Par Houari A. – Lors de son entretien cyclique avec les médias nationaux, le président de la République a souligné que la priorité absolue reste le renforcement de l’économie et de la sécurité du pays. Sur la question de la gestion politique, il a reconnu l’existence de plusieurs courants de pensée : certains plaident pour une gestion directe, d’autres pour une transition vers un régime parlementaire ou le maintien du système présidentiel, tandis qu’une autre frange réclame la création d’une instance consultative, parfois en contradiction avec la volonté populaire, a-t-il dit.
«Je ne suis contre aucune de ces idées, mais le dialogue doit se dérouler au niveau des institutions ou du peuple», a-t-il insisté. Le Président a précisé que ce dialogue, ouvert et sans exclusion, avec les partis politiques est programmé pour la fin de l’année 2025.
Sur le plan social, il a annoncé de nouvelles augmentations des allocations dès début 2026, qui bénéficieront notamment aux étudiants, aux chômeurs et aux retraités, réaffirmant son engagement à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a mis la pression sur le projet de numérisation nationale, exigeant sa finalisation avant la fin de l’année en cours, sous peine de prendre «des mesures radicales».
Concernant le choix de Sifi Ghrieb pour diriger le gouvernement, le Président a justifié cette nomination par la capacité de cet homme de terrain à insuffler un nouvel élan à l’Exécutif. En réponse aux critiques visant le ministre de l’Agriculture, qualifié de peu ancré sur le terrain, Tebboune a défendu une vision modernisée du secteur : «L’agriculture n’est plus gérée comme auparavant, mais selon des méthodes scientifiques et techniques, fondées sur la recherche, les laboratoires et les moyens de production.»
Le Président a également annoncé une prochaine rencontre avec les opérateurs économiques, destinée à assurer le respect des engagements pris lors de la récente Foire du commerce intra-africain (IATF) organisée à Alger récemment.
Tebboune a confirmé une réouverture prochaine du pays à l’importation, notamment le prêt-à-porter de fabrication étrangère, soulignant que «nos jeunes aiment porter des marques renommées, et nous ne les en priverons pas».
Interrogé sur sa supposée «absence», le président de la République a précisé qu’il avait passé ses vacances dans une résidence d’Etat en Algérie, où il est resté dix-huit jours, entouré de sa famille. Il a souligné n’avoir à aucun moment quitté le territoire national durant cette période de congé.
A propos des réformes financières en cours, Abdelmadjid Tebboune a qualifié son action de véritable «bataille politique» contre les forces qui freinent le changement et encouragent l’immobilisme.
Le chef de l’Etat a également annoncé que le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, auteur d’un travail remarquable à New York, se verra décerner la médaille du Mérite national.
Concernant l’allocation touristique, portée à 750 euros cet été, le Président a indiqué que 400 millions d’euros avaient été distribués aux touristes algériens. Il a précisé que 470 000 citoyens ont voyagé durant la saison estivale.
S’agissant des prochaines élections législatives, le Président a affirmé qu’aucun changement de fond n’est prévu, mais que quelques ajustements techniques seront apportés. Il a insisté sur l’impératif d’éloigner la vie politique de l’influence de l’argent sale. «Le rôle du député n’est pas d’insulter tel ou tel ministre, mais de poser les problèmes sans exagération», a-t-il souligné, rappelant que le Parlement a vocation à légiférer, à condition que les lois votées ne remettent pas en cause les constantes fondamentales du pays.
H. A.