Victoires diplomatiques de l’Algérie : ces deux têtes qui vont tomber au Maroc
Par Kamel M. – Les victoires écrasantes et successives enregistrées par l’Algérie à l’Union africaine face à un Maroc qui (re)découvre sa véritable taille de nain au sein de l’organisation panafricaine, ont provoqué un séisme politique et médiatique dans le pays. En effet, alors que les Marocains s’interrogent sur le sort de leur roi, absent des radars depuis plusieurs semaines, le camouflet infligé par le voisin de l’Est a achevé de fragiliser le Makhzen. La confusion est telle au Maroc qu’un média connu pour avoir une large audience et être proche du pouvoir, a annoncé le décès de Mohammed VI avant de retirer l’information sur injonction des services secrets.
C’est dans ce brouillard total qu’est intervenu l’échec cuisant du binôme Nasser Bourita, le remuant infécond ministre des Affaires étrangères, et Yassine Mansouri, le patron de la DGED, une sorte de sous-direction de la DGSE française au Maroc. Les «analystes» marocains qui infestent les réseaux sociaux, jusque-là admiratifs des «triomphes retentissants» de la diplomatie marocaine, se sont, d’un seul coup, retournés contre celui dont ils vantaient les mérites la veille. Bourita et Mansouri sont accusés d’avoir mal géré le dossier de la candidature marocaine à la présidence de la Commission et du Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine.
Les deux hommes se sont adonnés à un jeu d’alliances moyennant échange de bons procédés avec l’Egypte et corruption avec deux ou trois Etats africains pauvres. Or, l’Egypte, qui se trouve dans une situation difficile depuis que le président américain menace de déporter les populations de Gaza vers le Sinaï et qui mène une guerre de l’eau contre l’Ethiopie, a besoin de l’appui de la puissante Algérie dans les conflits qui s’annoncent avec Israël et ce pays africain adossé au régime de Tel-Aviv. Dans le même temps, le retrait de la candidature libyenne et son vote en faveur de l’Algérie a confirmé le poids de cette dernière dans la région, face à un Maroc surendetté et impuissant car soumis au diktat de ses bailleurs de fonds.
La double défaite du Maroc a allumé la mèche d’une guerre sourde entre les services secrets d’Abdellatif Hammouchi et ceux de Yassine Mansouri. Le premier a actionné ses relais médiatiques pour tirer à boulets rouges sur son rival de l’action extérieure et sur Nasser Bourita, dont ils réclament le limogeage et la reddition de comptes suite à cette bérézina. Mais l’absence du roi et la guerre de succession qui fait rage au sein du palais font que la crise intérieure qui secoue le royaume relègue au second plan les affaires internationales, lesquelles seront mises entre parenthèses tant qu’André Azoulay, le gouverneur général du Maroc, et Emmanuel Macron ne remettront pas de l’ordre dans la demeure marocaine en feu, qui menace de s’effondrer à tout moment.
Pendant que le Maroc coule, l’Algérie avance à grands pas vers la candidature à un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, aux côtés d’un autre colosse du continent : l’Afrique du Sud. L’écart entre l’immense Algérie et le petit Maroc se creuse, en dépit des vains efforts de la France de faire de son lilliputien protectorat un géant en carton-pâte à son image.
K. M.
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