La présence de Wagner aux côtés des putschistes maliens abordée par Magramane à Moscou
Par Mohamed K. – Le communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public ce jeudi, indique que les «derniers développements au Sahel» ont été abordés lors des travaux de la 5e session des consultations politiques algéro-russes, qui se tiennent à Moscou, co-présidées par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. En clair, le groupe Wagner a été au centre des discussions.
Dans sa réponse à Bamako, après la destruction du drone malien par la défense antiaérienne algérienne, le ministère des Affaires étrangères avait pointé la présence de cette organisation paramilitaire russe au Mali. Le chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, avait, auparavant, soulevé le problème avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, aux Nations unies, à New York.
La question de la présence du groupe russe au Mali, aux côtés du «gouvernement de transition» qui n’a pas respecté son engagement de rétablir l’ordre constitutionnel, comme demandé par l’Algérie au lendemain du coup d’Etat, agace l’Algérie au plus haut point.
Le dernier incident qui a obligé l’ANP à abattre un drone armé malien pour avoir violé l’espace aérien national, a relancé le débat sur le rôle joué par Wagner dans la région du Sahel et, surtout, la position officielle de Moscou par rapport à ce groupe de mercenaires dont il est dit qu’il n’a plus aucune attache avec l’armée russe depuis la rébellion de son ancien chef, tué dans un accident d’avion.
Des sources informées n’excluent pas une démarche russe pour aplanir les différends entre Alger et Mali, d’autant que la Russie a signé un accord de coopération avec l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et exerce donc une influence sur les trois pays qui la composent : Mali, Niger et Burkina Faso.
L’affaire du drone abattu par l’armée algérienne à Tin-Zaouatine, à l’intérieur du territoire algérien, n’a pas révélé tous ses secrets. Les investigations du renseignement militaire algérien finiront par dévoiler au grand jour les commanditaires de cette provocation exécutée par le Mali, mais clairement instiguée par des puissances étrangères, par armée malienne interposée.
France ? Maroc ? Emirats arabes unis ? Turquie ? Israël ? Etats-Unis ? Dans l’embrouillamini actuel, rien n’est à exclure.
M. K.
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