Provocation délibérée contre l’Algérie : vers le limogeage de Bruno Retailleau ?
Par Abdelkader S. – Des sources françaises voient dans l’affaire de l’arrestation arbitraire d’un agent consulaire algérien par les services de Bruno Retailleau une «action de sabotage flagrante qui vise le président français en premier lieu». «Cette interpellation intervient quelques jours après l’appel téléphonique d’Emmanuel Macron à Abdelmadjid Tebboune et le déplacement de Jean-Noël Barrot à Alger, pour tenter d’aplanir les différends qui minent les relations extrêmement tendues entre les deux pays», constatent ces sources.
«Le comportement du ministre [français] de l’Intérieur est symptomatique d’une guerre larvée qui est livrée au président Macron par un groupuscule d’extrême-droite, qui a réussi à s’imposer dans les rouages de l’Etat jusqu’à prendre les commandes d’un portefeuille régalien aussi important que la place Beauvau», font remarquer ces sources, qui présagent un durcissement dans les rapports entre le clan présidentiel et une partie du gouvernement affidée au Rassemblement national, mais pas que.
«Au sein de l’Exécutif, il n’y a pas que des ministres à la droite de la droite. Le gouvernement compte aussi en son sein des membres inféodés à la monarchie marocaine, à l’instar de la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui, faut-il le rappeler, a la haute main sur les médias publics», précisent ces sources, qui pointent une alliance entre plusieurs cercles unis par une haine viscérale envers l’indomptable Algérie. «Dans ce cercle, on retrouve les nostalgiques de l’Algérie française, le lobby sioniste qui ne pardonne pas à l’Algérie son activisme diplomatique au Conseil de sécurité de l’ONU, si bien qu’elle a pu mettre Israël au ban de la communauté internationale, les agents du régime de Rabat qui s’échinent à maintenir une tension permanente entre Alger et Paris», soulignent ces sources.
«L’Algérie n’est que le prétexte, la partie émergée de l’iceberg, dans une guerre sans merci qui oppose plusieurs protagonistes politiques à deux années de la présidentielle de 2027», relèvent ces sources, qui notent que «le camp de Macron a déjà éliminé la candidate Marine Le Pen qui partait favorite dans ce climat délétère, qui va en s’aggravant et qui allait aboutir à son élection avec un large score dès le premier tour». «L’extrême-droite, qui a phagocyté le gouvernement depuis qu’elle a concédé une alliance stratégique conjoncturelle avec le parti présidentiel pour faire barrage à la formation de Jean-Luc Mélenchon, détient de nombreux leviers aussi bien à Matignon qu’à l’Assemblée et au Sénat, ainsi que dans les médias dominants, pour saboter l’action de Macron et casser sa cote de popularité auprès des Français jusqu’à atteindre un niveau jamais égalé avant lui», font remarquer nos sources.
Dans cette sale guerre dans laquelle les adversaires se servent de l’Algérie comme une arme de destruction politique, il y a de fortes chances que le président français soit appelé à limoger des ministres ou à démettre l’ensemble du gouvernement, une énième fois, faisant, paradoxalement, entrer la France dans une crise autrement plus profonde qu’elle ne l’est déjà actuellement. Dans le même temps, le maintien à leur poste de ministres intéressés par leur seule carrière politique ou roulant pour des intérêts étrangers – Maroc, Israël – pourrait déboucher sur une rupture avec l’Algérie, laquelle aura de graves conséquences sur les deux pays et dont l’onde de choc atteindra toute la région.
L’Algérie observe de loin cette bataille enragée pour le palais de l’Elysée et se contente de rendre coup pour coup, tout en faisant preuve de sérénité et d’assurance.
A. S.
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