Néo-harkis : la dialectique du maître et de l’esclave telle que pensée par Hegel (II)

Eric Zemmour
Eric Zemmour est le prototype du colonisé sur-assimilé. D. R.

L’indépendance de 1962 n’a pas clos la scène coloniale. Elle a déplacé les formes, mais laissé intacte la structure. Le maître a quitté le territoire, pas le rôle. Le colonisé a levé le drapeau, mais traîne encore le regard du maître dans ses plis. Ce lien n’a pas été dépassé, mais refoulé, recyclé, travesti et rejoué. Aujourd’hui encore, dans les tensions diplomatiques, médiatiques, culturelles, il refait surface sous des visages multiples ; certains familiers, d’autres inattendus.

Dès 1962, la France n’a jamais véritablement accepté l’idée d’une Algérie souveraine. La célèbre formule de De Gaulle – « L’Algérie ? On en reparlera dans trente ans» – n’était pas une provocation, mais un aveu brutal : le colon n’a jamais cru à l’émancipation du colonisé, car cela supposerait que le Français renonce à une part constitutive de son identité. Une identité forgée dans l’imaginaire de la grandeur – «La France, c’est la grandeur !» clamait le même De Gaulle – et dont le colonialisme constitue un pilier ontologique. Accepter un ancien dominé libre, égal, debout, reviendrait à démolir le socle narcissique de la nation impériale. Et cela ne relève pas d’une simple posture politique qu’on pourrait abandonner comme une ligne doctrinale. Les sciences sociales contemporaines, notamment à travers la notion d’intersectionnalité, nous apprennent que les formes de domination s’enracinent profondément dans les structures sociales, les pratiques, les langages, les corps. Ce legs colonial est infusé dans les interstices du tissu social, niché dans les mots les plus anodins, dans les gestes les plus quotidiens, dans les hiérarchies implicites, dans la façon de raconter l’histoire, de présenter l’autre, de poser une question.

Autrement dit, le rapport colonial n’est pas qu’un souvenir politique : c’est un inconscient actif, un automatisme de pensée, un réflexe de langage. Bref, la France n’était pas prête et elle est loin d’enclencher son émancipation de la camisole coloniale. Alors elle s’est employée à saboter l’Algérie de l’extérieur, en s’attaquant à ses flancs : alliances troubles, pressions souterraines, relais régionaux. La stratégie fut claire : affaiblir l’Algérie par ses marges. Dès la guerre des Sables en 1963, le Maroc, cette officine néocoloniale héritée de Lyautey, devient le bras armé de cette volonté, au service d’une France qui veut empêcher la consolidation de l’Etat algérien. Puis vient le Sahara Occidental, où le soutien français au Makhzen, constant quoique maladroitement dissimulé, cherche à contenir l’Algérie dans un conflit sans fin. Puis ce fut la culture : un pillage symbolique assumé, où le Maroc s’approprie sans contestation gastronomie, musiques, vêtements, et jusqu’aux figures historiques algériennes.

La manœuvre est claire : dépecer l’Algérie pour la réduire à une coquille sans mémoire, à une carapace. Mais ce sabotage n’est pas resté aux frontières. Il s’est infiltré dans le religieux et le politique. Dès les années 1980/90, l’émergence d’un islamisme radical, formaté à l’étranger, porte la trace d’un projet de subversion. Ces réseaux venus d’Afghanistan ou du Pakistan, et abrités par l’officine alaouite, ne relèvent pas de la tradition algérienne : ils sont les vecteurs d’une stratégie de démolition intérieure. L’attaque n’est plus frontale : elle devient virale. Et que fit la France ? Elle accompagna. Elle acclama la victoire du FIS, ce parti qui crache sur la démocratie au nom du dogme. Elle accorda l’asile à des islamistes sanguinaires, tout en refusant refuge aux républicains et démocrates algériens. Elle garda le silence sur l’attentat contre l’Airbus d’Air France, un événement obscur devenu prétexte à un blocus diplomatique contre une Algérie meurtrie. L’islamisme, en Algérie, n’a jamais été une tentative de dépassement à la Bennabi, mais un outil néocolonial entre les mains de colonisés vampirisés, téléguidés pour saboter l’Etat postrévolutionnaire. Le maître, incapable d’accepter l’émancipation, réintroduit la fracture, réactive la guerre civile, mine de l’intérieur ce sujet postcolonial qu’il ne peut tolérer libre.

