.

Le «Louvre à 30 euros pour les Algériens», cela tend à confirmer le tenace et persistant engrenage des préjugés envers ces anciennes colonies, quand toute trace de temps historique ainsi que les chronologies furent méchamment abolies par la France coloniale. La mode de nos jours est de criailler que l’Algérie n’existait pas. Que c’est une création de la France.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma considération distinguée.

A.-F. B.

Historien, anthropologue

Comment (44)

    Ali Farid BELKADI
    11 février 2025 - 1 h 43 min

    Pour info :
    Ce texte personnel que j’ai publié » dans une revue spécialisée qui parait en Belgique, résume mes travaux dans un autre domaine.
    Les Algériens devraient être fiers de leurs ancêtres berbères, quand l’Algérie portait un autre nom et que l’Égypte n’était pas encore née.
    L’impact des berbères algériens sur les civilisations européennes anciennes »
    « Jules César, dans ses « Commentaires sur la Guerre des Gaules », décrit la Gaule comme étant divisée en trois régions habitées respectivement par les Belges, les Aquitains et les Gaulois (ou Celtes). Il souligne la diversité linguistique et culturelle des peuples de la Gaule.
    2. Langue et culture gauloises : La langue gauloise a disparu, et bien que certaines études linguistiques s’intéressent encore à elle, il semble que peu de chercheurs la considèrent comme un domaine prometteur. Des théories anciennes suggèrent des liens entre les Celtes et des populations venant du Maghreb.
    3. Migrations berbères : Des auteurs anciens comme Diodore de Sicile et Avienus évoquent des populations berbères qui auraient migré vers l’Europe, notamment vers la péninsule Ibérique et la France. Jean-Pierre Mohen et Gabriel Camps contestent l’idée de ces migrations, suggérant plutôt que les ancêtres des Celtes se seraient déplacés depuis le Proche-Orient.
    4. Influence des Berbères : Robert Graves parle d’immigrants libyens (Paléoberbères) qui auraient atteint l’Europe occidentale avant l’arrivée des Celtes. Il mentionne également leur culture agricole et leur impact sur les civilisations européennes anciennes » ..etc.
    AFB

    Ali Farid BELKADI
    11 février 2025 - 0 h 33 min

    « Nous savons que vous êtes très forts, que nous ne pouvons rien contre vous, mais Dieu vous aveuglera un jour et vous en irez ». (Un marabout Algérien aux Français, à l’époque du Cherif Boubaghla).
    Cette citation reflète un sentiment de défiance et de résistance face à une puissance perçue comme oppressante. Elle évoque l’idée que, bien que les Français soient forts et dominants, il existe une force supérieure, en l’occurrence divine, qui finira par les rendre vulnérables. Ce type de discours est courant dans les contextes de lutte coloniale ou d’oppression, où les opprimés expriment leur foi en la justice et en la résilience face à l’injustice.
    AFB

    Ali Farid BELKADI
    11 février 2025 - 0 h 23 min

    La dynastie de Koukou pour les Nuls
    http://www.chez.com/maghreb2000
    Abou Al-Abbas Ahmed Belkadi, un Kabyle, a joué un rôle important dans les relations entre l’Algérie et l’Empire ottoman au début du XVIe siècle. En 1519, il fut envoyé en délégation à Istanbul pour rencontrer le Sultan Selim I, surnommé « le Terrible ». Cette mission visait à solliciter l’aide et la protection des Ottomans pour faire face aux menaces pesant sur le Maghreb central, notamment celles des puissances ibériques en pleine expansion.

    L’accompagnement de son frère Al-Hussein Belkadi souligne l’importance de cette mission diplomatique. Les relations entre les chefs locaux et le pouvoir ottoman étaient cruciales pour établir une coopération qui permettrait de renforcer la souveraineté locale tout en bénéficiant du soutien militaire et politique de l’Empire ottoman.

    Cette période marque le début d’une influence ottomane croissante dans la région, qui se traduisit par l’établissement de la régence d’Alger et l’intégration progressive du Maghreb dans le réseau politique et militaire ottoman. La diplomatie et les alliances étaient essentielles pour les chefs locaux afin de maintenir leur pouvoir face aux défis extérieurs.

