Voici pourquoi les menaces de Bayrou contre l’Algérie sont des paroles en l’air
Par Karim B. – Le Premier ministre français a eu la gorge sèche, cherchant frénétiquement et son verre d’eau et ses mots, lorsque, dans sa conférence de presse animée au sortir du conseil interministériel consacré à l’immigration – en réalité à l’Algérie –, il est arrivé au chapitre algéro-français. Rien de bien surprenant dans le discours de François Bayrou, encadré de façon serrée par son ministre de l’Intérieur qui jouait le rôle de souffleur de théâtre, dans ce vaudeville qui ferait pâlir de jalousie jusque Molière, le père du quatrième art français, dévoyé par les ménestrels politiques parisiens contemporains.
L’illégitime pensionnaire de Matignon, qui a échappé à la censure de justesse, grâce au sursis du Rassemblement national, donne au gouvernement algérien quatre à six semaines, dit-il, histoire de voir s’il reviendra sur le droit chemin et exécutera les injonctions de la France d’accepter bon gré mal gré ceux parmi nos ressortissants dont la conduite ne plaît pas au très ambition et très remuant Bruno Retailleau, qui compte bien se servir des Algériens comme marchepied pour entrer à l’Elysée. C’est donc un ultimatum que le Premier ministre d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen a lancé à l’Algérie, avant, a-t-il averti, de dénoncer l’accord de 1968 qui, a-t-il galéjé, «offre d’énormes avantages aux Algériens» (sic).
Dans le collimateur du gouvernement d’extrême-droite française déguisé, les «dignitaires du régime algérien» disposant de passeports diplomatiques, qui ne jouiront plus des facilitations que leur offre l’ancien Etat colonial. Premier mensonge éhonté du gifleur d’enfants, puisque les autorités algériennes ont donné ordre à tous les officiels algériens, en fonction ou à la retraite, de ne plus se rendre dans l’Hexagone pour quelque raison que ce soit. Les hauts responsables dont les enfants étudiaient en France ont été retirés des universités françaises et inscrits dans d’autres pays ou rapatriés.
Dans le même registre, les médias français aux ordres ont indiqué que la France allait établir des visas pour les récitateurs du Coran qui seraient envoyés par l’Algérie durant ce mois sacré de Ramadhan. Or, des sources informées ont assuré à notre site que le ministère des Affaires religieuses n’a déposé aucune demande dans ce sens auprès du consulat de France à Alger. Cette désinformation est assurément préméditée pour faire accroire à une dualité de l’Algérie, dont la position ferme à l’égard de la France ne serait qu’un simulacre, pendant qu’en catimini, elle continuerait de fricoter en douce avec l’exécrable macronie.
François Bayrou et son équipe présentent des signes de surdité, en ce que le président Tebboune a lui-même affirmé que l’accord de 1968 «est une coquille vide», invitant indirectement la partie française à le résilier, sans que cela ait quelque retombée sur la situation des Algériens établis en France ou demandeurs de visas. Ce traité bilatéral a cessé d’être appliqué dès les premières années de son entrée en vigueur, en raison de la vague de racisme inouïe qui accablait nos compatriotes, un racisme si intense qu’il avait donné lieu à de nombreuses manifestations réprimées dans le sang par les légataires de Maurice Papon. L’Algérie ne veut pas être l’initiatrice de l’incinération de cet accord mort-né et, intelligemment, fait porter cette responsabilité aux Français.
Hormis l’ordre intimé aux responsables algériens de bouder la destination française, le ministre de la Santé a clairement fait savoir que c’en était fini des soins en France pour les Algériens ,et que les malades ne pouvant pas être soignés sur place allaient être transférés dans d’autres pays autrement plus respectueux, comme l’Italie, l’Allemagne et la Turquie. Mieux, la médecine ayant connu une grande évolution en Algérie, les transferts à l’étranger devraient cesser dès cette année.
François Bayrou ne pouvait évidemment pas finir son intervention sans citer l’agent Boualem Sansal, qu’il a vieilli de cinq ans, soit par ignorance de la date de naissance de ce – pourtant – «très grand écrivain». «Il lui a été exigé de changer d’avocat à cause de son origine», a-t-il allégué, alors que le bâtonnier d’Alger, Maître Mohamed Baghdadi, vient tout juste de démentir catégoriquement qu’une telle demande ait été faite au prévenu, qui bénéficie des soins médicaux appropriés à l’hôpital Mustapha d’Alger.
Enfin, le successeur de François Barnier, lui-même successeur d’Elisabeth Borne, à qui il a, dans un sentiment de grande solitude, demandé de se rapprocher du pupitre, a indiqué qu’il adresserait une liste de ressortissants algériens indésirables, dont il voudrait qu’Alger les reprenne, en guise de test de bonne foi. La réponse de l’Algérie est connue d’avance : c’est non, tant que, dans le colis que Bayrou compte retourner à l’envoyeur, il n’y aura pas les terroristes du MAK et de Rachad, et les mercenaires chaperonnés par la DGSE, toute cette racaille étant réclamée par la justice algérienne.
K. B.
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