Drone malien abattu : l’ANP a sauvé les Touaregs d’un massacre programmé
Par Nabil D. – Il n’y a plus de doute. En abattant le drone tueur acquis par les milices armées d’Assimi Goïta auprès de la Turquie, l’armée algérienne a sauvé les populations targuies de Tin Zaouatine d’un véritable massacre programmé. Les sous-entendus du communiqué du régime putschiste de Bamako ne laissent place à aucune équivoque sur les intentions de ce dernier, en envoyant son drone armé survoler cette ville partagée entre le nord du Mali et le sud de l’Algérie et peuplée de Touaregs maliens et algériens liés par des liens de parenté.
La réponse du ministère algérien des Affaires étrangères, qui se réfère à des données précises obtenues auprès du ministère de la Défense nationale, confirme les intentions malveillantes des commanditaires de cette violation de l’espace aérien national. Le but était indubitablement de mener des frappes aériennes contre des populations targuies, qualifiées par le régime militaire malien de «groupes terroristes». C’est, en effet, ainsi que sont désignés les militants du CSP-DPA, alliance targuie constituée pour se défendre contre les attaques ordonnées à partir de Bamako.
Le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) est, en effet, devenu le Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA). Dirigé par le chef du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), Bilal Ag Acherif, cette coalition a changé de nom pour redéfinir ses objectifs, après la dénonciation unilatérale par le régime putschiste d’Assimi Goïta de l’accord de paix d’Alger.
«Notre principal objectif, c’est la défense du peuple de l’Azawad contre l’armée malienne et Wagner», expliquait Mohamed El-Maouloud Ould Ramadane, porte-parole du nouveau CSP-DPA, à des médias étrangers. «Ces criminels qui appliquent la politique de la terre brûlée contre nos communautés, qui ne font pas la différence entre la population et les mouvements, tirent sur tout ce qui bouge, et la première victime, ce sont les populations de l’Azawad», faisait-il constater.
Les groupes armés indépendantistes avaient abandonné cette revendication après la signature de l’accord de paix à Alger, mais une majorité d’entre eux sont désormais déterminés à se détacher du Sud-Mali, depuis que le pouvoir militaire illégitime a pris les rênes du pays par la force et veut soumettre les populations du nord à son diktat, quitte à commettre des massacres avec l’aide des mercenaires russes du groupe Wagner.
La sérieuse mise en garde de l’Algérie a été prise très au sérieux par les acteurs influents dans la région. Des échos font état d’une profonde division au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), dont deux membres, le Niger et le Burkina Faso, accusent le Mali d’entreprendre une démarche hasardeuse qui aura des répercussions désastreuses sur toute l’Afrique subsaharienne et au-delà.
N. D.
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