Le ministre français de la Justice refoulé d’Alger avant même d’y mettre les pieds
Par Karim B. – Le semblant d’embellie dans les relations mouvementées entre l’Algérie et la France aura été de très courte durée. Alors que la visite du chef de la diplomatie française avait été interprétée par nos confrères comme un pas vers une réconciliation pérenne entre les deux pays, résolus à tourner la page du différend qui les oppose, Algeriepatriotique persistait dans sa conviction que le discours mielleux d’Emmanuel Macron dans son échange téléphonique avec le président Tebboune n’était guère plus qu’une manœuvre dilatoire.
Le changement de cap a été constaté dès le retour de Jean-Noël Barrot les mains vides à Paris, après qu’il s’est lui-même présenté devant son homologue algérien, Ahmed Attaf, sans aucune mesure concrète pour dissiper l’énorme cumulonimbus qui assombrit le ciel algéro-français. En effet, alors que la ministre corrompue de la Culture, Rachida Dati, avait été instruite d’enjoindre à ses médias stipendiés de tempérer leur discours vis-à-vis de l’Algérie, un contrordre lui a été intimé de lâcher à nouveau ses chiens enragés pour reprendre leurs aboiements de plus belle.
En parallèle, la DGSE de Jean-Noël Barrot et la DGSI de Bruno Retailleau ont été missionnées pour monter un nouveau coup fourré osé, en interpellant un agent consulaire algérien jouissant de l’immunité diplomatique, sans respecter les règles d’usage régies par la Convention de Vienne. La convocation de l’ambassadeur de France, Stéphane Romatet, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, ce samedi, et le communiqué corrosif du ministère des Affaires étrangères, indiquent que la crise n’a non seulement pas été résorbée, mais que le ton, au contraire, est monté d’un cran.
Au lieu de remettre à la justice algérienne celui que le communiqué a qualifié à juste titre de «voyou» [voir article par ailleurs], ce dernier a servi de «levain» pour fermenter la sale guerre médiatique, diplomatique et politique que la France officielle livre à l’Algérie depuis plusieurs mois. Cette nouvelle provocation gravissime intervient à quelques encablures de la visite annoncée de Gérald Darmanin, le garde des Sceaux français, qui sera en toute logique annulée par l’Algérie, laquelle promet une riposte à la mesure de l’affront qui lui a été fait par les dirigeants français.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères ne précise pas la nature des sanctions que l’Algérie compte prendre en représailles à cette violation flagrante du traité international réglant les rapports diplomatique entre les Etats, mais il va sans dire que les autorités algériennes pourraient surprendre la partie française, après avoir, jusqu’ici, fait preuve de retenue et de patience.
Retour à la case de départ donc, alors que beaucoup avaient cru entrevoir dans les dernières caresses parisiennes une évolution positive dans le dossier algéro-français. Grossière erreur d’appréciation d’une relation construite du côté français sur une pathologique condescendance néocoloniale, dont la France, atteinte d’un cancer historique incurable, ne guérira jamais.
K. B.
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