    Ali Farid BELKADI
    11 février 2025 - 0 h 16 min

    Toutes époques confondues il reste un peu plus de 400 restes mortuaires, le plus souvent des crânes, au MNHN de Paris.
    La question de la restitution des restes humains et des objets culturels aux pays d’origine est un débat complexe qui soulève des enjeux éthiques, politiques et historiques. Le cas des dépouilles de résistants algériens conservées au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) de Paris illustre bien cette problématique. Ces restes, qui représentent une part importante de l’histoire de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, sont souvent perçus comme des symboles de la colonisation et de l’oppression.

    Le code de déontologie du Conseil international des musées prône le respect des cultures et des patrimoines, et la résolution de l’ONU met en lumière le droit des peuples à disposer de leurs restes et de leur patrimoine culturel. Malgré cela, des résistances persistent en France, où certains savants et responsables politiques invoquent des raisons scientifiques, historiques ou administratives pour justifier la non-restitution de ces objets sensibles.

    Cette situation souligne la tension entre le devoir de mémoire et le respect des droits des peuples colonisés. La restitution des restes humains et des artefacts culturels peut être perçue comme un acte de justice historique, mais elle nécessite également une réflexion sur les implications de tels actes pour la recherche et la mémoire collective. La question reste ouverte, et les discussions continuent d’évoluer dans le contexte d’une prise de conscience croissante des injustices passées.
    Ali Farid BELKADI

    l'Algérois
    10 février 2025 - 23 h 25 min

    Article de qualité qui nous apprend beaucoup de choses sur notre patrimoine et Cirta, sans oublier les dessous de l’histoire de la France. Il faut élever les débats pour ne pas tomber dans la vulgarité habituelle des Réseaux Sociaux.

    Rahoum Igoulou
    9 février 2025 - 12 h 15 min

    Merci aux journalistes d’algériepatriotique et à tous les commentateurs de leurs articles. C’est un vrai régal de vous lire!!!!

    Anonyme
    7 février 2025 - 22 h 36 min
    63 ans après , le DÉNI .
    7 février 2025 - 11 h 32 min

    63 ans après , le DÉNI continue.
    Basta !
    Plus de temps à Perdre
    L’ALGÉRIE doit engager des Actions pour la Reconnaissance internationale des Crimes Coloniaux et la Poursuites des Crimes de Guerre
    .
    >> Il est temps de Laisser les JURISTES faire leur Travail…sur le Passé
    >> Et regarder vers l’AVENIR

    Anonyme
    7 février 2025 - 10 h 21 min

    Quant on sait comment sont entretenus vos archives (selon plusieurs historiens algériens) il est légitime d’être prudent!

      L’Excuse raciste bidon avec Supplétif indigène
      7 février 2025 - 14 h 57 min

      Pitoyable excuse du voleur
      “..On fait du RECEL pour votre bien à vous les Indigènes ignares…”

    Colonisation s
    7 février 2025 - 10 h 19 min

    Certains ne comprennent pas ce que c’est la COLONISATION:
    – C’est du VOL et du RECEL
    C’est des Gens qui Volent les TERRES et qui paient
    ZÉRO LOYER
    ZÉRO TAXES aux Propriétaire pendant 130 ans.
    – ASSASSINATS
    Ceux qui réclament se font Tuer ou Persécuter en Masse
    .
    Après il vient te dire “
    Pas de Reconnaissance de CRIMES …pas d’Excuses
    On a construit des Bâtiments quand même
    Mais si avant de partir…On a brûlé 🔥 les LIVRES , les BIBLIOTHÈQUES , les HÔPITAUX ….
    On a pas eu le Temps de RASER et de BRÛLER tous 🔥 les “BIENFAITS”

    Les Bienfaits
    7 février 2025 - 9 h 59 min

    1830: 89% maîtrisent l’Ecriture et le Calcul
    .
    1830-1850 : Massacre de 1 / 4 de la population
    1860 : Famines et Spoliation de Terres
    1870 : Bagne et Exil en Kanakie
    1914-18 : Mobilisation contre les Allemands
    1945 : Massacre de Serif , Kherrata , Guelma
    1954-1962 : Crimes de Guerre
    .
    1962 : 80% d’ANALPHABETE

