Les dirigeants de l’ARDA refusent que l’Afrique soit «façonnée de l’extérieur»

ARDA
Une vue des travaux de l'ARDA, à Cap Town. D. R.

«L’Afrique d’abord», tel est l’impératif adopté lors de la 19e Conférence annuelle de l’Association africaine des raffineurs et distributeurs (ARDA), tenue à Cape Town. Cette orientation soulève une question cruciale : que doit faire l’Afrique pour garantir un avenir plus fort et plus indépendant ?

Le président de l’ARDA, Abdul Hamid, s’adressant aux délégués et aux médias au centre de conférences de Century City, a déclaré que la solution désormais mise en avant sur la scène mondiale – et fortement soutenue par les Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump – était «le repli stratégique». L’Afrique devait suivre cette voie.

L’Europe, a-t-il ajouté, s’est également rassemblée, consciente que le soutien des Etats-Unis n’était plus acquis. «Nous devons développer des solutions afrocentriques à nos problèmes et élaborer des stratégies pour promouvoir l’Afrique», a-t-il affirmé.

«Pendant trop longtemps, l’Afrique a été façonnée par des forces extérieures, mais il est maintenant temps pour nous de prendre les devants et de raconter notre propre histoire. Nous devons assurer la sécurité énergétique de 600 millions de personnes qui vivent dans la précarité énergétique.»

S’adressant aux 600 délégués présents, Anibor Kragha, secrétaire exécutif de l’ARDA, a plaidé pour l’application de trois principes fondamentaux dans cette démarche : penser avec audace, collaborer et placer les peuples africains en priorité.

«Alors que le président des Etats-Unis clame forer, forer, forer, la priorité de l’Afrique doit être raffiner, raffiner, raffiner, avec des investissements significatifs dans l’aval pétrolier.»

«L’Afrique a besoin de son propre plan de financement, pour prouver que nous ne faisons pas que parler, mais que nous agissons», a-t-il souligné.

Le Dr Omar Farouk Ibrahim, secrétaire général de l’Association des producteurs de pétrole africains (APPO), a déclaré que malgré les abondantes ressources énergétiques du continent, les besoins de l’Afrique n’avaient jamais été une priorité. «Nous avons toujours accepté que d’autres aient le droit d’utiliser nos ressources. Toute l’entreprise africaine est contrôlée de l’extérieur. Nous exportons 75% de notre pétrole et 45% de notre gaz, ce qui ne nous laisse presque rien. Mais l’Afrique est en train de changer pour le mieux.»

«Nous allons développer nos propres technologies et prendre en main notre propre commercialisation. Nous ne pouvons plus affirmer que nous n’avons pas de marché : c’est à nous de le construire. La nouvelle Banque africaine de l’énergie a été créée pour financer nos projets. Il s’agit d’une banque indépendante couvrant toutes les formes du secteur énergétique», a-t-il dit.

C. P.

Comment (6)

    Ifriquia Afrique Africa
    11 avril 2025 - 17 h 05 min

    Il est loin le temps des libérations des peuples africains, des luttes contre l’apartheid tout en étant bercés par la chansons de Mariam Makena, ifriquia, Afrique, Africa,….Des pays comme la France colonialiste avait tissé ses réseaux de façon à renverser tout régime qui contraignait ou se dressait contre sa sécurité énergétique. Faudra visionner plusieurs fois le documentaire qui s’intitule : françafrique 50 ans sous le sceau du secret, pour comprendre que le mal des africains est en nous, car la plupart ignore son appartenance, se hait , se renie en poignardant dans le dos leurs peuples en s’alliant avec cet étranger qui nous donne un simulacre de PROTECTION en lui offrant sur le plateau les richesses de nos pays. On a tellement été victimes de l’esclavagisme, de l’asservissement des colonisateurs venus du nord qu’en sent ce besoin d’être dominés. On est masochistes en réalité. Même l’émigration des africains, il faudra lui donner cette part de l’Africain qui veut toujours vivre sous la domination des autres même s’il devra vivre dans des conditions pires que celles de son pays. Y aura-t-il une autre génération de leaders partisans de l’AFRIQUE AUX AFRICAINS?

    Africanus ptitus
    11 avril 2025 - 2 h 21 min

    Penser au peuple africain en priorité?? Alors libérez le peuple du Sahara occidental en premier! Favoriser la coopération sud-sud, renvoyons les pays asservisseurs qui ont corrompu certains dirigeants africains qui n’arrivent pas à se défaire de la pensée esclavagiste. On dirait que certains se sentent OBLIGÉS d’être sous la protection des prédateurs sionistes avides de bouffer les terres rares et les énergies fossiles et non fossiles du continent. Est-ce une question de l’épigénétique? L’Afrique aux africains aux commandes!

    Anonyme
    10 avril 2025 - 10 h 26 min

    Je réitère façonné de l intérieur pour l extérieur. Ben oui c est loin d être faux ?

    Anonyme
    10 avril 2025 - 7 h 10 min

    Oui mais avec des pays comme le mrok mali b faso niger et certains autres sous influence ce sera un peu difficile et demandera de la patience et persévérance. Mais espérons un vrai et grand réveil de l’audace authentiquement africaine!

    Anonyme
    9 avril 2025 - 20 h 29 min

    Espérons que cela ne soit pas des vœux pieux …..Il faudra de la Résilience à en revendre car l Empire ne lâchera pas le Morceau et les ……………..Traîtres ne seront pas en reste ….

    Lee Chung
    9 avril 2025 - 17 h 51 min

    La,je suis complètement d’accord. L’Afrique est de loin le continent le plus riche et il y’ a beaucoup de choses a faire et qui peuvent être réalisées sans l’aide de personne

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.