Ce que signifie le choix des agents de l’ambassade de France expulsés d’Alger

Par Nabil D. – Le Figaro a révélé les fonctions des douze agents affectés à l’ambassade de France à Alger, que l’Algérie a décidé d’expulser en représailles à l’arrestation d’un agent consulaire algérien en France. «Ces douze agents seraient spécialisés dans le contre-terrorisme, les dossiers de police judiciaire, les affaires de fraude documentaire ou les questions d’immigration. Parmi eux, deux seulement seraient des fonctionnaires de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le service de contre-espionnage français. Les autres agents, rattachés à la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS), seraient six policiers et quatre gendarmes», croit savoir le journal français.
En ayant ciblé ces agents précisément, les autorités algériennes mettent fin à toute coopération sécuritaire avec les services de sécurité français. Si, comme l’avait affirmé il y a quelques jours la patronne de la DGSI, Catherine Berthon, qui s’inquiétait de ce que la coopération entre les deux pays dans le domaine du renseignement était «réduite à sa plus simple expression», désormais, tous les canaux de communication sont fermés du côté algérien.
Dans leur arrogance habituelle, les Français évoquent «une formation aux policiers locaux», c’est-à-dire aux éléments de la DGSN algérienne et accolent un adverbe en «ment» réductif [seulement] au nombre d’agents du contre-espionnage présents sur le sol algérien, pour minimiser les activités des services secrets français dans notre pays. A croire ces sources françaises donc, il n’y aurait parmi les agents considérés comme persona non grata aucun officier de la DGSE, le service d’espionnage dont les manœuvres déstabilisatrices sur le sol algérien ont été dévoilées il n’y a pas si longtemps, marquant, à vrai dire, le début de la crise créée par Paris pour détourner l’attention de l’opinion publique française de ce honteux camouflet pour une institution qui vante ses mérites d’efficacité et de discrétion.
Parmi les agents expulsés, certains étaient chargés des «affaires de fraude documentaire» et des «questions d’immigration». Par cette affirmation, le quotidien français et les sources qui lui ont révélé la qualité des agents concernés par l’ordre de quitter le territoire national dès ce mardi, insinuent sournoisement que la décision des autorités algériennes aurait comme première conséquence le blocage des demandes de visas, celles-ci étant contrôlées en amont par ces policiers et gendarmes spécialisés détachés à Alger pour ce faire. «La dignité de l’Algérie avant tout», réplique-t-on à Alger, où on estime que les Algériens ne sont pas prêts à brader leur honneur pour une vignette collée sur leur passeport. «La terre est vaste et la France n’est pas le centre du monde», raisonne-t-on de ce côte-ci de la Méditerranée.
N. D.
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