    L’ALGÉRIE ne peut plus aider la France
    7 février 2025 - 1 h 35 min

    L’ALGÉRIE ne peut plus aider la France
    .
    L’ALGÉRIE ne peut pas passer notre temps a sortir la France de la M….surtout quand on voit comment les ALGÉRIENS ont libéré la France , on libéré L’Algerie puis ont fait la Richesse des 30 Glorieuses , lutté seuls contre l’Islamisme …
    .
    Que le régime Français se tourne vers d’autres Pays comme le MAROC avec ses Terros du Bataclan et de DAECH , la DROGUE de l’Atlas et les Imsms Iquouicen
    .
    L’ALGÉRIE ne peut plus aider la France

    Laptop
    6 février 2025 - 21 h 49 min

    Message to Artisan Malik.
    L’écrivaine Marie Baléo a écrit un livre et le titre est:
    « Les Empoisonneurs » pour autre thEème, elle l’a présenté
    sur France 24.
    Wer hat die Idee ? Sie oder ich ?
    Algerien bedeutet Algérie et le « G » se prononce genauso
    wie Gamal or Genauso…Du blöde Kuh !
    Et « Alaouite » est un courant religieux im Syrien et rien à voir
    avec la famille royale gitane Alaouite marroki lol

    Une autre idée/concept déjà connu:
    Wer wird Milliardär mit Bitcoin ?
    Et ce post est pour l’article de Trump et la cryptomonaie
    car je me suis trompé d’onglet
    et le post pour cet article est sur l’autre article de Trump
    Ich bin nitch wie Du denkst, uberhaupt nicht.

    Bonne continuation à toute l’équipe AP
    À toi aussi Artisan Malik.
    Thank you Team AP
    TAHYA EL DJAZAÏR 4EVER

    la balgue les melons
    6 février 2025 - 17 h 49 min

    L’Algérie réclame à la France la restitution de biens culturels issus de la période coloniale, invoquant un « traitement équitable de l’histoire ». Mais si l’on parle d’équité, alors la France devrait aussi récupérer les œuvres d’art qu’elle a offertes ou financées pour le Musée des Beaux-Arts d’Alger.

    Ce musée, abrite des chefs-d’œuvre de Monet, Renoir, Matisse et bien d’autres, achetés et offerts par la France durant la colonisation. Depuis l’indépendance, l’Algérie n’a pratiquement rien investi dans son enrichissement.

    Si l’Algérie veut récupérer son patrimoine, alors la France est en droit de réclamer les 8.000 œuvres qui ont été acquises grâce à elle. On ne peut pas demander sans rendre ! Un véritable échange équitable serait de restituer les œuvres françaises aux musées de l’Hexagone.

    Rendre à chacun ce qui lui appartient : l’Algérie veut récupérer son patrimoine ? Alors qu’elle restitue aussi celui de la France !

      Quels “Cadeaux” ?
      6 février 2025 - 23 h 25 min

      Quels “Cadeaux” ?
      Les BOMBES AU PHOSPHORE de l’OAS ???
      .
      Le 7 juin 1962, moins d’un mois avant la proclamation de l’Indépendance nationale,
      3 bombes au phosphore, placées par les terroristes de l’OAS dans le bâtiment abritant la Bibliothèque de la faculté d’Alger, explosent vers 12H40, provoquant un incendie qui est venu à bout d’un fonds documentaire de 400.000 ouvrages sur un total de 600.000 livres et manuscrits inestimables et a saccagé les laboratoires des sciences et deux amphithéâtres.
      .
      Les EXPLOSIFS ??
      A Oran, c’est la mairie, la bibliothèque municipale et quatre écoles qui sont détruites à l’explosif.
      .
      A l’Ere de INFORMATION , l’IGNORANCE est un Choix !!!

      Fellaga
      8 février 2025 - 23 h 22 min

      Melons , c’est ainsi que la racaille pieds-noirs appelait les Algériens. En oubliant que les Allemands les traitaient de ratons., la seule viande que la guerre leur permettait était celle des rats chassés dans les caniveaux. Alors que les collabos ne manquaient de rien. En 1962 ces racistes ont quitté l’Algerie précipitamment une main devant une main derrière.

    Zenaty
    5 février 2025 - 19 h 18 min

    Fin de Partie… GAME OVER…. POUR L HISTOIRE DE LA France et De L ALGÉRIE IL FAUT UN ACCORD GLOBAL DE PAIX ENTRE DEUX GOUVERNEMENTS QUI PENSENT AU FUTUR. LE PASSÉ EST PASSÉ ON A RIEN EFFACÉ ÉCRIVONS UNE AUTRE HISTOIRE COMME L ALLEMAGNE ET LA FRANCE AVEC UNE RESPECT RECIPROQUE. POUR UN AVENIR SANS RACISME ET SANS FACHISMES….

