L’Algérie renvoie un Algérien expulsé et assène une seconde gifle à Retailleau
Par Nabil D. – Les autorités aéroportuaires algériennes ont refusé d’accueillir un ressortissant algérien expulsé de France, faute de laissez-passer consulaire, indiquent des médias français. L’Algérie exige désormais ce document, même si la personne visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est détentrice d’une pièce d’identité valide, tant les trafics de documents sont légion en France.
Bruno Retailleau et sa police semblent ne pas avoir retenu la leçon du précédent Doualemn qui s’est vu refuser l’entrée sur le territoire national en raison de la violation flagrante de la loi par le gouvernement français, qui s’est empressé d’embarquer ce youtubeur algérien dans un avion à destination de l’Algérie, alors que son procès allait se tenir quelques semaines plus tard.
Le locataire de la place Beauvau est désormais isolé. A force d’avoir fait preuve de zèle dans son activisme anti-algérien, il a fini par se retrouver seul, lâché par ses collègues du gouvernement et par la majeure partie de la classe politique française, qui ont compris les raisons inavouées de ses décisions contraires aux lois et aux accords bilatéraux en vigueur.
Bruno Retailleau s’est plaint de ce que ses propositions pour répondre à «l’humiliation de la France par l’Algérie» n’aient pas été adoptées et de parler dans le vide, puisque rien n’a été fait, selon lui, pour renverser la vapeur et «faire payer» à l’Algérie son «insoumission». Or, au lieu d’une réaction française, ce sont les autorités algériennes qui ont asséné une seconde gifle au tonitruant remplaçant de Gérald Darmanin, en refusant le fait accompli et en revoyant le ressortissant algérien expulsé, de l’aéroport d’Oran vers la France, dans le même avion qui l’a ramené.
Ce nouvel épisode dans la crise qui secoue les relations entre Alger et Paris pourrait valoir son poste à Bruno Retailleau, qui a admis faire cavalier seul et être devenu la cible unique des médias algériens. Il est désormais clair qu’une des clés pour permettre une désescalade est le limogeage de ce vassal du Rassemblement national, sans le départ duquel il n’y a aucune chance d’aboutir à une baisse de la tension dans les relations tumultueuses entre les deux pays. Une baisse et non pas une fin, puisque l’Algérie a été claire dans son communiqué annonçant le retrait de son ambassadeur à Paris : il n’y aura pas de retour à la normale tant qu’Emmanuel Macron occupera encore le palais de l’Elysée.
N. D.
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