C’est dans ce continuum que s’inscrit l’Algérie-bashing contemporain : il n’est ni spontané, ni innocent. Il prolonge une dynamique engagée dès 1830, une mécanique d’effacement constante, dont seules les formes évoluent au gré des conjonctures. Aujourd’hui, ces formes sont modelées par le système impérial sionisant, qui impose ses relais, ses priorités, ses ennemis désignés. Le rapprochement entre le Makhzen alaouite et l’entité sioniste n’est pas un accident de l’histoire, mais une convergence stratégique, une conséquence mathématique d’une logique de domination toujours active. Ce n’est pas un épisode isolé : c’est un chapitre de plus dans une série ininterrompue dont l’objectif final est la destruction de l’Algérie. C’est une guerre sans morts, mais une guerre à mort pour paraphraser Mitterrand. L’usurpation historique, le pillage culturel systématique, la falsification symbolique par l’entité alaouite sont les munitions de cette guerre. Les figures comme Sansal, néo-harki par fonction, Zemmour, sur-assimilé halluciné, ou Benjelloun, esclave narcissique à plume servile sont les soldats.

La dialectique du colon/colonisé ne produit pas seulement des résistants, des révolutionnaires ou des insoumis. Elle engendre aussi chez le colonisé ses ratés, ses aberrations, ses monstres tristes. Car lorsque cette dialectique échoue à se dépasser (par la reconnaissance, par la rupture, par la libération), elle laisse derrière elle des êtres cassés, des subjectivités fragmentées, des identités vampirisées. Eric Zemmour, Boualem Sansal et Tahar Benjelloun sont trois figures symptomatiques de cette pathologie postcoloniale. Des doubles maudits des Ali La pointe, Abane Ramdane et Malek Bennabi. Chacun à sa manière, ils incarnent ce que la vampirisation coloniale laisse derrière elle : des corps habités par une parole étrangère, des chambres d’échos où résonnent les spectres des monstres du colonialisme. Tous trois souffrent du syndrome du «Nègre de maison», cette figure décrite par Malcolm X, qui désigne l’esclave qui aime plus son maître que lui-même, qui le défend avec plus de zèle que ses propres intérêts, et qui hait avec une violence particulière ceux qui lui rappellent sa servitude. Mais chacun traduit ce syndrome à sa façon – à travers sa trajectoire, son discours, sa névrose.

Zemmour est le prototype du colonisé sur-assimilé. Plus français que les Français de souche, il érige son origine en faute, sa différence en menace. Son zèle identitaire n’est pas de l’adhésion : c’est une tentative désespérée de dissoudre sa condition dans l’image du colon.

Sansal, lui, a repris à son compte le discours négateur du maître. Son anti-islamisme n’est pas une critique politique : c’est un rejet culturel et identitaire de l’islam comme l’un des socles de son peuple. Il ne veut pas réformer, il veut effacer. Et, paradoxe cruel, il partage avec l’islamiste qu’il combat la même haine de soi : tous deux veulent dissoudre l’Algérie, l’un dans Paris, l’autre dans la oumma.

Benjelloun, enfin, est l’aspirant colonisé. Depuis son royaume chimérique – un «ailleurs de l’espace-temps historique» –, il jalouse l’Algérien, non pour sa liberté, mais pour l’attention que sa blessure attire. Il envie cette centralité douloureuse, ce statut de victime au cœur de l’histoire. Il est un afrocentriste compulsif qui remplit le vide de sa mémoire nationale en pillant celle de l’Algérie : figures, récits, patrimoine. Mais ce vol n’est pas neutre : il cherche la disparition du volé. Benjelloun ne veut pas seulement emprunter, il veut effacer, occuper la place. Il est cet esclave de maison qui hait le révolté, non pour ce qu’il est, mais pour l’attention que lui porte le maître. Sa haine naît moins du mépris que de la frustration de rester invisible.