      Dr Kelso
      6 février 2025 - 11 h 59 min

      @Zenaty
      ‘L’Allemagne a été jugée et condamnée et indemnise encore à ce jour pour ne citer que Nuremberg ….Un Détail De L’Histoire….

      Dr Kelso
      6 février 2025 - 12 h 00 min

      @Zenaty
      ‘L’Allemagne a été jugée et condamnée et indemnise encore à ce jour pour ne citer que Nuremberg ….Un Détail De L’Histoire….
      L’Allemagne a reconnu ses crimes ….Un Détail De L’Histoire….

        trastermac
        6 février 2025 - 12 h 32 min

        L’Allemagne a été vaincue et occupée par les forces alliées ,la France s’est retirée d’Algérie

          Luca
          6 février 2025 - 13 h 28 min

          En tout cas l’Allemagne n’a pas été vaincu par la france. Et ce même pays a perdu la guerre d’Algérie, et c’est normal vu le peuple que c’est

          L’Allemagne s’est retirée de la France
          9 février 2025 - 8 h 39 min

          La France n’a pas battu l’Allemagne
          L’Allemagne s’est retirée de la France

    Anonyme
    5 février 2025 - 16 h 36 min

    C’est bien d’avoir dépollué l’Algérie de Sansal. À Rome dans l’antiquité on donnait des types pareils comme casse-croûte pour les fauves. En France les fachos se sont calmés. Pour se faire pardonner Sansal devrait copier sur 500 ou 600 pages ligne après ligne, comme à l’école : « De grâce pardonnez-moi, j’ai trahi mon pays, mon père et ma pauvre mère » et publier ça en plusieurs volumes chez Gaston Galli-hmar.

    Chercheur qui cherche et qui trouve avec l'aide de Dieu, et très désolé pour les chercheurs qui ne trouvent pas.
    5 février 2025 - 16 h 18 min

    Les Algériens ne sont pas fâchés avec le peuple de France, les fâcheries et les vacheries appartiennent au domaine politique.Un monde à part où chaque diplomate s’imagine faire et refaire le monde. Dans le cas du patrimoine de l’Algérie si la France veut garder quelque souvenir que ce soit de sa longue colonisation de l’Algérie elle n’a qu’à faire la copie des objets et autres monuments archéologiques et rendre à l’Algérie les originaux qui seront conservés dans un grand édifice, comme la Grande poste d’Alger. Un lieu idéal, ouvert aux passants, central, fonctionnel. Les postiers s’installeront ailleurs. Les travaux de l’anthropologue AFB serviront de plateforme de travail. Les commissions composées de fils à papa et d’historiens amateurs étant à exclure. Amen.

    Anonyme
    5 février 2025 - 16 h 08 min

    Ni lettre ouverte ni lettre fermée. Il est temps de mettre de la distance entre les deux pays et s’en garder là.

    Celui qui trouve sans chercher alors que d'autres cherchent sans jamais rien trouver
    5 février 2025 - 15 h 58 min

    Les crânes ne sont pas exposés dans des vitrines, ni ailleurs. Ils sont dans les Réserves interdites au public. De meme que les stèles du Musée du Louvre.

    Anonyme
    5 février 2025 - 15 h 15 min

    Ce que les Algériens qui vivent en france devraient faire c’est d’aller au louvre en nombre et faire un sit in ( s’asseoir par-terre) devant l’endroit où se trouvent les crânes des Algériens et attirer l’attention de tous les touristes étranger qui visitent ce musée de M… sur les crânes de nos résistants exposé en vitrine cela serait déjà un pas!!

      kallif
      5 février 2025 - 16 h 34 min

      N’oubliez pas que nous ne sommes pas chez nous en France, évitons de donner des raisons aux Francais de nous détester, aux policiers de nous tabasser et aux juges de nous expulser

        Anonyme aussi
        8 février 2025 - 16 h 56 min

        Qui est chez lui en France? Les Lopez? Gonzales? Poniatovski? Et j’en passe. Les Francais de souche ils sont très peu et même ceux la sont mélangés. Et souvent ils se sont affublés de noms qui sonnent français à leur arrivée pour donner le change. Crois moi vous êtes chez vous aussi. Et si les algériens de france doivent toujours se comporter dignement c’est pour honorer leur pays d’origine non pour plaire à ces francais qui n’ont plus rien de français. Il suffit de vous organiser derrière ceux qui peuvent vous représenter d’une manière capable et investir les deux chambres pour que personne ne puisse plus vous manquer de respect ni vous expulser du pays ou beaucoup d’entre vous sont nés. Cessez de vous pourvoir de ces attitudes défaitistes.

