Les services secrets algériens ferment les vannes du renseignement à la DGSI

Céline Berthon
Céline Berthon, patronne de la DGSI française. D. R.

Par Kamel M. – La patronne de la Direction générale de la sécurité intérieure française (DGSI) a admis, ce mercredi matin, dans un entretien à France Info, que la coopération avec les services de sécurité algériens était «réduite à sa plus simple expression». La situation est telle que Céline Berthon a souhaité une «issue rapide» à l’état actuel des relations entre Alger et Paris. «La coopération sécuritaire entre les deux pays est difficile», a-t-elle insisté, en précisant qu’«aujourd’hui, les orientations politiques pèsent beaucoup sur ce que les services peuvent faire ou pas en Algérie».

Les services de renseignement algériens sont reconnus pour leur grande maîtrise des dossiers sensibles, notamment ceux liés à la nébuleuse terroriste islamiste, très active au Sahel et dont les ramifications s’étendent jusqu’en Europe. Durant la décennie noire en Algérie, l’ex-DRS, le Département du renseignement et de la sécurité, entretenait d’excellentes relations avec l’ex-DST, la Direction de la sécurité du territoire, mais devait faire face aux manœuvres hostiles de la DGSE, le service de l’action extérieure qui relayait les tentatives de déstabilisation menées par le pouvoir politique, conduit par l’inamical Parti socialiste à l’époque.

Il aura fallu l’avènement de la droite au pouvoir pour que les choses changent et que les autorités françaises se départissent de leurs relations avec les groupes islamistes armés, qui étaient entretenus et soutenus par le régime de François Mitterrand. Les attentats du métro Saint-Michel, au milieu des années 1990, avaient poussé le ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, à sévir contre la mouvance islamiste qui s’était implantée en France grâce à la complicité du gouvernement socialiste. Ce dernier avait ouvert les portes de l’Hexagone aux extrémistes du parti intégriste du FIS, au lendemain de l’interruption du processus électoral qui avait sauvé l’Algérie de l’instauration d’un régime théocratique calqué sur l’Afghanistan, avec la bénédiction du prédécesseur de Jacques Chirac.

Des sources informées ont indiqué à notre site que la DST était gangrénée par les nostalgiques de l’Algérie française, avant qu’une nouvelle direction eût fait changer de cap à ce service en charge du contre-espionnage, dont les officiers étaient mus par une haine anti-algérienne viscérale. Les choses ont alors connu une évolution positive à partir de 1982, pour sceller une coopération bénéfique avec la Sécurité militaire (SM), puis avec la DGPS, la Direction générale de la prévention et de la sécurité, qui sera dissoute en 1990 et remplacée par le DRS.

Dans la lutte contre le terrorisme islamiste, les services secrets algériens font partie des meilleurs au monde, en raison de l’immense expérience acquise durant les années 1990 et l’extraordinaire adaptation rapide à la situation au lendemain de l’irruption de la violence intégriste, qui avait débuté au milieu des années 1980 et s’était aggravée avec le retour des Algériens qui étaient partis en Afghanistan pour y mener le «djihad», endoctrinés par les prédicateurs salafistes du Moyen-Orient et du Golfe.

L’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, a eu raison de rappeler, dans une récente conférence animée aux Etats-Unis, que les satellites et les moyens technologiques les plus sophistiqués ne pouvaient en aucun remplacer la maîtrise du terrain et les services de renseignement algériens ont cette capacité que ni la DGSE, ni la CIA, ni aucun autre service occidental ne détient dans le Sahel. «Il faut connaître les gens – les tribus et toutes les interactions entre elles –, il faut disposer d’une information humaine», a-t-il fait remarquer, à juste titre, devant un parterre de journalistes américains.

K. M.

Comment (3)

    Dr Kelso
    12 mars 2025 - 17 h 24 min

    Perfect ! Well done !
    On ne négocie pas avec les terroristes principe fondamental Algérien.

    Brahms
    12 mars 2025 - 17 h 06 min

    Partez pour toujours, vous n’apportez que des soucis à l’Algérie.

    Les problèmes de la France et de son insécurité viennent essentiellement du trafic de stupéfiants du Maroc qui inonde la France depuis des décennies alors après, c’est très facile d’essuyer le couteau sale sur le DZ.

    Ensuite, la France joue au yoyo avec le Maroc en le surendettant d’où la captation du Sahara occidental pour payer l’ardoise française de 40 milliards d’€. La France tient le Maroc par la dette et les intérêts à payer.

    Prenez votre entreprise TOTAL et foutez le camp, vous et votre culture, on peut remplacer la France par les USA, Donald Trump viendrait rapidement avec FORD et avant la croissance et le développement.

    La France voudrait maintenant.piller l’Algérie avec ses multinationales et ses harkis de service.

    Pour finir, Madame, si vous avez peur des terroristes, il faut aller chez les bédouins de la bédouinerie,
    ce sont eux qui financent la casse de certains pays et empêchent ensuite l’intégration économique

    Anonyme
    12 mars 2025 - 15 h 59 min

    Ben voilà. Nous autres sommes plus fort au bras de fer.
    Ne dit-on pas: Tel est pris qui croyait prendre.
    Et chez nous on dit: il faut tourner sa langue 7 fois avant d ouvrir sa bouche.
    Le régime de Macron n a pas les moyens de sa politique, comme il s imagine.

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