Ces trois figures du colonisé vampirisé – Zemmour, Sansal, Benjelloun – sont à la fois pathétiques et redoutablement dangereuses. C’est justement pour cela qu’elles ont été choisies par les dominants dans leur opération continue de destruction symbolique de l’Algérie. Elles sont les fantômes du colonialisme, des résidus actifs, capables à eux seuls de bloquer l’achèvement du dépassement de la dialectique colon/colonisé. En apparence, elles dialoguent, débattent, écrivent. En réalité, elles rejouent une scène intérieure non résolue, un drame psychique dissimulé derrière le masque de l’argumentation. C’est pourquoi les combattre ne consiste pas à débattre avec eux, ni à démonter point par point leurs discours, ce serait leur prêter un statut qu’ils n’ont pas. Il faut plutôt les désarmer en exposant leur condition, les ramener à ce qu’ils fuient : leur propre aliénation. Les confronter à leurs reflets, à leurs blessures, à cette haine de soi qui suinte derrière chaque phrase. Ils ne relèvent pas du champ politique ou intellectuel, mais du registre psychologique. Ce sont des cas, pas des voix.

Mais le drame ne se limite pas à ces figures et à leurs acolytes, qui poussent récemment comme des champignons. Il est aussi dans l’échec de l’Algérie postindépendance à transmettre l’héritage intellectuel et politique de sa Révolution. Si Ali La Pointe, par son martyre, a su incarner un dépassement total en recouvrant le territoire au prix du sang, les figures politiques et intellectuelles de cette Révolution (Abane Ramdane, assassiné ; Malek Bennabi, marginalisé) n’ont pas été suivies, ni relayées. Leur legs a été laissé en jachère. Et ce silence, ce vide, a été occupé par une foule d’agents inconscients de leur propre aliénation, des héritiers sans transmission, sans filiation, porteurs d’un discours vide, privé de colonne vertébrale.

Le plus frappant est que beaucoup d’entre eux se croient les héritiers de la Révolution, alors qu’ils n’en sont que la gesticulation vide. Leur posture, toute en slogans, en poses viriles et en patriotisme bruyant, trahit leur incompréhension profonde de la nature du colonialisme, de la dialectique colon/colonisé, et de l’enjeu historique qu’était l’indépendance. Ils crient plus fort qu’ils ne pensent, agitent plus qu’ils ne transmettent. Ce sont des ombres sans matrice, des orphelins sans repères, des colonisés vampirisés qui s’ignorent. Leur haine de la langue française est révélatrice : ils croient la combattre au nom de l’Algérie, alors qu’ils participent à un double effacement. En la rejetant sans nuance, ils se privent du «butin de guerre» dont parlait Kateb Yacine, et confirment le regard méprisant du colon. Ils tuent l’héritage qu’ils prétendent honorer. La langue française n’est pas l’ennemi : elle est un champ de bataille où se joue encore la mémoire, la réappropriation, le récit. L’abandonner, c’est abandonner le terrain. Ceux qui la diabolisent ne sont pas des résistants : ce sont des fuyards travestis en combattants.

Le véritable territoire du dépassement ne réside pas seulement dans la rupture, mais dans la reconquête de l’être civilisationnel multimillénaire, dans la résurrection du patrimoine enfoui ou négligé, dans la refondation d’un projet de société autonome, fondé non sur le rejet de l’autre, mais sur l’affirmation de soi. Reprendre le fil d’Abane, c’est refonder un Etat de droit adossé à la souveraineté populaire, à la justice sociale, à la transparence. Sans cela, aucune libération ne peut être complète. Bennabi a dénoncé la colonisabilité et tracé les contours d’un nécessaire dépassement civilisationnel. Il nous revient aujourd’hui d’inventer les outils concrets pour réactiver cet être civilisationnel : retrouver ce qui a été volé, fragmenté, effacé. Il faut exhumer le passé non pour le figer dans une vitrine, mais pour en tirer des armes de résistance vivantes.