    Lee Chung
    5 février 2025 - 14 h 17 min

    Je passe souvent devant le Louvre mais je n’ai jamais visité ce musée. J’irais peut être quand ils mettront Dieu dedans mais comme ils ne pourront jamais le faire……… Par contre ,au musée de la marine se trouve la lentille de Fresnel . La France c’est ça : des génies qui ont contribué au développement de l’humanité sans se salir les mains. Quant au Louvre c’est juste du décor, 1 piège pour touristes : le parc des princes 🙂. Le Coca Cola a 15 eur

    Luca
    5 février 2025 - 12 h 47 min

    Ce sont des terroristes, et l’Algérie ne négocie pas avec les terroristes. Elle les invite à la distanciation comme ils disent en france ahahahah ahahahah…., mais la nôtre sera réelle et responsable

      Ratcliff
      6 février 2025 - 6 h 13 min

      Luca que faites vous encore en France ,comment pouvez vous être heureux dans un pays que vous haïssez autant

        Luca
        6 février 2025 - 12 h 50 min

        Je met en garde ce pays contre les sectaires rn fn et mr macron,… Je mets en garde contre la secte faible et consanguine

    Raïss
    5 février 2025 - 12 h 36 min

    Pour la famille de racistes (Le Pen et Cie) des pieds noirs français, cette histoire n’a jamais existé et en plus ils sont convaincus par procuration de leur mythomanie qui est encore plus malsaine que leur judéité catholique.

    L’ALGÉRIE n’a plus de Temps a Perdre
    5 février 2025 - 11 h 57 min

    DÉPASSER les Polémiques stériles et les Postures de QUÉMANDEUR avec des interlocuteurs a l’Esprit Pollué par le RACISME par des AGENDAS de Politique INTERNE Française.
    .
    Avec la FRANCE , L’ALGÉRIE doit clairement exprimer ses EXIGENCES !
    Sinon
    L’ALGÉRIE n’a plus de Temps a Perdre
    Il est temps d’OUVRIR de nouvelles PERSPECTIVES avec des PAYS qui souhaitent BATIR l’AVENIR avec L’ALGÉRIE et l’AFRIQUE.
    .
    Basta ! désolé
    L’ALGÉRIE n’a plus de Temps a Perdre
    L’ALGÈRIE doit REFUSER de se laisser ENFERMER dans un DEBAT Franco-Français entre l’Oligarchie Française – L’Etat Profond et la Société Française
    .
    ==> Time to Move On !!

    Anonyme
    5 février 2025 - 11 h 24 min

    Vous pissez dans le sable, comme dit l adage algérien
    Il n’y a qu’une seule manière de récupérer notre histoire. Vous le savez bien mais vous continuez dans la masturbation morale

      Oui
      7 février 2025 - 15 h 00 min

      La réponse c’est le Développement et la Puissance.

    Dr Kelso
    5 février 2025 - 10 h 54 min

    Je reprends encore une ÉNIÈME fois @Anonyme 13/07/19 :
    Un raciste restera toujours un raciste.
    Il est temps pour nous Algériens de changer notre politique envers cette France pour le bien de l´Algérie.
    Une des priorités de la nouvelle république….est de régler le contentieux historique avec la France!
    La France devra ou pas demander pardon pour ces crimes, c est son affaire: on ne peut pas exiger de la grandeur de celui qui n´en a pas.
    Mais on doit obligatoirement exiger des réparations pour 132 années de crimes et d’exploitation de pillage.
    Sans omettre la guerre terroriste sioniste par procuration décennie noire.
    C’est meme une question d’estime de soi!

