Comment l’ambassadeur de France en Algérie s’échine à recoller les morceaux
Par Abdelkader S. – L’ambassade de France à Alger multiplie les communiqués informatifs sur des sujets abordés à tirelarigot par les médias français stipendiés et la vingtaine de clairons de l’extrême-droite, assumée ou déguisée, par lesquels ces derniers essayent de manipuler l’opinion publique française dans l’hypothétique espoir de créer un climat de haine envers les Algériens.
Après avoir rendu publics les chiffres des supposées aides au développement, corrigeant la compagne d’Eric Zemmour, l’innommable Sarah Knafo, qui a surenchéri en portant ses statistiques farfelues à plus d’un milliard d’euros – il s’est avéré qu’il s’agit ni plus ni moins d’une somme dérisoire dédiée aux bourses au profit de quelques dizaines d’étudiants –, l’ambassade de France vient de diffuser un communiqué, ce dimanche, à travers lequel elle reprend le nombre de visas délivrés aux Algériens en 2024. La représentation diplomatique française n’a fait que relayer les données du ministère français de l’Intérieur, selon lesquelles un peu plus de 250 000 visas ont été accordés à nos concitoyens l’année dernière, soit une augmentation de 19,3% par rapport à l’année précédente.
Cette propension de l’ambassade de France à Alger à communiquer à contre-courant du discours distillé en France par des cercles politiques et médiatiques hostiles à l’Algérie, met à nu une guerre intestine qui met aux prises différentes institutions officielles françaises. Les désaccords sont apparus dès le début de l’exacerbation de la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, lorsque la justice a donné tort au remuant ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a trouvé dans son comportement inamical envers notre pays un marchepied pour se hisser dans les sondages au détriment du président Macron, de plus en plus impopulaire. Cette querelle de chapelle entre les places Beauvau et Vendôme a été confirmée dans l’entretien que Retailleau a accordé au Journal Du Dimanche. Ce dernier a carrément suggéré que les préfets soient habilités à refuser l’exécution des verdicts des juges.
Une guerre sourde fait également rage entre le ministère de l’Intérieur, tombé entre les mains de l’homme lige du Rassemblement national, et le Quai d’Orsay qui tente tant bien que mal de pousser à la désescalade, accusant même le ministre de l’Intérieur d’outrepasser ses prérogatives et d’empiéter sur celles du ministère des Affaires étrangères, en ayant décidé d’expulser un ressortissant algérien sans se conformer aux règles diplomatiques d’usage. Jean-Noël Barrot a également dépêché à Alger le patron de la DGSE, le service de l’action extérieure relevant de ses structures.
En insistant sur le fait que c’est à partir des renseignements fournis par le ministère de l’Intérieur que l’ambassade de France à Alger a répercuté le nombre de visas établis pour les Algériens durant l’année qui vient de s’écouler, le Quai d’Orsay veut démontrer que non seulement Bruno Retailleau brasse du vent, mais qu’en gesticulant ainsi de façon fébrile dans les colonnes des journaux et sur les plateaux de télévision, il ne représente que sa petite personne.
A. S.
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