Grande sera la désillusion de Bruno Retailleau face à une Algérie plus ferme que jamais

Bruno Retailleau
Bruno Retailleau quittera le gouvernement la queue entre les jambes. D. R.

Par Saad Laanani(*) – Depuis des années, nous entendons les détracteurs de l’Algérie au sein du gouvernement français ou au sein de la classe politique nommer l’Etat algérien de «régime», alors que ce terme a une connotation péjorative, puisqu’il suggère un pouvoir algérien autoritaire ou peu démocratique.

En tant que représentant de l’Algérie, je vais enseigner à nos détracteurs et ennemis l’appellation officielle depuis 1962 : «République algérienne démocratique et populaire», qui désigne l’ensemble des institutions et des pratiques de gouvernement de mon pays et non pas «régime».

Après 130 ans d’une colonisation meurtrière, 8 ans de guerre de libération et une indépendance acquise au prix le plus fort, le peuple algérien et ses représentants ont donné le nom «République algérienne démocratique et populaire» pour souligner la volonté de fonder l’Etat sur des principes de démocratie et d’inclusion populaire.

En politique, le mot «régime» peut être neutre lorsqu’il désigne simplement un système politique. Cependant, dans l’usage courant chez l’extrême-droite et ses alliés de droite, il est fréquemment employé pour désigner un Etat algérien «voyou», «autoritaire» et «illégitime». A mes yeux, utiliser le terme «régime» pour qualifier l’Algérie revient, dans ce second sens, à contester la légitimité démocratique et populaire que le pays revendique officiellement.

Depuis plus de 50 ans, l’usage officiel de «République algérienne démocratique et populaire» a pour but de mettre en avant des valeurs de souveraineté, de démocratie et de participation populaire.

Par ailleurs, ce choix de nom reflète avant tout une aspiration à se présenter comme un Etat fondé sur des principes démocratiques, même si, comme dans tout pays, le débat sur la réalité effective de ces principes demeure.

Dans le discours public et politique français, qualifier l’Algérie de «régime» est une véritable négation de l’aspect institutionnel et idéalement démocratique du système algérien.

Le comble pour les Algériens est de voir les dirigeants français et les leaders politiques réduire à une simple critique la complexité du système politique algérien, surtout lorsque l’on observe l’état de délitement des institutions françaises.

Entre corruptions des élites, déviances et dérives autocratiques, capharnaüm à l’Assemblée nationale, illégitimité d’un gouvernement qui n’est pas issu de suffrage populaire et un pays bouté hors du continent africain et isolé en Europe, je crois que certains devraient penser à s’occuper de l’état de leur pays avant de s’ingérer dans celui de leurs voisins, particulièrement l’Algérie.

Si Bruno Retailleau pense pouvoir tirer un avantage de salir l’Algérie en la traitant de «régime», dans le cadre des élections internes du parti LR, toutefois, il se rendra compte qu’il n’y aura aucun avantage à tirer lorsque son ultimatum de six semaines arrivera à échéance et que l’Algérie continuera à faire preuve de la même fermeté.

Tahia El-Djazaïr ! Un cri de combat qui devint un chant de victoire dans toute l’Algérie libérée.

Longue vie à la République populaire et démocratique d’Algérie.

S. L.

(*) Député, représentant de la communauté algérienne de France, membre de la Commission des affaires étrangères et de la coopération à l’APN.

Comment (11)

    La France rattrapée par son passé
    5 mars 2025 - 15 h 43 min

    Le problème de la politique francaise c’est une historique de magouilles politiques, corruptions, coups d’État, conflits, le soutien aux autocrates et aux oligarques sur le pillage des ressources des peuples africains.
    La Chine a remplacé la france en tant que premier partenaire commercial des pays africains, dont l’Algérie.
    Plus récemment, d’autres pays ont développé des liens plus étroits avec la Russie en matière de commerce et de sécurité. Tandis que d’autres pays africains ont ordonné à fafa de se retirer complement et Allez-dehors! La majorite des pays africains se sont depuis rapprochés de la Chine et de la Russie, les nouvelles grandes puissances rivales qui inquiètent fafa.
    Bref, nos peuples africains n’ont pas besoin de la tutelle russe ou chinoise pour se faire une idée de la france: nous connaissons notre histoire.
    Hier nous pleurions nos familles massacrées par les criminels de l’OAS et les soldats coloniaux, aujourd’hui nous assistons à la mort lente de la france sur le sol africain.
    Plutôt que d’intimider l’Algérie ou d’insulter les pays africains, les décideurs français, rotelleau & Co., devraient chercher à comprendre comment les dernières années, voire davantage, ont conduit à la situation actuelle.