Nous avons cette chance rare : notre nation exprime sa profondeur historique dans le moindre caillou, dans chaque rituel, dans le plus modeste mets ou le tissu le plus simple. Réhabiliter les savoirs autochtones n’est pas une coquetterie identitaire, mais une nécessité stratégique. La graine de couscous devient un lien tangible avec les ancêtres et leurs luttes, depuis la proto-Numidie. Les ksour du M’zab témoignent d’une intelligence climatique à réactiver. L’architecture ziride et son Alhambra signent notre identité esthétique. Le droit coutumier berbère offre des modèles de démocratie participative et de justice réparatrice, mais aussi une voix pour dialoguer avec nos aglids [dirigeants en berbère, ndlr] fondateurs. Nos aglids comme l’ADN de notre insoumission. Enseigner la Numidie comme notre Algérie antique, le Royaume d’Alger comme une puissance méditerranéenne, Saint-Augustin et Ibn Khaldoun comme penseurs universels : voilà le socle d’une reconquête de soi. L’art et la littérature seront les outils de ce réveil. Quand Baya, Dib, Kateb, Djebar s’expriment, ils ne décorent pas le passé, ils reconstruisent un sujet vivant.

L’ironie de l’histoire veut que le pillage culturel mené par l’entité alaouite et le discours négateur de l’Algérie-bashing aient renoué le lien entre la jeunesse et l’histoire algérienne. Il nous revient de transformer cette tension en acte fondateur, en moment de réconciliation avec notre propre histoire, le dernier acte du dépassement de la dialectique colon/colonisé. Dépasser l’héritage colonial, c’est faire du passé un tremplin et non une prison. En politique, il ne s’agit plus de brandir un nationalisme fossilisé, mais d’exiger la restitution des archives volées, pour les numériser et les ouvrir à tous. Il faut protéger tous les sites archéologiques et architecturaux de toutes les époques de l’Algérie, des prédateurs modernes, non pour les figer mais pour qu’ils vivent dans l’imaginaire collectif.

Cessons de folkloriser le passé ; racontons-le par ceux qui l’ont incarné. Et, au cœur de ce chantier : la jeunesse. Elle est l’archéologue de l’avenir. Le hirak l’a démontré : elle refuse les prisons de l’histoire imposée. Ses slogans, sa créativité, sa volonté de restaurer des bibliothèques médiévales ou des qanats(*) ancestraux témoignent d’un instinct de survie hérité de siècles de résistance. L’Algérie n’est pas condamnée à être l’éternel «autre» de la France. Elle peut devenir le laboratoire d’une modernité enracinée : ni imitation servile de l’Occident ni repli identitaire figé. Une modernité qui ne nie pas son passé, mais s’en nourrit pour s’élever. Le colonialisme a voulu nous enterrer vivants. Notre réponse n’est pas de crier notre souffrance, mais de déterrer nos racines pour en faire des arbres géants.

F. B.

(Suite et fin)

(*) Ouvrage hydraulique destiné à la captation d’une nappe d’eau souterraine et à l’adduction d’eau vers l’extérieur.

 

Comment (15)

    Brahms
    14 avril 2025 - 14 h 50 min

    A l’attention du petit juif de 50 kilos tout pesé, Zemmour

    L’Algérie ce n’est ni une assistante sociale, ni une tirelire et ni un comptoir pour Etat fauché ou ruiné par les crédits en cascade. Il est donc inutile de taper sur l’Algérie du matin au soir. On ne signera rien, c’est finie.

    Capiché petit juif, va chercher tes pamplemousses ou tes Oranges de Jaffa pour payer ta place en France.

    L’Algérie ne payera plus pour les juifs ou les marocains, on a compris tes salades de maboules.

    Abou Stroff
    14 avril 2025 - 13 h 59 min

    « Le colonialisme a voulu nous enterrer vivants. Notre réponse n’est pas de crier notre souffrance, mais de déterrer nos racines pour en faire des arbres géants. » conclut F. B..

    désolé, mais le colonialisme*, en tant que extension des rapports sociaux capitalistes à l’échelle mondiale, ne veut tuer personne, puisque sa raison d’être est d’asservir et d’exploiter …………la force de travail, quelles que soient sa nationalité, sa couleur de peau, sa religion, etc., pourvu qu’elle ………….. accepte son statut d’exploitée, acceptation dont se chargent les idéologues et les harkis de service pour convaincre la dite force de travail que le capitalisme, en tant que système est le meilleur des mondes.

