Le CFCM horrifié par l’exécution filmée des secouristes palestiniens et de l’employé de l’ONU à Gaza
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a exprimé son «horreur» et sa «profonde indignation» face à l’exécution, le 23 mars dernier, près de Rafah à Gaza, de 14 secouristes palestiniens et d’un employé de l’ONU. Leurs derniers instants ont été filmés par Rifaat Radwan, l’un des ambulanciers assassinés et récupérés sur son téléphone.
«Ces actes de barbarie révèlent une nouvelle fois l’inhumanité d’un conflit qui ne semble connaître aucune limite», dénonce le CFCM, qui s’indigne de ce que «ces secouristes, identifiables par leurs uniformes et leurs véhicules d’urgence» aient été «froidement abattus dans l’exercice de leur mission humanitaire». «Les 15 corps ont ensuite été retrouvés enfouis sous le sable», rappelle cette organisation cultuelle, pour laquelle «ce crime odieux survient peu après la reprise des bombardements sur Gaza par l’armée israélienne, le 1er mars dernier, en pleine nuit, causant la mort de dizaines de civils, dont de nombreux enfants».
«Après que la vidéo capturant les derniers instants des victimes eut été publiée par le New York Times, l’armée israélienne qui avait initialement nié les faits, a annoncé l’ouverture d’une enquête. Mais cette annonce, comme tant d’autres auparavant, ne peut suffire à masquer l’atrocité des faits», fait remarquer le CFCM, en qualifiant les images et le son de cette vidéo d’«insoutenables».
«Dans tout autre contexte, en tout autre lieu que Gaza, un tel massacre aurait suscité une mobilisation internationale immédiate. Hélas, les crimes contre les civils palestiniens semblent aujourd’hui banalisés, invisibilisés, et trop souvent relégués au silence dans les médias internationaux», regrette le CFCM, en estimant que «face à cette impunité persistante, la déshumanisation du peuple palestinien atteint un seuil alarmant, rappelant les heures les plus sombres de notre histoire commune».
«La juridiction internationale demeure l’ultime rempart. Elle doit, plus que jamais, faire preuve de courage et de constance pour faire respecter le droit international, préserver la dignité humaine, et traduire en justice les auteurs de crimes de guerre», exhorte le CFCM, qui appelle «la communauté internationale, les médias et les consciences du monde à ne pas détourner le regard». «La vérité, la justice et la mémoire des victimes l’exigent», relève le Conseil français du culte musulman.
N. D.
Comment (3)