Niet officiel de l’Algérie à la liste des OQTF que la France a voulu lui imposer

Bruno Retailleau
La gifle cinglante que Retailleau vient de recevoir est douloureuse. D. R.

Par Nabil D. – «L’Algérie réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d’intimidation, ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire. En outre, l’Algérie désapprouve l’approche sélective de la France vis-à-vis des accords bilatéraux et internationaux liant les deux pays», a fait savoir le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères au chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger.

Lounès Magramane a ajouté, à l’endroit du diplomate français qui lui remettait la liste de soixante Algériens à expulser, élaborée par le ministre français de l’Intérieur, que l’Algérie «réaffirme qu’en ce qui la concerne, elle n’est animée que par le souci de s’acquitter de son devoir de protection consulaire à l’égard de ses ressortissants».

«S’agissant de la démarche de la partie française, celle-ci a été rejetée par les autorités algériennes sur les plans de la forme et du fond. Sur la forme, l’Algérie a fait valoir que la France ne pouvait, unilatéralement et à sa seule discrétion, décider de remettre en cause le canal traditionnel de traitement des dossiers d’éloignement», a souligné le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier a invité la partie française à «respecter la procédure établie en la matière, en suivant le canal d’usage, celui entretenu entre les préfectures françaises et les consulats algériens compétents, et en préservant la manière de traitement habituelle, celle de procéder au cas par cas».

«Sur le fond, la réponse algérienne a souligné que le Protocole d’accord de 1994 ne peut être dissocié de la Convention de 1974 sur les relations consulaires qui demeure le cadre de référence principal en matière consulaire entre les deux pays. De ce point de vue, la mise en œuvre de l’un ne doit pas se faire au détriment de l’autre, notamment lorsqu’il s’agit de la nécessité de veiller au respect des droits des personnes faisant l’objet de mesures d’éloignement», a poursuivi Lounès Magramane.

«Pour toutes ces raisons, les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises. Celles-ci ont été invitées à suivre le canal d’usage, en l’occurrence, celui établi entre les préfectures et les consulats», a répondu officiellement l’Algérie, comme l’avait anticipé Algeriepatriotique dans un précédent article.

Le niet catégorique des autorités algériennes aux OQTF ayant été annoncé avant la date butoir de l’ultimatum fixé par le Premier ministre français, François Bayrou, le 26 février dernier, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, devra donc avancer la date de sa démission, comme il s’y est engagé, il y a deux jours, dans les colonnes du quotidien Le Parisien.

N. D.

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