Projet du gazoduc TSGP : signature d’importants accords lors de la 4e réunion ministérielle d’Alger
La signature d’importants accords relatifs au projet du gazoduc transsaharien (TSGP), mardi à Alger, à l’issue de la 4e réunion ministérielle tripartite de suivi du projet, constitue un tournant décisif dans le processus engagé par les trois pays concernés (Algérie, Nigeria, Niger) en vue de réaliser cette infrastructure d’intégration régionale de portée internationale avec des retombées multidimensionnelles.
Cette 4e réunion ministérielle du comité de pilotage du projet du TSGP, réunissant les ministres de l’Energie et du Pétrole des trois pays africains, a été couronnée par la signature d’importants accords devant accélérer la cadence de réalisation de ce gazoduc, sur lequel misent les trois pays au vu de ses multiples retombées socio-économiques.
Il s’agit d’un accord de mise à jour de l’étude de faisabilité du projet, signé par le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, le ministre d’Etat chargé des Ressources pétrolières du Nigeria, Ekperikpe Ekpo et le ministre du Pétrole du Niger, Sahabi Oumarou.
Il est question aussi d’un contrat de compensation et d’un accord de non-divulgation (NDA), signés, quant à eux, par les PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, le vice-président exécutif du gaz, de l’électricité et de l’énergie nouvelle de la compagnie nigériane (NNPC LTD), Olalekan Ogunleye et le directeur général de la Société nigérienne du pétrole (SONIDEP), Ali Seibou.
La signature de ces accords survient après le Mémorandum d’entente signé lors de la 3e réunion ministérielle tripartite, tenue à Alger le 28 juillet 2022, et dans lequel les trois parties avaient réaffirmé leur engagement à poursuivre la coordination et l’action commune pour la réalisation de ce projet.
Cette coordination a abouti mardi à la conclusion de ces accords, considérée par M. Arkab, de «progrès notable», en assurant que «la mise à jour de l’étude de faisabilité permettra de définir les moyens nécessaires pour accélérer la réalisation de ce projet important dans un délai raisonnable et à des coûts concurrentiels».
A travers cette nouvelle démarche entreprise, les trois pays s’engagent désormais dans le processus de concrétisation de ce projet névralgique, qui devra conférer au continent une place centrale sur le marché mondial de l’énergie.
Il s’agit d’une infrastructure régionale devant permettre l’exportation du gaz naturel africain vers les marchés internationaux, de soutenir le développement économique régional, de contribuer à la sécurité énergétique mondiale, ainsi qu’à la création d’emplois et de conditions de vie enviables des populations locales.
Une œuvre africaine majeure
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait d’ailleurs qualifié ce projet «d’œuvre africaine majeure», assurant que l’Algérie était aussi prête à approvisionner l’Afrique en électricité et de lancer des projets de voies ferrées reliant les pays africains au bassin méditerranéen.
S’inscrivant dans le cadre du «Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)», ce projet est appelé, donc, à conforter la place du continent africain en tant que principal fournisseur d’énergie au niveau mondial.
Le TSGP relie les trois pays sur un tracé dépassant les 4 000 km, dont il ne reste en réalité à construire que 1 800 km de son tracé, principalement au Niger. Ce projet bénéficie ainsi de toutes les opportunités offertes par l’Algérie en matière d’infrastructures existantes, notamment son réseau de transport, les complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures de pétrochimie, ainsi que sa position géographique proche des marchés de gaz internationaux.
Il est question, d’après de nombreux experts, d’une importante opportunité à saisir par les trois pays, d’autant plus que les coûts et les délais de réalisation ont été estimés et considérés comme les plus compétitifs.
Ce projet «n’est pas simplement une infrastructure, mais une vision commune pour un avenir prospère», a souligné mardi Arkab, en faisant observer que le TSGP reflétait aussi «l’ambition commune de construire une passerelle stratégique entre l’Afrique et le monde».
La réalisation de cet objectif exige, donc, d’accélérer la cadence d’exécution par la levée des entraves techniques et financières, de renforcer la coordination entre les pays concernés et d’assurer le financement via des partenariats avec des institutions financières internationales et des sociétés leaders dans le secteur de l’énergie, en sus de renforcer la sécurité et la stabilité autour du circuit du gazoduc pour assurer une exécution fluide du projet.
En matière de compétences, les entreprises des trois pays disposent de ressources nécessaires pour mener à bien le projet, notamment au niveau de Sonatrach qui dispose d’un réseau de transport des hydrocarbures s’étendant sur 22 000 km et des filiales chargées de la maintenance et des travaux de transport des canalisations.
De l’avis des experts, le projet de gazoduc transsaharien est l’un des projets énergétiques les plus importants en Afrique et qui va changer carrément la carte énergétique continentale et mondiale.
R.E.