Effet inverse
Par Mohamed El-Maadi – L’escalade des tensions franco-algériennes révèle une orchestration dont les ramifications dépassent largement le cadre bilatéral. L’analyse approfondie de cette crise diplomatique met en lumière une stratégie élaborée par un triumvirat aux intérêts convergents : le lobby sioniste, le régime marocain et les financiers émiratis. Leur objectif ? Empêcher l’émergence d’une Algérie prospère qui bouleverserait les équilibres régionaux et internationaux.
L’examen minutieux des événements récents dévoile une mécanique bien huilée. La violation délibérée des conventions diplomatiques concernant l’immunité du personnel consulaire n’est que la partie émergée d’un iceberg dont les fondations plongent dans les officines parisiennes. Des sources informées révèlent que des promesses alléchantes ont été faites aux entreprises françaises : nouveaux marchés, compensations financières substantielles et contrats juteux pour compenser les pertes occasionnées par la détérioration des relations franco-algériennes. Ces propositions, émanant d’acteurs hostiles à l’Algérie, transforment Macron en simple exécutant d’une politique qui ne lui appartient plus.
Cette offensive témoigne paradoxalement de l’échec des stratégies conventionnelles de déstabilisation. Les tentatives passées – réactivation des réseaux terroristes des années 90, exploitation des sensibilités régionalistes, incitation aux troubles civils – se sont heurtées à la résilience de l’Etat algérien et à la maturité politique de son peuple. Face à ces échecs successifs, les adversaires de l’Algérie ont opté pour une stratégie plus risquée : l’isolement diplomatique et économique.
Cette nouvelle approche révèle cependant leurs propres vulnérabilités. Au sein même de la classe politique française, l’absence de consensus sur une rupture totale avec l’Algérie traduit les réticences face à une stratégie aux conséquences incertaines. Les cercles économiques français, malgré les promesses de compensation, observent avec inquiétude cette escalade qui pourrait leur coûter l’accès à un marché stratégique.
Les instigateurs de cette crise ont négligé un facteur crucial : la transformation profonde de l’Algérie. Le pays n’est plus celui des années 90, vulnérable aux pressions extérieures. Il dispose désormais d’une assise économique solide, d’institutions résilientes et d’une vision stratégique claire de son développement. La riposte algérienne s’articule autour d’une stratégie multidimensionnelle, combinant «neutralisation économique» progressive des intérêts français et diversification accélérée des partenariats internationaux.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Les architectes de cette crise découvriront que leurs manœuvres auront précipité ce qu’ils cherchaient à éviter : l’émergence d’une Algérie plus forte et plus influente. L’histoire retiendra que ceux qui cherchaient à isoler l’Algérie n’auront réussi qu’à accélérer sa mue en puissance régionale incontournable.
M. E.-M.
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