    en termes crus, l’Algérie-bashing est, d’abord et avant tout, le signe que la politique du pouvoir algérien ne s’intègre pas d’une manière appropriée dans la politique du Grand Capital matérialisé, au moment présent,par les puissances impérialistes et …………………….. l’entité sioniste.
    quant aux états d’âme des dirigeants français, y compris les futurs dirigeants, ils ne sont et ils ne seront que de simples « fonctionnaires » du capital qui leur survivra pour autant que ce dernier continue à développer les forces de la production et que les conditions d’existence de nouveaux rapports sociaux n’auront pas pleinement mûri.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que la soi disant colonisabilité de Bennabi, dont F. B. semble s’inspirer, est surtout une construction idéologique qui couvre l’incompréhension** par ce dernier, de la dynamique du capitalisme en tant que système, en particulier et de la lutte des contraires en tant que moteur de l’Histoire, en général.
    En effet, que signifie « Nous avons cette chance rare : notre nation exprime sa profondeur historique dans le moindre caillou, dans chaque rituel, dans le plus modeste mets ou le tissu le plus simple. Réhabiliter les savoirs autochtones n’est pas une coquetterie identitaire, mais une nécessité stratégique. », si ce n’est l’aveu tout à fait incongru, que « avant, c’était mieux »***, et que l’essor prodigieux des forces de la production généré par la dynamique du capitalisme, en tant que système, peuvent disparaître par la seule volonté de notre ………………..psyché !

    * le colonialisme, au même titre que l’impérialisme et la …………. mondialisation, est un mouvement inhérent au capitalisme en tant que système.
    en termes crus, sans le colonialisme qui a laissé place à l’impérialisme qui a laissé place à la mondialisation qui risque de laisser place à la résurgence …………..d’empires, le capitalisme en tant que système disparaîtrait dès sa ……………..naissance.
    ** je pense que l’Histoire nous montre que le mode de production capitaliste a surgi des entrailles du mode de production féodal qui sévissait, essentiellement, en Europe d’où le constat incontournable que le mouvement colonial, en tant qu’extension du capitalisme à l’échelle mondiale, est parti de l’Europe pour …………… coloniser le reste du monde.
    en termes simples, si l’Algérie n’avait pas été colonisée par la france, elle l’aurait, sans aucun doute, été par une autre puissance coloniale.
    En termes crus, ce n’était pas l’algérien qui était colonisable mais c’était la formation sociale algérienne (au même titre que la plupart des formations sociales non-européennes) qui était dominée par un système autre que le système féodal et qui, par construction, offrait un terrain favorable à sa colonisation.
    *** « avant, c’était mieux », et qu’il suffit, selon F. B. de « déterrer nos racines pour en faire des arbres géants » !!! ???
    bizarre, bizarrement bizarre de vouloir construire notre futur via une machine à remonter le temps !

    Salim Samai
    14 avril 2025 - 10 h 11 min

    Hegel, Marx, Hitler, Habermas, Holocauste, Apaches Sauvages, Masai Multicolores, « Civiliisation Judeo- Chretienne de NOS Valeurs, Non Violence, Love & Peace », « Hamas Terrororganisation », « Israel qui se defend » á GAZA EN CONTINU, Woke/Cancel Culture, LGBT-Normal, Reste-Anormal …Chaque Generation on a 1 « Neo Histoire »/definitions!
    Il n´y a de VERITES que Lafontaine & les Codex herités de l´ISLAM de mes Parents Analphabétes,Allah Y.!

    Qui sont Hegel & HABERMAS-Conscience qui DEFEND Israel á Gaza avec « ANTISEMITISME »?
    Ou sont la VERITE, SCIENCE, RAISON, l´HISTOIRE & l´ALLEMAGNE qui disait:: « J´ai appris! »
    Ou bien Germany est 1 COLONIE-BANTOUSTAN d´Israel…Qui doit SE LIBERER!

    Mohamed El Maadi
    14 avril 2025 - 6 h 35 min

    La Dialectique du Dépassement : Au-delà du Maître et de l’Esclave

    L’analyse proposée, bien que brillante dans sa déconstruction des néo-harkis et de leurs pathologies post-coloniales, risque paradoxalement de nous enfermer dans une dialectique réactive. En effet, à force de disséquer les mécanismes de l’aliénation coloniale, ne perpétuons-nous pas involontairement le regard du colonisateur comme référentiel central ?

    L’Algérie contemporaine porte en elle une opportunité historique unique : celle de transcender la dialectique maître-esclave non pas par la négation ou la confrontation, mais par l’affirmation d’un nouveau paradigme. Notre force ne réside pas dans notre capacité à dénoncer les Zemmour, Sansal ou Benjelloun – ces épiphénomènes d’une histoire en mutation – mais dans notre aptitude à construire un modèle civilisationnel alternatif.

