Pourquoi l’Algérie doit vite protéger ses avoirs à l’étranger des convoitises
Par Mohamed K. – «L’architecture économique et financière mondiale est toujours contrôlée par les Etats-Unis. Les Occidentaux utilisent les finances internationales pour porter préjudice aux potentialités économiques des Etats souverains qui refusent de se soumettre aux intérêts de Washington», indiquent des sources informées, au lendemain des taxes imposées puis retirées par l’administration Trump, qui «joue avec les nerfs du monde entier».
«Mais il n’y a pas que ce jeu malsain de la Maison-Blanche qui doit inquiéter les Etats», soulignent ces sources, qui rappellent que «le gel illégal des actifs russes et de ceux d’autres pays par les puissances occidentales en guise de sanctions, doit pousser tous les gouvernements du Sud à revoir leurs relations financières avec ces puissances qui se permettent de bloquer et de confisquer en toute illégalité des avoirs déposés dans leurs banques.» Beaucoup de pays souffrent de ces décisions contraires au droit.
La Libye voit son argent détourné par les pays où il est détenu, tandis que l’Algérie, qui a lancé une vaste opération contre la corruption, peine à récupérer les milliards de dollars détournés et stockés dans les grands établissements financiers européens. L’Iran, le Venezuela, la Syrie de l’antisioniste Bachar Al-Assad – renversé par le couple israélo-turc au profit des terroristes d’Al-Qaïda –, et bien d’autres Etats subissent le diktat de l’oligarchie financière occidentale sous le couvert fallacieux et éculé de défense des droits de l’Homme.
«Ce refus délibéré des autorités occidentales de restituer à l’Algérie ce qui lui revient de droit devrait inciter cette dernière à protéger ses avoirs en les retirant des banques occidentales, au regard de l’absence de volonté des dirigeants occidentaux de coopérer avec la justice algérienne pour rendre à César ce qui appartient à César», font remarquer nos sources. Les experts financiers conseillent, dans le même temps, de recourir à l’achat de grandes quantités d’or physique pour sécuriser les réserves et éviter de subir les contrecoups des soubresauts économiques mondiaux qui amplifient les incertitudes quant à la valeur de la fluctuante monnaie fiduciaire, menacée par les alternatives virtuelles à la monnaie classique.
La question se pose de savoir s’il n’est pas grand temps pour l’Algérie, qui voit l’éventail de ses ennemis s’élargir depuis qu’elle a chambardé l’agenda du Conseil de sécurité en faveur de la cause palestinienne, de revoir son système financier à l’international de fond en comble. «L’Algérie devra sans doute rejoindre les nouveaux mécanismes internationaux alternatifs, à l’instar des systèmes de communication financière russe (SPFS) et chinois (CIPS), du système de paiement russe Mir, outre le renforcement de sa présence au sein de la Nouvelle Banque de développement des BRICS», suggèrent nos sources.
L’alignement zélé des Occidentaux derrière le régime de Kiev interroge également sur les centaines de milliards de dollars mobilisés au profit de Volodymyr Zelensky pour alimenter la guerre et empêcher la conclusion d’un accord de paix, et ce, au détriment des aides destinées aux pays pauvres. «L’Occident détourne la vocation originelle des institutions financières internationales et régionales – Fonds monétaire international, Banque mondiale, Banque européenne de développement, etc., aux fins de sauvegarder les intérêts des lobbies des armes, des barons des plus grandes Bourses mondiales et autres oligarques du capitalisme sauvage», constatent nos sources.
Les pays du Sud Global se dirigent inexorablement vers le contournement des sanctions imposées à tout pays qui ne se soumet pas au capital, en créant des structures financières spéciales pour mettre en place des échanges entre Etats de ce nouveau bloc en construction. Lequel bloc devra briser les chaînes que lui imposent des organismes au service des puissances occidentales, à l’image de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et prendre ses instances avec les instances créés par les officines occidentales, comme le Groupe d’action financière (GAFI), prétendument pour traquer l’argent sale, mais qui, dans les faits, sert à justifier des sanctions contre les Etats qui combattent véritablement le terrorisme islamiste, créé par la CIA en Afghanistan et le SDECE/DGSE en Algérie.
La défense de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale ne se limite pas à la surveillance des frontières. Elle s’étend à la protection des avoirs du pays et de ses richesses convoités par des ennemis de plus en plus voraces et sans scrupules.
M. K.
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