      Anonyme
      5 février 2025 - 12 h 30 min

      Et oui, quand j’entends nos dirigeants demander encore pardon pour unique réparation ça me rend malade.
      Nous payons tous pour votre information des millards à l’entité chaque année sans que personne ne s’en offusque.
      Pourquoi privez vous les algériens de leurs droits dans les réparations devant une attitude hautaine et insultante envers la reconnaissance de nos préjudices.
      Vos petits privilèges?
      Sachez qu’avec les réparations, nous aurons les moyens de vous acheter vous et votre corruption des appartements sur Mars.
      Un peu de respect et de dignité svp.
      Quand l’ennemi vous traite de la sorte c’est que vous devez déjà combattre le mal qui est en vous.
      Si les palestiniens sont dans la panade c’est déjà la faute de leurs frères (en attendant leurs tours)…

        Lyes Oukane
        5 février 2025 - 15 h 46 min

        @ Anonyme de 12h30

        Bonjour, non nos dirigeants ( lesquels ? surtout pas notre actuel président de la république ) ne demandent pas pardon à la France mais uniquement à cette dernière de reconnaître toutes les atrocités perpétrées à notre encontre .

        Si je me trompe, j’aimerais que tu me le confirmes afin d’être à jour .

        l’Algérie ne demande pas, non plus, une quelconque compensation financière comme solde de tous les griefs coloniaux que nous lui imputons à juste titre et preuves à l’appui .
        la France doit trainer son histoire malfaisante comme un bagnard trainait un boulet au pied .
        Trop facile de tout effacer par le fric. A chacun sa croix . .C’est mon avis .
        Nous avons assez d’amour propre pour ne pas mendier quelques oboles d’assassins reconnus comme tels par la grande majorité des 9 milliards d’âmes qui peuplent notre Terre .

        Cependant ,une aide matérielle et technique pour dépolluer notre Sahara des résidus radios actifs français serait appréciée par l’Algérie . Le pollueur nettoie sa m..de !

        Merci d’avoir pris le temps de me lire .

          Anonyme
          6 février 2025 - 11 h 16 min

          La plupart des posts sont à côté de la plaque. S’agit-il de trolls ou de bots pour faire dérailler les discussions?..mystère. Il fut un temps où j’utilisais personnellement des logiciels pour identifier le pays et le lieu d’origine des messages. Cela ne sert à rien, l’être humain ou ce qu’il en reste est comme ça, d’une nullité crasse et facilement manipulable. L’auteur ne quémande rien, il met à la portée des algériens lambda des sujets compliqués qu’il simplifie, pour ceux qui ne lisent pas de livres. Qui n’en achètent jamais. Des sujets qui les dépassent. Restent les aboiements chauvins hérités des Pieds-Noirs. L’homme nouveau en Algérie n’est pas encore né.
          Comment prouver que l’Algérie existait si tout le monde s’en fiche du patrimoine en vadrouille chez ceux qui prétendent avoir été nos maîtres ? Méritez de l’Algérie de vos ancêtres, vivez l’Algérie avec orgueil et fierté sinon ne vous plaignez pas et allez vous faire foutre.

      Chercheur qui trouve c'est tellement rare on en cherche
      5 février 2025 - 15 h 25 min

      Respects. L’auteur auquel il faut commencer par rendre hommage pour ses recherches, pour ses travaux, est le seul algérien à avoir fait les inventaires du patrimoine archéologique de l’Algérie, à partir de l’année 2009. Ces biens de l’Algérie cachés aux publics et hermétiquement clos dans les sous-sols et les réserves des musées, sont conservés au Muséum de Paris, au Louvre avec un passage obligé au British Museum de Londres, afin que les autorités algériennes, listes en main, sachent ce qu’il y a lieu de faire et ce qu’elles devraient faire, ici et maintenant. L’Algérie est le seul et unique pays anciennement colonisé par la France à avoir subi de pareilles déprédations. Un véritable génocide culturel.

        Anonyme
        5 février 2025 - 16 h 34 min

        C’est bien d’avoir dépollué l’Algérie de Sansal. À Rome dans l’antiquité on donnait des types pareils comme casse-croûte pour les fauves. En France les fachos se sont calmés. Pour se faire pardonner Sansal devrait copier sur 500 ou 600 pages ligne après ligne, comme à l’école : « De grâce pardonnez-moi, j’ai trahi mon pays, mon père et ma pauvre mère » et publier ça en plusieurs volumes chez Gaston Galli-hmar.

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