    La vraie bataille ne se joue pas dans la réfutation des discours néo-coloniaux, mais dans l’édification silencieuse et déterminée d’une modernité enracinée. Pendant que ces « intellectuels » s’épuisent dans leur théâtre d’ombres médiatique, l’Algérie réelle forge son avenir : start-ups innovantes conjuguant technologie et savoirs ancestraux, universités développant des programmes de recherche sur l’architecture climatique traditionnelle, jeunes artistes réinventant notre patrimoine culturel.

    La souveraineté véritable n’est pas dans la posture défensive mais dans la capacité créatrice. L’Algérie n’a pas à prouver sa légitimité – elle doit la vivre. Notre réponse aux néo-harkis n’est pas dans la polémique mais dans l’excellence : chaque brevet déposé, chaque découverte scientifique, chaque innovation sociale est une victoire plus éclatante que mille réfutations.

    Le véritable dépassement de la condition post-coloniale réside peut-être là : dans notre capacité à regarder au-delà du miroir déformant du colonialisme pour construire notre propre reflet. Non plus comme l’autre de l’Occident, mais comme nous-mêmes, dans notre complexité et notre devenir.

      Anonyme
      14 avril 2025 - 16 h 24 min

      Je te rejoins entièrement sur le fait que ressasser, suranalyser, hiérarchiser les blessures ou psychologiser à outrance peut devenir stérile. Ton avertissement est non seulement légitime, mais salutaire. Cela dit, l’ambition de l’article n’est pas de s’enfermer dans ce ressassement, mais de pointer la voix lointaine d’où parlent les néo-harkis, d’interroger le lieu du discours, ce qui l’aimante, ce qui le rend possible (suits mon regard).
      Je crois d’ailleurs que l’article va dans ton sens quand il affirme clairement que ces personnages sont «des cas, pas des voix»: ils ne portent aucun horizon, aucune vision propre. Ils sont des produits d’une structure, les main sales et zélées du dominant caché, pas des agents d’une pensée autonome. Il s’agit de les dissoudre, non de les ériger en ennemis véritables.
      Ceci dit, je suis aussi de ceux qui pensent que l’histoire doit être connue, défendue, protégée de ceux qui cherchent à la fausser, la récupérer à son compte, pour en faire un outil de domination inversée. Et ce travail de veille, d’éveil, de mémoire, de contre-récit, ce bouclier contre les prédateurs du narratif, fait partie du combat. Il ne s’oppose pas à la construction, il la précède, il l’accompagne, il l’éclaire .
      L’affirmation collective, réelle, enracinée, n’est ni instantanée, ni spectaculaire : c’est un processus long, incertain, souvent souterrain. Et dans ce monde où les figures du héros, du chevalier, du frontal sont moquées, marginalisées au profit du fourbe «dévirilisé», il faut malgré tout tenir la ligne, ouvrir des chemins, raviver la flamme. Oui, je te l’accorde, le travail, la discipline, le silence fécond triompheront à long terme. Mais parfois, il faut donner un élan, une clarté, une arme à celui ou celle qui veut emprunter ce chemin. C’est là la fonction de cet article : un coup de pouce, une balise, une lampe sur le sentier et pour éviter un tant soi peu les pièges des prédateurs. Vive l’Algérie, gloire à nos martyrs et honneur à nos aghlid fondateurs.

    BentElHadjHadja
    13 avril 2025 - 21 h 26 min

    Sans détour 🇩🇿son Passé fait partie de son Avenir l Afrique n a pas déconstruit l Histoire de sa Propre colonisation ,
    Le Devoir de reconnaissance Mémoriel de Génocide issue du colonialisme pourra sans doute libérer toute l Afrique afin qu Elle puisse réécrire sa propre Histoire dans ces manuels ou institutions, mais comment réparer des Silences datant depuis des Siècles de l Afrique ? L Afrique doit Elle encore Attendre l Aval de ces Neocolons pour réécrire SON HISTOIRE la VRAIE non pas celle qu ils ont voulu écrire pour ELLE

    BentElHadjHadja
    13 avril 2025 - 21 h 09 min

    L Histoire minimisant l impact du Colonialisme dans les Manuels éducatifs , donne lieu à des pensées , discours rédhibitoires d un Peuple 🇨🇵
    comme c est le cas : courants Racistes prônant l Inculture pour mieux instrumentaliser ce Peuple, l Histoire est écrite par les Européens mais à quand l Histoire sera écrite par les Africains ?