    Mohamed El Maadi
    5 mars 2025 - 13 h 50 min

    Ah, les donneurs de leçons en costume-cravate, qui tremblent devant leurs propres manifestants mais osent juger une nation qu’ils n’ont jamais digéré de voir libre ! Touchant de voir ces champions de la « démocratie à la française » – entre deux grèves et un 49.3 – nous expliquer la gouvernance depuis leurs beaux quartiers en flammes. Peut-être devraient-ils s’inquiéter de leur propre « régime » qui s’effrite comme un vieux camembert périmé. Pendant qu’ils s’égosillent sur notre système, leur république modèle se transforme en monarchie présidentielle au bord de l’implosion. Pathétique spectacle que ces élites déconnectées, incapables de maintenir l’ordre chez elles mais expertes pour distribuer des bons points aux autres. Continuez donc à gesticuler, messieurs les déclinants – votre mépris n’est que le râle de votre propre agonie.

    Zizou
    5 mars 2025 - 13 h 00 min

    Tout à fait d’accord avec brahms, laissons les français dénoncer les accords avec l’Algérie de façon unilatéral, ça nous permettra de foutre TOTAL dehors de la même manière sans rien leur devoir et récupérer nos richesses. Ce contrat signé sous l’ere bouteflika c’est une honte.

    Lyes Oukane
    5 mars 2025 - 9 h 04 min

    Oui c’est bien RADP ( République Algérienne Démocratique et Populaire ) je suis bien d’accord avec vous mais, aussi, c’est 132 ans et non 130 ans qu’a duré la colonisation . 2 ans de guerre, de sang ,de pleurs et de morts ca ne s’efface pas comme on arrondi une pesée de pois chiches au marché .
    Jamais je n’ai entendu  » la guerre de 39 – 43 « , eux ils n’escamotent pas, ils n’effacent rien et ils ont bien raison. Même ma boulangère me dit  » il manque 5 centimes  » quand je me trompe pour payer ma baguette sinon, je repars sans mon pain. Alors,730 jours qui passent à la trappe, comme ca, par manque de rigueur je n’en peux plus. Que ca vienne d’un sénateur ( c’est grave ! ) ou d’un marchand de zlabia on ne doit pas oublier. Ca me met hors de moi.
    Monsieur ,on ne peut demander de la rigueur aux autres quand nous même en manquons .

      Anonyme
      5 mars 2025 - 12 h 06 min

      Bien dit.

      Anonyme
      5 mars 2025 - 14 h 34 min

      Très bonne remarque, moi aussi ça me mets hors de moi de voir ces approximations partout. Hier en faisant mes courses dans une supérettes à Annaba le caissier en me rendant la monnaie me dit : « je ne peux pas vous rendre 5 dinars » d’un air normal. Et c’est tous les commerçants qui se comportent de cette façon.

    DZ
    5 mars 2025 - 8 h 22 min

    ROTAYO PENSE IMPRESSIONNER LES ALGERIENS AVEC SES MENACES

    Dr Kelso
    5 mars 2025 - 8 h 14 min

    La France n’est pas le centre de l’univers, faux problème faux débat problème franco-français
    Ce ne sont pas les partenariats win win et dans le respect mutuel qui manquent en Algérie.
    Gloire à nos martyrs !
    Allah Yarham EL CHOUHADAS AL ABRAR
    TAHIA EL-DJAZAÏR

    Brahms
    5 mars 2025 - 8 h 08 min

    C’est un foutriquet qui veut jouer au coq de la basse cour,

    Il faut donc déplumer ce petit coq en dégageant TOTAL d’Algérie (annulation du contrat) pour corrupteur/corrompu en trouvant les liens de preuves et ça s’annulera très vite devant la justice.

    En suite, l’Algérie réclamera les indus avantages accordés aux 02 parties et le tour sera joué.
    Il faut juste de la volonté et du courage.

    En tous les cas, on ne peut pas donner 250 milliards d’euros à TOTAL qui a payé pour 04 milliards d’€ sur le gisement de Berkine, il y a un non sens absolu, quel est l’intérêt de faire ça ?

    La marge financière accordée est trop importante sachant le DZ est discriminé à toutes les sauces donc quand on n’aime le DZ, on ne prend pas ses richesses naturelles, que la France s’oriente vers d’autres pays comme le Maroc, l’Espagne, Israël pour pomper là-bas mais pas chez nous.

    Anonyme
    5 mars 2025 - 8 h 03 min

    retayo comme un petit élève de maternelle qui cherche son tour de chef au milieu des autres et qui n’arrive pas à l’avoir , alors il vocifère bestialement en essayant tous les cris possible sans succès, sa mère ne lui a pas appris les bonnes manières

    Anonyme
    5 mars 2025 - 7 h 57 min

    The French will surrender like they always do 😂

    https://m.youtube.com/watch?v=HdrW7kuDcmI

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