Emmanuel Macron révèle son hypocrisie et enterre tout espoir de réconciliation
Par Abdelkader S. – C’est dans un contexte de faillite, avouée par le Premier ministre, François Bayrou, que le président français, Emmanuel Macron, a décidé d’opter pour une nouvelle escalade dans la crise qui oppose l’Algérie et la France. La coïncidence entre l’annonce par le chef de l’Exécutif français d’une batterie de mesures impopulaires que l’Etat s’apprête à prendre dans l’immédiat pour combler le déficit budgetaire abyssal, et le rappel de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, ne peut être le fruit du hasard.
On comprend mieux, maintenant, la répartition des rôles dans une mise en scène grotesque jouée par des acteurs qui faisaient mine d’être divisés sur la question algérienne mais qui, en réalité, jouaient chacun sa partition, sur fond d’une crise sociale et économique qui s’annonce désastreuse dans les semaines et les mois à venir en France. Mais l’hameçon n’a pas accroché. Les Français, dans leur écrasante majorité, relèguent au second plan le blablabla, harassant à la longue, de leurs responsables politiques sur l’Algérie et s’inquiètent plutôt de ce qui les attend, avec les décisions catastrophiques que les pieds nickelés qui les gouvernent leur préparent et la débandade sécuritaire qui a ateint son summum avec l’attaque simultanée de plusieurs centres pénitentiaires par les cartels de la drogue, de plus en plus puissants.
On est en droit de s’interroger, à la lumière de la mesure prise par Macron, ce mardi, si les autorités algériennes ont eu raison d’accepter de répondre à son appel téléphonique, de donner leur feu vert à la visite du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, que Tebboune a même reçu, et d’avoir rendu public un communiqué dans lequel le narratif dithyrambique semblait avoir été rédigé à quatre mains, en association avec Paris.
Des observateurs ont essayé de trouver quelque désaccord entre le président français et son ministre de l’Intérieur, dans l’espoir que la situation ne s’envenime, considérant, à tort – cela est clair maintenant – que le locataire de l’Elysée semblait jouer la carte de l’apaisement tandis que le frivole Bruno Retailleau paraissait saboter ses efforts pour un dégel qui s’est avéré factice.
Avec le rappel de l’ambassadeur de France à Alger, la rupture est consommée. Il reste à savoir par quelle mesure l’Algérie va répondre à l’expulsion de douze agents diplomatiques et consulaires algériens : va-t-elle rompre les livraisons de gaz et expulser TotalEnergie ? Jusque-là, les autorités algériennes n’ont jamais lié les questions économiques aux différends politiques et diplomatiques, sauf dans le cas marocain. Jusqu’où iront les mesures de rétorsion de part et d’autre de la Méditerranée, entre deux pays dont les relations en dents de scie n’ont jamais connu une crise aussi grave depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 ?
L’Algérie se voit dans l’obligation d’ajouter la France sur la liste des Etats hostiles qui menacent sa stabilité et sa sécurité, aux côtés du Maroc et d’Israël. Une situation qui risque de provoquer de grands bouleversements géopolitiques dans toute la région.
Nous y reviendrons.
A. S.
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