    Anonyme
    13 avril 2025 - 19 h 22 min

    « …………Le colonialisme a voulu nous enterrer vivants. Notre réponse n’est pas de crier notre souffrance, mais de déterrer nos racines pour en faire des arbres géants. »
    A méditer par les contempteurs qui ne doutent de rien …….

    Anonyme
    13 avril 2025 - 15 h 28 min

    Excellente contribution.
    Dommage, qu’elle est peu commentée par les lecteurs d’AP.

    Hadjel
    13 avril 2025 - 13 h 56 min

    L’avenir n’est pas encore arrivé ; mais il n’en est pas pour cela moins nécessaire que le passé, puisque le passé n’est pas devenu plus nécessaire du fait qu’il est arrivé, mais, au contraire, a montré par là qu’il n’était pas nécessaire.
    Miettes philosophiques (1844), Intermède, 3, Le passé de Søren Kierkegaard

      Kadour El Vingtquatre
      13 avril 2025 - 17 h 29 min

      Mon cher « Søren-Hadjel », en tant qu’empiriste, je n’accorde aucune «nécessité» au passé. Je n’y vois ni destin, ni raison divine, ni dessein spéculatif. Je ne dis pas: cela devait arriver. Je dis : cela est arrivé. Et en tant qu’observateur dépouillé (désintoxiqué) de tout idéalisme, je m’intéresse à ce qui se répète, à ce qui laisse des traces cohérentes dans l’expérience. Je ne cherche pas à réduire le monde à une nécessité logique, mais à dégager des formes, des tendances , des « patterns » comme diraient les anglophones, qui peuvent éclairer la probabilité de ce qui peut survenir, non sa nécessité. Salutations d’un ex-idéaliste et ex-déterministe

    Nadbey
    13 avril 2025 - 13 h 03 min

    Cher Ami FB.
    Comencez par eliminer de vos ecrits, les termes tels que colonie, colonise, colon et colonisable, etc, donc de votre vocabulaire et votre texte sera creux et nul, comme lui. Vous donnez a ce « rat bougri boulitique » une importance qu’il n’a pas et n’aura jamais! Les Algeriens sont entretemps devenus aussi des citoyens Algero-francais, Algero-Canadiens, -Belges, -Britaniques, -Americains, etc, citoyens de leur pays et citoyens du monde, donc intouchable par le « rat bougri » meme en France. Oubliez le et il disparaitra vite de la scene mediatique et n’entrera jamais dans celle de l’Histoire!

      Kadour El Vingtquatre
      13 avril 2025 - 17 h 09 min

      Je doute que vous ayez compris le propos de l’article. Votre réaction épidermique est symptomatique d’une corde sensible touchée. D’une blessure écorchée. Dites nous ce qui vous dérange précisément ? L’article est une analyse sur le colonialisme et ses formes nouvelles. Vous avez des contre-arguments à ce qui est avancé? Savez vous que le sujet de l’article n’est ni Zemmour ni sansal? Il faut se calmer mon cher ami. Un peu de gazouz, un peu de limonade vous fera du bien. Sans rancune

      BentElHadjHadja
      13 avril 2025 - 21 h 11 min

      L Histoire minimisant l impact du Colonialisme dans les Manuels éducatifs , donne lieu à des pensées , discours rédhibitoires d un Peuple 🇨🇵
      comme c est le cas : courants Racistes prônant l Inculture pour mieux instrumentaliser ce Peuple, l Histoire est écrite par les Européens mais à quand l Histoire sera écrite par les Africains ?

    Sprinkler
    13 avril 2025 - 11 h 36 min

    Article de haute facture, sans concession, à lire et à relire sans modération ! Le colonialisme résurgent et ses laquais – une livrée d’assimilés et de traîtres préposés aux communs – en prennent pour leur grade…N’oublions pas que la « mission civilisatrice » de BUGEAUD à BIGEARD n’était que l’oeuvre de brigands et de voleurs de terres…

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