Voici pourquoi la ploutocratie française a monté une cabale contre l’Algérie
De Paris, Mrizek Sahraoui – Les relations entre l’Algérie et la France sont entrées dans une ère glaciaire. Rien, même pas l’ombre d’un petit signe n’indique qu’elles en sortiront tantôt. Ni à court, ni à moyen, ni même à long terme, en dépit du souhait de l’Algérie d’aller vers l’apaisement. Une attente clairement exprimée par le président Tebboune dans l’interview qu’il a accordée au journal français L’Opinion. La légitime aspiration du président algérien de voir les relations entre les deux pays se normaliser ne suffira pas. Elle se heurte, hélas, à un paquet de raisons plaidant en faveur d’une rupture définitive.
L’Algérie est, en effet, arrivée à une telle situation qu’elle doit, dans son intérêt, envisager sérieusement de tourner le dos à la France. Non pas qu’elle le ferait de gaieté de cœur – la longue histoire commune, les liens économiques, la proximité géographique, la présence en nombre d’émigrés algériens partis bâtir la France, fruit amer de la colonisation, sont normalement autant d’éléments qui contre-indiquent une telle démarche radicale –, mais parce qu’elle se voit contrainte par un régime désormais entre les mains de chauffeurs de salles de rédaction et d’amuseurs de galerie. Des hommes de paille qui aiment les paillettes, lesquels se soucient moins des intérêts vitaux de leur pays que de leur avenir politique qu’ils espèrent préparer sur le dos de leur voisin du Sud.
Les raisons de cette dégradation des relations franco-algériennes sont multiples, toutes relevant du comportement incorrigible du régime ploutocratique macroniste. Un régime qui fait tout pour que les rapports avec l’Algérie soient fondés non pas sur le respect mutuel, à travers un dialogue bilatéral, une réelle volonté de donner corps à une véritable construction et une sérieuse transmission mémorielle, mais construits avec la velléité d’installer un insupportable paternalisme au moment où tous les pays se démènent et font tout ce qui est en leur pouvoir afin de s’affranchir des tutelles et des carcans anciens.
L’autre souci est qu’une majeure partie des élites politiques françaises et des tenants des médias lourds, tous des oligarques partageant une même idée de la France, idée faussement patriote, bassement mercantiliste, totalement opportuniste, cette caste irresponsable, donc, est restée coincée dans la prétendue grandeur passée de la France. Dans le déni total, elle ne voit ni l’évolution du monde ni le déclin de leur pays largement entamé. A l’effet de justifier leur incurie, la vacuité de leurs projets politiques pour la France, leur incapacité à répondre aux préoccupations citoyennes, rien de mieux que de monter une cabale contre l’Algérie, une cabale perfide, hystérique et sans fondement. Cette fois, les lignes rouges sont allégrement franchies.
Cependant, outre cette cabale, les attaques jamais égalées, la vaine tentation d’humilier l’Algérie, les menaces brandies tout aussi stupides qu’inefficaces, et les insultes, venant de la droite et de l’extrême-droite, à sa tête le voyou des Alpes Maritimes, la raison principale qui pèsera véritablement sur ce que sera l’avenir des relations franco-algériennes vient du fait que la France se dirige droit vers une grande, une très grande instabilité politique.
Voire une guerre civile, car l’arrivée du Rassemblement national (RN) au pouvoir ne fait plus aucun doute. Emmanuel Macron, l’homme qui a, tout au long de son règne, enfilé les promesses comme des perles, démoli, c’est peu dire, les partis traditionnels de gouvernement, fracturé, divisé le peuple français, pavé le boulevard vers le palais de l’Elysée au parti raciste et xénophobe. En 2027, et peut-être même avant cette échéance électorale fatidique pour la France, au regard de la situation politique actuelle vacillante, rien ne s’opposera à la victoire du RN à qui Macron remettra les clés de l’Elysée, comme le fit Paul Von Hindenburg à un certain Adolf Hitler. Si Emmanuel Macron doit attendre ce jour-là pour connaître enfin le vrai sens du mot déshonneur, l’Algérie, elle, a d’ores et déjà une idée très claire de la nature des relations qu’elle devra entretenir avec les héritiers des tortionnaires de ses valeureux fils.
Des héritiers de tortionnaires très agités en ce moment, à qui l’Algérie tient à rappeler s’ils viennent à l’oublier que l’accord de 1968, vide, n’a bénéficié à aucun Algérien depuis bien longtemps. Mais si l’Algérie y tient, c’est parce que celui-ci a une puissante portée symbolique : cet accord du 27 décembre 1968 se veut la preuve, parmi d’autres bien sûr, de ce que fut la colonisation : un crime contre l’humanité.
Voilà pourquoi.
M. S.
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